Forum de FilmDeCulte

Hum pour moi, c'est plus un film sur le fantasme de l'Europe, de l'Italie en particulier, et sa décrépitude.
L'histoire n'a pas beaucoup changé depuis La Notte, sauf que du temps a passé encore.

Assez d'accord avec Caribou. Le film était assez délicieux dans sa méchanceté. J'aime le fait qu'il se moque sans détour des progressistes, de la tartufferie et de la petitesse des gens qui dirigent le monde - ou qui ont cette prétention (La scène de l'artiste avec le marteau et la faucille teint sur ses poils pubiens est très drôle je trouve) Bref, un véritable pamphlet contre les pseudo-intellectuels.

Là où le film merde un peu je trouve, c'est qu'il ne sort jamais de son élan nostalgique. Être réactionnaire à la modernité c'est bien, mais être bêtement conservateur, ça saoule... et en plus, le réal n'arrive jamais à atteindre la virtuosité de ses références.

Je ne trouve pas le film méchant, il est toujours "juste" dans sa charge. Dur certes, mais il y a toujours une espèce de délicatesse/d'empathie pour l'objet de la charge (qui, quant elle est moins présente, rends les scènes un peu limitées/programmatiques, je pense notamment au défilé devant la sainte + les photos par exemple.) C'est pour ça que je citais l'exemple du cœur simple de Flaubert: toutceci est affreux, suscite le rire, mais c'est avant tout très triste et très sérieux.

Quant à la proposition du film, elle me semble un appel à la création (le personnage se consacre à nouveau à sa vocation d'écrivain à la fin) et à l'enracinement (l'importance des racines évoquées par la sainte, et le fait que ce soit un personnage aussi "hideux" me fait penser assez directement à Simone Weil) pour dépasser cette affreuse modernité.



Je ne sais pas, je n'ai pas vu la Notte. Cette décrépitude, tout comme le passé de l'Europe/Italie évoqué dans le film se présente donc comme un fantasme ?

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ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.

Bah le film est touchant car il est vulgaire, et qu'il y a quelque chose d'attirant dans cette vulgarité et qu'en même temps, quelque chose y filtre d'une grandeur fantasmée et qui ne se retrouverait nulle part ailleurs, qui a trait à l'Italie et à Rome en particulier.