Forum de FilmDeCulte

Ou comment une série qui passe sur une chaîne quasi inconnue (AMC) crée l'événement en une saison (la 2e a commencé la semaine dernière, alors que la série vient de recevoir une pluie de nominations aux Emmy).

Les Mad Men, ce sont les cadres des agences de pub de Madison Avenue. La série se passe donc à Manhattan (et banlieue) en 1960, sur fond de machisme, d'alcool, de cigarettes (les persos fument absolument partout et tout le temps), de libération (ou non) de la femme, et de campagne présidentielle Kennedy/Nixon.
On suit la vie des employés d'une agence pub, surtout Don Draper, le créateur super doué, homme à femmes, admiré de tous, qui cache pourtant bien des secrets... Autour de lui, sa femme-poupée Barbie vraie desperate housewife, son patron, ses collègues/sous-fifres, sa secrétaire Peggy, petite paysanne tout fraîchement arrivée à NY, et d'autres...

C'est très riche et meilleur d'épisode en épisode, les persos comme les dialogues sont vraiment bien écrits, osant un cynisme bien senti, et niveau décors et costumes c'est un travail de fourmi probablement mais un vrai régal de voir autant de soin dans la reconstitution (sans compter qu'en dehors de ça, ça remet d'autres choses plus abstraites dans leur contexte historique).
Bref c'est vraiment à voir (il n'y a que 13 épisodes pour la 1e saison).

Bonus : le générique est très chouette : http://www.youtube.com/watch?v=WcRr-Fb5xQo

Et la photo pour Vanity Fair :

_________________
Janet

ca peut être sympa
tiens y a le mari de gabrielle

_________________

J'ai maté les 3 premiers. J'ai trouvé ça bon. Puis j'ai jamais repris.
Faut croire que ça m'a pas accroché plus que ça mais peut-être reprendrai-je un jour (comme Battlestar Galactica).

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Pareil, les qualités de l'écriture, de l'interprétation, du travail visuel sont immédiatement sensibles, mais je n'arrivais pas à voir où Weiner voulait vraiment en venir et je l'ai mise de côté un moment après les trois premiers. Cela dit, c'est vraiment le genre de série qui tâtonne avant de trouver ses marques. Une fois que c'est fait, ça passe comme du petit lait. Bizarrement, le sujet me paraît moins être la surexposition médiatique et son influence sur les comportements que d'assister à l'entre-deux de la société américaine d'après le maccarthysme et d'avant les mouvements libertaires. Les personnages sont super bien développés - notamment les femmes, la fin de saison est assez WTF! comme je les aime mais en restant cohérent avec les petits détails et les silences tacites parsemés tout au long des épisodes. Content que ça reprenne.

_________________

J'ai dégusté la première saison. Et en effet si ça met du temps à prendre son rythme de croisière, après, c'est vraiment l'élégance incarnée. Dans la mise en scène, dans l'écriture, j'ai trouvé ça excellent quasiment de bout en bout.

Fallait être sévèrement burné pour se lancer là dedans (budget évidemment pharaonique pour une chaine minuscule, casting d'inconnus...).

Le dernier épisode est assez hallucinant.

Une des meilleures séries de tous les temps d'après ce que j'ai pu lire.

J'en ai marre de voir toujours les même gueules dans les séries.

_________________
Vous ajoutez à ça, le bruit et l'odeur...

j'avais fait une pause et j'ai repris, épisode 6 de la saison 1, c'est vraiment une série impressionnante, surmaîtrisée de partout, y'a peu de plans qui ne soient pas sublimes, dans cet épisode notamment très frappé par les lents et longs travellings de fond de décor, avec tous les objets qui défilent au premier plan, il y a un plan incroyable dans un bureau, qui va jusqu'à la porte et un raccord tout con mais absolument génial ensuite sur ladite porte, ça a l'air de rien comme ça, mais c'est franchement du rarement vu...

et puis c'est tellement bien écrit... la fin de l'épisode, ces montages alternés avec la très belle chanson sussurée et le plan large sur le trottoir vide, et les deux amants qui s'ignorent, bwaw, ça en jette.

_________________

*

moi ce qui me fascine surtout pour l'instant, outre la mise en scène, c'est la reconstitution. tout ce qui est mis en œuvre pour dépeindre ce milieu-là à cette époque-là, de la place des femmes à la naissance du capitalisme moderne.
à ce niveau, je trouve que la série atteint des sommets de précision et de "réalisme". et puis c'est ambitieux comme entreprise, en encrant la série en 1959 et si la série est reconduite plusieurs saisons, on est bons pour (re)vivre quelques temps forts de l'histoire américaine.

_________________

Et puis les clopes.

c'est clair
ils fument tellement tout le temps que je m'allume pas une clope en 24h après un épisode!

_________________

Dans je ne sais quel épisode de la saison 2, la famille Barbie part en pique-nique... A la fin, au lieu de ramasser consciencieusement tous les détritus, ils secouent la nappe et laissent tout sur l'herbe.

C'est assez drôle, comme scène.

Haa oui cette scène m'avait sidérée, c'était une autre époque, mais quand même

Fini la saison 2 ce matin. Et je reste toujours aussi impressionné par la force du machin.

Y'a une espèce de science de la série TV dans ce show, dans l'écriture des persos et des intrigues, qui est splendide et très intimidante. C'est pas facile d'accès je pense (en France, ça bide à mort sur Canal) mais au niveau mise en scène, production design et ambition (servie par le talent), on tape dans le très haut du panier.

Le casting est absolument parfait, alors que peuplé de mecs de troisième zone.

Et il y a une élégance qui traverse ces deux saisons qui est de tous les instants. Comme le dit Zad je ne sais plus ou, il y a une vraie cohérence sur ces deux années : la trajectoire parabolique de Draper, de sa boite et de son couple. Sa rédemption d'une certaine façon. Faut voir maintenant comment le show peut repartir sur une troisième saison. Etant très cher et n'étant finalement qu'un produit d'appel de luxe pour AMC, je ne sais pas s'ils peuvent se permettre d'enquiller beaucoup.

Les séquences à Los Angeles sont absolument merveilleuses.

oniriques!
y avait un épisode des sopranos dans le même genre dans la saison 6, où le héros, sorti de son milieu, part dans une sorte de trip introspectif et contemplatif à la fois. c'est beau. je ne m'en remets pas. et je suis dégoûté d'avoir à attendre une hypothétique 3e saison; même si j'ai lu quelque part que le créateur de la série avait ressigné pour 2 saisons. yeay!

_________________

la 3 se tourne cet été je crois

vite!

_________________

*