Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 05 Nov 2024, 06:34

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Accident (Joseph Losey, 1967)
MessagePosté: 26 Juil 2006, 16:56 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
Messages: 3426
[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Pareil, un peu décontenancé, à la fin du film. Par contre j'y ai beaucoup pensé depuis et je commence déjà à avoir une grosse envie de le revoir.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Juin 2009, 10:13 
Hors ligne
Titilleur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 21 Avr 2009, 15:35
Messages: 73
Localisation: Château de l'araignée
Je relance un peu sur ce film que je trouve trop méconnu et sous-estimé à mon goût.

J'en avais dit deux mots sur zdc il y a quelques temps:

"Depuis la première fois que me fut donnée l’occasion de voir Accident, je me suis toujours demandé comment Losey avait-il pu réaliser un film aussi fin sur les rapports humains, cette haute société bourrée de codes et de convenances, pétrie de contradictions et d’hypocrisie. On ne saurait ignorer que, bien sûr, la qualité du film est en partie tributaire du scénario d’Harold Pinter (qui nous a quitté il y a peu), également à l’écriture pour The Servant et The Go-Between.

Le point de départ du film est la mort de William dans un accident de voiture alors qu’il se rend, avec sa petite amie Anna (Jacqueline Sassard) une jeune princesse autrichienne, chez son professeur (interprété par un Dirk Bogarde merveilleux). Partant de ce drame Losey remonte le temps, l’accident n’étant qu’un “prétexte” pour survoler le monde en apparence bien sous tous rapports. Si le cadre, Oxford, est l’occasion de critiquer ce monde, le vrai et unique point de vue est celui de Stephen, le professeur. C’est en réalité à travers Bogarde que l’on voit, petit à petit, se révéler des vérités qui n’en peuvent plus d’être tues.

La psychologie des personnages est serrée au plus près par la mise en scène de Jospeh Losey. Dire qu’il ne se passe rien dans ce film serait un aveu, celui de ne pas l’avoir compris. Sous les apparentes lenteurs et bienséances de ce monde propre sur lui se cachent en réalité de multiples sous-entendus. Les rapports entre les deux profs de fac (Borgarde et Baker, très bon lui aussi) sont très intelligemment traités (une amitié réelle changeant peu à peu en une haine réciproque) et le personnage d’Anna est remarquablement scénarisé. Un film qui fait appel à notre intelligence pour paraphraser Tulard."


C'est vraiment une œuvre que je ne cesse d'admirer. A voir et à revoir.

_________________
zdc


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 25 Juin 2009, 21:14 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9872
Localisation: Ile-de-France
Oui donc pareil que hal5 et Zob sur le coup, je viens de sortir du film, et je me sens un peu con... Le film est VRAIMENT "construit sur des temps mort" :)
D'un cote, on s'ennuie un peu. Pas a mourrir, car d'un autre cote le film allie subtilement la torpeur des convenances a la crudite des rapports de seduction et de force. La scene ou ils dinent tous ensemble, en particulier, est edifiante. Sans preambule les personnages s'y revelent durs et s'y affrontent, le tout rehausse par l'alcool. La fin du film est cruelle pour la fille aussi, elle a joue sur la seduction mais s'est faite cueillir par l'Angleterre et ses hommes nevroses au regard lubrique. Entre ces deux moments-cles, le film se veut lent et minutieux, flirtant avec l'etrange et l'ordinaire tout a la fois.

4/6 a revoir

En tout cas a chaque fois que je vois un film avec Dirk Bogarde, il joue soit un pauvre type (Mort a Venise, Les Damnes), soit un connard (The Servant). Dans Accident, il est les deux.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Nov 2014, 22:39 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Peu convaincu par ce film de Losey, qui continue à rester un cinéaste un peu mystérieux pour moi. Le regard analytique posé sur ce milieu aristocratique déplaisant, qu'on ne filme que grisâtre et déconfit (personnages ratés ou connards, comme dit plus haut) n'est pas très engageant.

Il y a un truc qui continue à m'intriguer chez Losey, malgré tout, et qui rend la vision des films pas désagréable : ce contraste entre une forme feutrée assez discrète, nuancée, subtile, et de gros insert psychologique ou analytique très explicites (le plan sur les mains lors de la virée campagnarde, par exemple). Un petit truc à dénouer sur ce plan-là.

Je dois être un peu con sinon, mais je pige pas la fin (le son final). Quelqu'un pour m'expliquer.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2014, 11:11 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9872
Localisation: Ile-de-France
Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2014, 11:15 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23848
Baptiste a écrit:
Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.


Ca reste quand même glaçant, Le Messager, avec cette réflexion sociale qui vient mécaniquement obscurcir tous les éléments organiques du film (cette sexualité qui se transforme en outil pour passer un message de classe, par exemple). Vraiment souvenir d'un film cérébral, trop conscient de son intelligence, et donc complètement dénué de chair.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2014, 20:05 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Baptiste a écrit:
Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.

J'avais préféré oui, y avait un pendant à la glauquerie du milieu... C'était plus intéressant du coup, l'éveil au monde offrait une force contraire, le côté cérébral dont parle Castorp se cognait à une résistance. Souvenir du final vraiment ultra-déprimant, cela dit.

