Forum de FilmDeCulte

Alors que Dien Bien Phu est en train de tomber, la 317° section tente de survivre dans la jungle. Nous sommes le 5 Mai 1954, il est 15h.



Ouverture du film sur un flash d'infos à la radio. La 317° section, menée par 4 français aidés de 41 cambodgiens "supplétifs" galère dans la jungle. Le ton est donné: le film sera une plongée réaliste dans la guerre d'Indochine. Guerre ô combien oubliée dans nos terres (1946-1954) et quasi inexistante sur les écrans de cinéma français (alors que la guerre qui aura lieu au même endroit mais cette fois menée par les américains sera adaptée des dizaines de fois, sous toutes ses formes). Notre 317° section se voit menée par deux personnages bien différents: le lieutenant Torrens (Jacques Perrin super jeune), frais émoulu, sortant tout droit de Saint Cyr, et l'adjudant Willsdorf (Bruno Cremer, qui n'a toujours pas changé de tête), ancien soldat de l'armée allemande et depuis 8 ans dans la jungle asiatique. Le film repose beaucoup sur la relation entre ces deux bonhommes, qui débute par du mépris gentil pour aboutir à la fin du film au respect mutuel. L'interprétation joue un rôle capital ici, tant dans l'image que dans le son, l'ensemble des dialogues étant ajoutés en post prod. Et les deux sont au poil.

Mais l'intérêt principal réside donc dans cet aspect documentariste de la guerre. Schoenderffer a fait Dien Bien Phu en tant que soldat cinéaste et retranscrit la galère des rivières, de la boue, de la chiasse, des clopes, de la barrière de la langue et de ces enemis invisibles qu'a aucun moment on ne verra dans le film. Les escarmouches sont violentes, rapides, pas spectaculaires mais sanglantes. Les morts s'empilent, claquent pendant la nuit sans que personne ne les voie et se font dévorer par les mouches. Les cadavres servent de "booby trap" pour les Viets. Le film est plastiquement splendide dans un noir et blanc très classe. L'histoire se résume à une chevauchée vers la mort, dans une guerre qui pue, qui ne rime à rien (les soldats cambodgiens, aucun objectif, l'absence totale d'information sur ce qui se passe autour d'eux, le sentiment d'abandon...) et dont la France sortira humiliée.

Le film de guerre français s'est bien porté à une époque.

A noter que c'est le film que mate Magimel dans Truands.

Narcissisme de l'auteur ?

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Sim
[url=http://simsrest.blog.lemonde.fr]Ce sera surtout l'occasion de rencontrer le gratin cairote.
[/url]"Le fil politique est souvent source de frustration et d'incompréhension.
Le fil du slip aussi, cela dit." Chlochette

Hommage à son père surtout!

Ah je me disais bien qu'il était pas si vieux....
je suis encore passé pour un blaireau tant pis.

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Sim
[url=http://simsrest.blog.lemonde.fr]Ce sera surtout l'occasion de rencontrer le gratin cairote.
[/url]"Le fil politique est souvent source de frustration et d'incompréhension.
Le fil du slip aussi, cela dit." Chlochette

Avec Jacques Perrin et Bruno Crémer.

La dernière marche de la 317e section qui, lors de la bataille de Dien Bien Phu, reçoit son ordre de repli. La section est composée de quarante et un supplétifs Laotiens et de quatre Français. Huit jours plus tard, la 317e section n'existe plus, mais pendant cette terrrible marche, deux hommes, l'adjudant Willsdorf, alsacien, incorporé de force dans l'armée allemande et le sous-lieutenant Torrens, frais émoulu de Saint-Cyr, vont apprendre à se connaître et à comprendre, même l'absurde.

+
Le réalisme froid et sans concession.
Le noir et blanc assez classe.

-
C'est quand même bien bavard, mollasson et assez chiant. Ça paraît long (mais ça ne dure que 90 min).

Content de l'avoir enfin vu mais je ne peux cacher ma déception, je m'attendais à un truc super fort...

3/6 de justesse.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est le souvenir que j'ai grosso-modo de son Diên Biên Phu (réaliste, efficace, sobre, carré... mais hyper chiant et aucun souvenir après-coup, ça n'a rien à raconter). L'honneur d'un capitaine, sur la question de la torture en Algérie, est peut-être un peu plus impliquant, même si c'est pas la folie.

Oui voilà, je n'en retiens quasi rien et je vais gentiment faire cadeau de ce DVD à mon père.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Team Noony.

C'est mon premier Schoendoerffer et je me suis pris une bonne petite claque. Alors oui il y a ce côté réaliste, assez sec et froid, qui joue à fond sur l'immersion et est une véritable réussite, mais le film tire une grande partie de sa force du duo entre Jacques Perrin et Bruno Cremer. Le premier est un jeune officier, sorti de Saint-Cyr, le second est un alsacien avec une bonne expérience guerrière (il a été enrolé de force par les nazis pour la seconde guerre mondiale). Même si les deux protagonistes sont en opposition au début du film, il est difficile de parler duel entre les deux. Au fil du film, les deux vont apprendre à se connaitre et se respecter. L'habileté de Schoendoerffer est de tourner le dos à l'opposition entre deux conceptions de la guerre, qui est un peu clicheton, pour arriver à une relation plus riche et qui va bien avec la touche réaliste du film.

Et là où le film est passionnant, c'est qu'il va nous conter le voyage dans la jungle de ces soldats comme un voyage en (au bout de l') enfer. Pas forcément des affrontements très spectaculaires, même si les combats sont réussis, mais ça va être la nature, la guérilla, les blessés sur le point de mourir. Pour schématiser, c'est le versant sec et antispectaculaire d'Apocalypse now. En cela, Schoendoerffer est bien aidé par ses acteurs. Je connais peu Perrin jeune, et il a une fougue et une fraicheur qui percent l'écran, et puis Bruno Cremer quel acteur formidable. J'aime déjà beaucoup l'acteur en temps habituel mais là il est très bien exploité. Son jeu viscéral est en opposition avec le calme peinard du à son expérience des champs de bataille et ça donne un mélange assez détonnant à l'écran.

Et puis il y a ce noir et blanc superbe relevé par mes confrères. Mais pour finir, je m'insurge contre le côté "chiant". J'en pense tout le contraire. Schoendoerffer a le bon goût d'avoir pondu un script à l'os, sans aucun gras, et en ayant ressserré la durée à 90 minutes. Alors oui un film court peut être chiant mais là c'est rythmé et l'action ne manque pas.

Dommage qu'on n'ait pas plus de films de guerre dans le cinéma français, car dans un style différent d'hollywood, Schoendoerffer montre que le cinéma français peut pondre des oeuvres très fortes sur le sujet.

4-5/6