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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 10:56 
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Une femme reçoit le colis qu’elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un crime qu’il n’a pas commis. Inquiète et profondément désemparée elle décide de lui rendre visite. Ainsi commence l’histoire d’un voyage, l'histoire d’une bataille absurde contre une forteresse impénétrable.

Je n'ai aucun doute de la raison pour laquelle ce film a pu être sélectionné à Cannes. L'heure est à la fronde anti-Poutine (d'autant plus dans le milieu artistique), l’œuvre de Loznitsa tombe donc à point pour alimenter le russian bashing, de la tête de l'état jusqu'à la base de la population. J'ai beaucoup plus de mal à comprendre que des cinéphiles puissent objectivement apprécier ce navet, tant l'alliance du manque flagrant de talent de Loznitsa combiné à un scénario d'un manque total d'originalité ne pouvait que produire ce téléfim gonflé, vulgaire et nauséeux.

Qu'on ne se trompe pas. Je suis loin (très loin même) d'avoir une quelconque affinité pour Poutine. Mais pondre un film critique, quitte à vouloir mettre en exergue une certaine vulgarité culturelle, demande un peu plus que d'enfiler tous les poncifs imaginables (on n'échappe à rien ici, des fonctionnaires antipathiques aux policiers corrompus, du voyage en train avec vodka/tomate/cornichon et chants patriotiques à la soirée où l'alcool coule à flot et où l'on se pelote à qui mieux mieux). Loznitsa ne donne finalement l'impression que de déverser toute la haine qu'il a contre le peuple russe. Et si ce n'était que cela. Les scènes sont toutes trop longues (inutilement, sans aucune autre idée que de les faire toutes durer sans que rien ne se passe, dans les voyages en bus par exemple, ou dans l'horrible scène du banquet final, chef d’œuvre du mauvais goût), la photo moche, les acteurs très moyens.

Une femme douce est donc totalement dispensable, d'autant plus que les cinéastes russes font déjà très bien la critique de leur propre société. Je conseillerais plutôt de revoir les œuvres de Bykov (critique des élites corrompus et d'une population passive dans L'Idiot), Lounguine (scènes de beuveries autrement plus justes dans Taxi Blues, attaque frontal de la folie poutienne dans Czar), Zviaguintsev (cupidité dans Elena) et surtout Guerman
Le viol dans le fourgon d'une femme douce est d'ailleurs une copie du viol du colonel dans Khroustaliov ma voiture


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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 11:07 
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Tu aimes ses précédents?


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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 11:07 
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Premier film de lui que je vois.


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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 11:16 
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Personnellement je suis fan mais cinéaste très particulier. Pas à cause de Poutine qu'il s'est fait sélectionner, Loznitsa a ses fans ardus parmi les cinéphiles mais bon je comprends qu'on puisse rejeter totalement.

Je pense que tu peux passer les autres. Pas encore vu son dernier, je te ferais un texte le moment venu.


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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 11:20 
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Si on aime le cinéma bourré de stéréotypes et filmé/joué avec la qualité d'un téléfilm c'est effectivement le nec plus ultra. Même 12 de Mikhalkov est plus fin.


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MessagePosté: 27 Aoû 2017, 11:24 
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Je te ferais un retour quand je l'aurais vu sinon beaucoup aimé Elena que tu cites à la fin et qui mériterait d'être plus connu.


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MessagePosté: 13 Juin 2019, 13:27 
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Pas convaincu par ce premier Loznitsa que je vois.
Je ne qualifierai pas la photo de "moche" mais elle impose d'emblée une lumière anti-naturaliste qui rappelle presque la fantaisie kitsch de certains films des années 80, style Percy Adlon ou le Wenders de Paris Texas. On comprend rapidement le projet de Loznitsa - celui de dresser un portrait composite de la Russie ("en pleine déliquescence et livrée à la corruption" lira-t-on de manière prévisible et clichée dans les critiques du film) à travers les différents personnages et leurs bribes de discours que l'héroïne, quasiment muette, croise sur sa route. Cette manière de déployer un éventail de paroles et de ratiocinations fragmentaires pour atteindre à la vérité de la spécificité russe semble inspirée des bouquins de Svetlana Aleksievitch (dont le Voices from Chernobyl constituent par exemple la source principale de la série récente de HBO) mais, comme le montre Lohman plus haut, manque de susciter l'intérêt dans la mesure où cela ne fait que confirmer des clichés qu'on pourrait avoir sur le pays. Il n'y a pas d'intérêt documentaire, qui tient à l'authenticité et l'individualité de ce qui nous est montré, et la stylisation est insuffisante, problème dont Loznitsa a en partie conscience car il essaie de le régler dans un dernier acte onirique et complètement raté, en forme de récapitulation. Quand les personnages dont l'héroïne a croisé la route lui adressent un signe d'adieu de la main, dans un plan d'un kitsch absolu, on est comme gêné pour les acteurs qui se sont prêtés à cette scène et pour le réalisateur qui l'a imaginée puis filmée derrière sa caméra, et c'est comme distraitement qu'on assiste à la scène de viol qui suit.
Il y avait pourtant des idées intéressantes, comme cette ville dont l'économie dépend de la prison et les rapports ambigus qui s'y établissent mais bon c'est raté.