The Servant, je trouve ça classouille mais finalement très démonstratif et distant, là encore... Rien vu d'autre de lui, je crois.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2014, 23:58 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9872
Localisation: Ile-de-France
C'est curieux, pour moi contrairement à vous deux film cérébral n'est pas un défaut. En tout cas, ça n'équivaut pas à "film à prise de tête et froideur inutiles". C'est sûr que Losey c'est relativement ingrat de prime abord mais le point de vue singulier qui se découvre dans chaque plan, qui se fait presque mystérieux par sa dureté frontale, compense.

Il faut absolument que tu voies M. Klein, c'est la quintessence de son art. Sinon il y a Don Juan.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 11:34 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Non bien sûr, cérébral ça peut être séduisant : ingrat est bien le mot oui. Un sentiment général de "pourquoi fait-il ce film si c'est pour donner en spectacle tant de médiocrité".


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 11:50 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9872
Localisation: Ile-de-France
Beaucoup d'artistes dévoilent la médiocrité humaine... non?


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:05 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Ça m'a jamais très attiré, à vrai dire, et je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de cinéastes qui se contentent de ça (même Losey, je suppose qu'il y a autre chose). Il faut qu'il y ait du mouvement, une impulsion à filmer, ne serait-ce que du dégoût fasciné à partager, quelque chose qui nous transmette l'envie d'aller regarder ça. Si le seul but c'est de se mettre au-dessus de gens pour appuyer sur le fait qu'ils sont moyens, quand bien même ce serait accompagné d'une petite analyse sociologique ou psychologique, je vois pas l'intérêt.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:46 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23848
Tom a écrit:
Ça m'a jamais très attiré, à vrai dire, et je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de cinéastes qui se contentent de ça (même Losey, je suppose qu'il y a autre chose). Il faut qu'il y ait du mouvement, une impulsion à filmer, ne serait-ce que du dégoût fasciné à partager, quelque chose qui nous transmette l'envie d'aller regarder ça. Si le seul but c'est de se mettre au-dessus de gens pour appuyer sur le fait qu'ils sont moyens, quand bien même ce serait accompagné d'une petite analyse sociologique ou psychologique, je vois pas l'intérêt.


C'est marrant, je suis en pleine redécouverte de Zola, que je détestais lors de mes années lycée, et je trouve que bien que ce sentiment de supériorité existe chez lui, il parvient tout de même à entrer dans la vie de ces gens ; ce qu'il décrit est sale et souvent médiocre, mais il parle de pulsion vitale, de hargne, de voracité. C'est cérébral, certainement, mais en même temps tellement humain. Chez Losey, par contre, il y a cette distance aristocratique à l'anglaise qui glace un peu tout, et même le cul animal qu'il décrit semble être stérilisé, anesthésié.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:50 
Hors ligne
Expert

Inscription: 25 Sep 2012, 15:31
Messages: 2130
Les mondes décrits par Zola et Losey (du moins dans Accident ou The Servant) sont quand même complètement différents au départ. Le présupposé, qu'on peut trouver simpliste, c'est qu'un ouvrier de chemin de fer est plus proche de l'animal qu'un bourge prof à Oxford. Le traitement se fait en conséquence.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:51 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23848
Caribou a écrit:
Les mondes décrits par Zola et Losey (du moins dans Accident ou The Servant) sont quand même complètement différents au départ. Le présupposé, qu'on peut trouver simpliste, c'est qu'un ouvrier de chemin de fer est plus proche de l'animal qu'un bourge prof à Oxford.


Oui, après, si tu n'as lu que Germinal, hein...

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:55 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Souvenirs de collège pour Zola, donc ça vaut ce que ça vaut, mais j'avais effectivement chez lui souvenir d'une certaine fascination pour l'horreur, le monde plus noir que noir.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Servant (Joseph Losey, 1964)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Baptiste

15

2948

17 Jan 2014, 15:49

Mayouta Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Mr Klein (Joseph Losey - 1976)

Qui-Gon Jinn

10

1025

06 Sep 2024, 08:50

FingersCrossed Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Messager (Joseph Losey, 1970)

Karloff

4

2011

26 Juin 2011, 12:50

Baptiste Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Figures in a Landscape (Joseph Losey - 1970)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Qui-Gon Jinn

15

1457

25 Jan 2021, 10:51

Baptiste Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Accident (Soi Cheang - 2009)

DPSR

6

1524

10 Juil 2015, 22:38

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Par accident (Camille Fontaine - 2015)

Karloff

0

1372

26 Oct 2015, 09:13

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Eve (Joseph L. Mankiewicz - 1950)

Tom

4

2061

09 Sep 2024, 10:37

Mickey Willis Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Only the Brave (Joseph Kosinski, 2017)

Film Freak

3

1581

21 Juin 2021, 10:02

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Beaufort (Joseph Cedar - 2008)

DPSR

6

1585

06 Jan 2009, 23:38

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Top Gun : Maverick (Joseph Kosinski, 2022)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 8, 9, 10 ]

Film Freak

135

6189

14 Fév 2023, 08:57

deudtens Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 16 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web