Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 27 Jan 2025, 20:35

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 21 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2
Auteur Message
MessagePosté: 18 Juin 2024, 09:39 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 23075
Localisation: Paris
Abyssin a écrit:
Disons que sa veine américaine est plus académique dans la forme, plus mélo, plus "scénario à l'américaine" mais perso j'aime bien. La main droite du diable sur le KKK, je trouve ça plutot intéressant perso.

Et La petite apocalypse je l'ai vu il y a un mois. C'est pas mauvais mais très anecdotique. Ca se regarde mais clairement la farce c'est pas du tout le genre dans lequel excelle Gavras. Il ne me reste plus que Réunion de famille et j'aurais enfin fini sa filmo.


Conseil de famille. Ca n'a pas grand intérêt, on dirait presque du Poiré / Leconte de la première moitié des années 80. Mais c'est carré, et joué par les gueules des l'époque.

Sinon, pour sa période américaine, en vrai ça me fait penser à du Lumet ou du Nichols de la même période. C'est bien, mais je trouve cette période du cinéma américaine véritablement affreuse. C'est aussi flottant que leurs fringues trop larges.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 18 Juin 2024, 09:47 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14619
C'est clair que sa période américaine c'est très carré et un peu programmatique. Mais il y a une certaine efficacité et je kiffe les thématiques de ses 2 films.
Pour Conseil de famille, je ne m'attends pas à grand chose, c'est vraiment histoire de dire que j'ai vu tous ses films. Sinon dans les récents, j'ai été assez surpris du très mal aimé Le capital. Alors oui il a ses défauts mais Gad Elmaleh est bon et j'aime vraiment la manière dont il peint le monde "féroce" de la finance. Bon après on va pas se mentir, sur ses 20 dernières années, il n'y a que People in the room qui est digne de sa grande époque.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 19 Juin 2024, 09:47 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28639
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Film très procédurier, très focalisé sur son sujet sans digression, sans sous intrigue superflu. On passe vraiment deux heures à voir comment s'est organisée cette parodie de justice au conséquences tragiques. Ce qui est fort c'est de montrer à quel point l'horreur de la guerre se confronte à la réalité de nos institutions judiciaires, à l'éthique philosophique de la notion de justice etc... J'imaginais assez naïvement que durant la guerre, il y avait des exécutions sommaires quand ça chantait aux forces belliqueuses mais là ce n'est pas du tout le cas. C'est vraiment comment peut-on justifier l'injustifiable en faisant une nouvelle loi et en convainquant les membres les plus corruptibles de l'institution de jouer le jeu pour faire plaisir aux allemands ? Du coup le film est vraiment passionnant du point de vue de la procédure montrée in extenso, de l'idée de la loi, à son écriture, à la composition d'un tribunal et enfin au procès lui-même. Tout ça donne un film extrêmement tendu, sans personnage principal à qui se raccrocher mais juste en restant témoin neutre de comment ça s'est véritablement passé. C'est sa plus grande qualité mais également peut-être son défaut. Parce que le film reste une pure démonstration (brillante certes) mais a du mal à être dans l'émotion à l'image de cette fin cash sans véritable climax qui nous assène les traditionnels cartons explicatifs. Le genre de film qui inspire le respect par leur radicalité où l'on ne dévie jamais de son sujet en apparence rébarbatif (quelques vagues flash-backs très brefs ou l'évocation de la vie des femmes de ses magistrats qui s'ennuient des hôtels de Vichy) mais dont j'ai du mal à être totalement emballé. Excellent casting, où l'on retrouve beaucoup de visages connus même pour quelques instants (Galabru qui passe la tête). Je conseille fortement.

4+/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 19 Juin 2024, 16:55 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8787
Jorge Semprun au scénario, comme L'Aveu et Z. Je me note donc de le rattraper ASAP.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 12 Jan 2025, 22:46 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Mar 2012, 13:20
Messages: 11416
Historiquement brillant. Très bien réalisé et joué. Film important sur une abjection du gouvernement de Vichy.
Cependant il manque un aspect fictionnel, romanesque pour rendre cela digeste et rendre l'ensemble moins froid. Un peu d'emotion quoi. C'etait pour moi parfaitement réussi dans 1 homme de trop.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 16 Jan 2025, 00:07 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 87365
Localisation: Fortress of Précarité
C'était projeté ce soir à la Cinémathèque dans le cadre d'une rétrospective consacrée au compositeur Éric Demarsan et présenté notamment par le Président de la Cinémathèque himself aka Costa-Gavras et c'était très touchant de voir ces deux octogénaires évoquer leur travail (y a pas plus grande dissonance cognitive que ma tentative de concilier le spectacle d'un vieil homme lent et courbé avec son cinéma si vif d'autrefois) et s'échanger des cadeaux (Demarsan a donné trois partitions originales à la Cinémathèque et cette dernière a décerné une plaque au compositeur, symbolisant son siège désormais attitré dans la salle Henri Langlois).