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MessagePosté: 01 Mai 2021, 01:46 
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Déçu en tant que grand admirateur du travail de Loznitsa. C’est dommage que mes deux collègues découvrent Loznitsa par ce film qui est son plus faible. La première partie se tient avec la bizarrerie que constitue cette ville dont l’économie tient autour de la prison. C’est un peu aride mais il y a de la tenue. J’aime bien le travail sur la photographie (la scène dans la gare est superbe de ce point de vue) et les couleurs ocres qui dominent le film. Même si ce qui est dit sur la Russie d’aujourd’hui n’est en rien révolutionnaire, c’est suffisamment incarné pour susciter l’intérêt. Par contre, un peu déçu de la mise en scène virtuose dans ses précédents films qui est ici, sans être déshonorante, plus classique et moins inspiré. Mais où sont passés ces mouvements de caméra de feu de dieu de My Joy ou de Dans la brume qui participaient aux formidables atmosphères de ces deux premières fictions et créait un certain envoûtement.

Toutefois ces deux premiers tiers sont intéressants, même si inférieurs à ces deux premières fictions. Et là catastrophe tout s’écroule dans un dernier tiers onirique très malvenu. Loznitsa tente un truc en osant une rupture de ton surprenante mais le résultat est totalement raté. Cela n’a pas beaucoup de sens, c’est inutile et cette scène de banquet avec des dialogues insipides est affreuse. On finit avec un sale goût en bouche, même si le plan dans la gare endormie est magnifique.

Bref au global, ce n’est pas non plus un mauvais film mais cette dernière partie est une catastrophe.

3/6


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MessagePosté: 01 Mai 2021, 02:00 
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bmntmp a écrit:
Je ne qualifierai pas la photo de "moche" mais elle impose d'emblée une lumière anti-naturaliste qui rappelle presque la fantaisie kitsch de certains films des années 80, style Percy Adlon ou le Wenders de Paris Texas.
Elle n'est pas moche et je l'ai apprécié comme précisé dans mon texte. C'est un style, le terme kitsch que tu utilises me semble inapproprié mais, avec les références que tu cites, je comprends que tu n'apprécies guère.


bmntmp a écrit:
car il essaie de le régler dans un dernier acte onirique et complètement raté, en forme de récapitulation. Quand les personnages dont l'héroïne a croisé la route lui adressent un signe d'adieu de la main, dans un plan d'un kitsch absolu, on est comme gêné pour les acteurs qui se sont prêtés à cette scène et pour le réalisateur qui l'a imaginée puis filmée derrière sa caméra, et c'est comme distraitement qu'on assiste à la scène de viol qui suit.
Tu résumes parfaitement cette catastrophe industrielle qui dure 30 minutes et se finit de manière ridicule avant qu'elle se réveille et revienne à la réalité. Avant ce passage onirique, le moment où ça commence à dérailler c'est dans le bureau des "fachos".


Lohmann a écrit:
Les scènes sont toutes trop longues
Les fictions de Loznitsa accusent une certaine lenteur. Chez moi, perso ça fonctionne, mais je comprenne qu’on n’y adhère pas.


Lohmann a écrit:
ou dans l'horrible scène du banquet final, chef d’œuvre du mauvais goût)
Pas forcément trouvé ça de mauvais goût mais simplement inutile et plombant le film avec chaque personnage rencontré auparavant déclamant son dialogue insipide et dont on s'en fout royalement.


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