Forum de FilmDeCulte

Joey Drayton, jeune fille de bonne famille, décide de présenter son fiancé à ses parents lors d'un dîner. Qu'elle n'est pas leur surprise quand ils constatent que le futur mari de leur fille est noir...

Ca débute assez vivement, assez Hollywood champagne bien mené. Mais le gros gâteau prend un bon coup de chaleur et dégouline de plus en plus à mesure de film. L'argument parait un peu désuet aujourd'hui mais marche un temps replacé dans son contexte. Finalement, Devine... s'enfonce un peu trop dans les discours la morale de mon coeur (voir l'interminable fin), le tout étouffé dans sa luxueuse villa aux racines théâtrales mal aérées. Bref ça a pas tellement bien vieilli.

Poitier affiche la même suavité classe d'un pré-Denzel Washington. Katharine Hepburn est saoulante avec un personnage au revirement peu crédible et cette impression qu'à chacune de ses entrées en scène il y a un panneau "Je suis HOLLYWOOD!" qui clignote en bas, puis irritante avec ses permanentes larmes aux yeux où est mon Oscar. Qu'elle a d'ailleurs très généreusement obtenu face à Faye Dunaway (Bonnie & Clyde), Anne Bancroft (Le Lauréat), ou Audrey Hepburn (Wait Until Dark)...comme quoi les couacs ça date pas d'aujourd'hui.

2/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Je m'attendais à ce que le film s'inscrive davantage dans la comédie, comme une version vaguement screwball, dont l'héritage serait assumé par la présence du couple Tracy/Hepburn, et qualitative de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu mais il s'agit en réalité d'une comédie dramatique, pour ne pas dire d'un spot de prévention d'1h48, que l'on devine pertinent pour son époque (rigolo que ça soit nommé aux Oscars face au vainqueur Dans la chaleur de la nuit, essentiellement le même film mais en polar, avec encore Poitier) mais qui paraît terriblement daté aujourd'hui.

Daté non pas parce que les unions interraciales sont bien plus acceptées mais parce que ça sent vraiment le film fait par des blancs pour des blancs, bien intentionné mais finalement bien trop lisse. Je comprends la décision de caractériser le personnage noir comme un genre littéralement idéal (le mec est quasi-prix Nobel de médecine en plus d'avoir laissé 2,20$ sur la table pour avoir utilisé le téléphone et refusé de coucher avec la go avant le mariage) afin de ne laisser aucune raison possible aux parents de s'opposer à ce mariage à l'exception de la couleur de peau, mais entre ça et le fait qu'il s'agit de bourgeois de gauche, ça flingue un peu les enjeux.

En gros, ça recentre la question exclusivement sur les potentielles difficultés que le couple rencontrera dans cette société (et donc l'hypocrisie potentielle de gens à l'idéologie progressiste qui auraient recours à un pragmatisme conservateur pour "protéger" leur fille) mais c'est un argument tellement facile à déboulonner (surtout au vu du statut social des deux membres du couple) qu'il est difficile de croire que ça prend 5 heures au daron pour se rendre à l'évidence.

Pour autant, malgré quelques égarements (la scène où ils vont prendre une glace là, wtf), ça reste plutôt pas trop mal écrit (Oscar du Scénario d'ailleurs), notamment dans le rire nerveux, la surenchère inattendue ou les monologues certes didactiques mais pertinents (je pense davantage à celui de Poitier contre son père, sur la nécessité que la génération d'avant s'éteignent, qu'à la tirade finale de Tracy sur l'Amour). On sent bien ce temps passer et la tension inhérente à la situation occuper cet appartement luxueux (quel affreux faux panorama de San Francisco cela dit), la mise en scène sachant quand laisser durer les plans, quand opérer un contre-champ brut pour marquer le choc d'un personnage, etc. Disons que les contorsions du scénario, comme cette improbable précipitation (ils se sont rencontrés y a 10 jours et veulent se marier dans deux semaines, ce qui n'est JAMAIS justifié) et cet ultimatum (Poitier exige d'avoir la réponse ce soir) parviennent à servir l'intrigue alors ça frise l'artificialité.

Donc voilà, c'est du pur produit de son époque (bien qu'en vrai, je me demande si, même à l'époque, ça a vraiment fait évoluer les mentalités, en tout cas des gens qu'il fallait) et aujourd'hui, c'est complètement désuet, mais c'est pas méchant et c'est très bien joué.

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A peu près le même avis, on voit trop les grosses ficelles mais ça a eu le mérite d'exister et ça se suit plutôt bien.

Tu fais une rétro de ce réalisateur de merde qu'est Stanley Kramer ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Juste quelques morceaux choisis qui m'intéressaient (ses films de procès initialement puis ce "classique").

Rien vu de merdique pour le moment. Et Inherit the Wind est excellent.

Pas prévu d'autre cela dit. Peut-être The Defiant Ones plus tard.

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