Et le film ne déçoit pas!

Au vu de l'affiche (banger) et des précédents films du cinéaste, je m'attendais à nouveau à un thriller politique sérieux mais quelle ne fut pas ma surprise - tout comme celle de ne voir aucun avis ici l'évoquer réellement - de constater qu'un gros segment au coeur du film tournait...à la comédie?

Durant la présentation, Demarsan évoquait son choix d'avoir pris le contrepoint en proposant une valse légère pour accompagner le régime de Vichy qu'il a qualifié de "rigolo" et effectivement, dès lors qu'on rentre dans les coulisses directes du processus d'audition des candidats à cette section spéciale puis à la sélection des affaires, on bascule limite dans la satire (au début, je me suis dit "mais pourquoi il est parti chercher Michel Galabru?" puis j'ai compris) et même l'humour noir (la façon dont le dernier de la chaîne de subordonnés s'étant refilé la tâche de choisir les futurs condamnés propose les dossiers avec une désinvolture indécente au vu de ce qui les attend, c'est nwaaar). Ce ton tranche audacieusement avec l'angle d'attaque attendu et apporte un vrai point de vue au récit factuel comme d'habitude chez l'auteur, celui de dénoncer le régime de Vichy comme une vaste mascarade.

Le programme est annoncé dès la première séquence, dès les premiers plans même, très justes, sur le visage de ce musicien qui attend qu'on lui dise quoi faire et le bâton du chef d'orchestre, métaphores du Maréchal (dont on ne verra jamais le visage, un leader aux abonnés absents) et de ses ministres. L'orchestre est celui d'un théâtre où se joue un opéra, par essence un art du drame exacerbé, au texte chanté et aux visages grimés. D'ailleurs, en présentant le film, Gavras a mentionné avoir délibérément casté des acteurs provenant exclusivement de la Comédie française et du théâtre alors que c'était déconseillé. Cette théâtralité est assumée. D'entrée, le metteur en scène stigmatise Vichy par le régime du faux. Un régime où l'on joue la comédie, une vaste blague (cf. les scènes à la station thermale ou quand les épouses courent les poules dans les couloirs des appartements improvisés en bureaux) qui aboutira donc en cette parodie de justice.

Et dès lors qu'on passe aux procès, le rire se fait jaune. Puis ne se fait plus. Il y a bien quelques saillies (les flashbacks des accusés) mais le film gère admirablement la variation de tons pour ne donner plus que dans l'outrage. Et l'on se prend même à espérer un temps avant que la fin abrupte ne vienne y couper court d'un lâcher de guillotine.

À ma grande surprise, c'est peut-être celui que j'ai préféré.

PS : lol pour le caméo quasi invisible d'Yves Montand.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 21 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Z (Costa-Gavras, 1969)

Cosmo

10

2459

10 Jan 2025, 16:09

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Music Box (Costa-Gavras, 1989)

Abyssin

6

864

03 Jan 2024, 00:47

FingersCrossed Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Amen (Costa-Gavras, 2002)

Abyssin

0

798

24 Avr 2021, 12:37

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L’aveu (Costa-Gavras, 1970)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Abyssin

30

1363

14 Jan 2025, 16:21

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hanna K. (Costa-Gavras, 1983)

Abyssin

6

945

03 Nov 2020, 13:59

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Etat de siège (Costa-Gavras, 1972)

Abyssin

9

741

15 Jan 2025, 12:14

Mister Zob Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. 1 homme de trop (Costa-Gavras, 1967)

Film Freak

12

267

07 Jan 2025, 17:06

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Adults in the room (Costa-Gavras, 2019)

Abyssin

10

1385

09 Nov 2019, 08:57

Le Cow-boy Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Compartiment tueurs (Costa-Gavras, 1965)

Abyssin

3

1206

28 Nov 2024, 16:22

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Clair de femme (Costa-gavras, 1979)

Abyssin

2

863

09 Déc 2020, 00:52

Abyssin Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 6 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web