Forum de FilmDeCulte

vraiment royale cette rétrospective delon, qui permet de voir des grands films, des mauvais films randoms des années 70 et de découvrir des pépites.
pépite je ne sais pas, mais super curiosité ici.
déjà ça permet de relativiser un cliché sur delon qui s’est perdu dans le commercial sans ambition, avec son égo dévorant et son statut de producteur uniquement au service de la star et pas des films. c’est le 3ème film que je vois avec lui où il est en second rôle - 30 minutes max à l’écran ici (l'affiche est une pure arnaque) - et pour un film vraiment pas aimable. ça m’a fait penser que le cassage de gueule à partir des 80s était plus multifactoriel que ce que je pensais, et que l’arrivée du financement des télévisions n’était effectivement pas compatible avec ses goûts.

je n’avais aucune sorte d’idée de ce que ça racontait, et c’est très bien comme ça. pour résumer sans rien dire, ça raconte une histoire de gosses de riches livrés à eux-mêmes avec leur bonne pendant que leurs parents sont sur un tournage de cinéma. c’est tiré d’un roman américain mais l’adaptation est naturelle et parfaite, ça pourrait se passer n’importe où et n’importe quand, en vérité. le film se situe dans le contexte de la banalisation de la violence à la télévision, de la révolution des moeurs post 68 avec les enfants très libres et les parents-copains, mais adapter ça aux évolutions des moeurs serait tout à fait intéressant aussi.

ensuite ça souffre aussi d’une caractéristique hélas fondamentale du cinéma français des années 70 : une évolution stylistique par rapport aux années 60 mais pour aller nulle part, une génération de cinéastes n’accordant aucune importance à l’aspect visuel, et des pellicules dégueullasses : c’est affreux, mal filmé, moche et au final dénué des qualités cinématographiques fondamentales qui donnent à un film une ampleur.

mais tout ça était contrebalancé par une attention aux histoires, une liberté de ton, une volonté d’aborder des thèmes sociétaux autant qu’humains. c'est à dire que c'est une histoire intéressante, avec des évolutions et des rebondissements, et qui par ailleurs dit des choses - on savait le faire et mélanger les deux, à une époque. et avec une gestion beaucoup plus intelligente et équilibrée qu’aujourd’hui de l’influence américaine.

pas un immense film d’une quelconque manière, mais une super curiosité et c’est très stimulant, une belle incarnation d’un cinéma qu’on a perdu.

La main et le gun mal photoshoppés

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Il est classe dedans, en crasseux. Ca change un peu du côté ultra froid de certains de ses autres films, comme Le Choc.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
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