Forum de FilmDeCulte

Si fin 2009 on nous avait demandé d'imaginer le cinéma en 2020, on aurait peut-être répondu que tous les blockbusters seraient en 3D, voir même sans lunettes ; que le Blu-ray serait partout ; que tous les cinémas seraient finalement en projo numérique ; que-sais-je encore ?
Aurions-nous évoqué l'émergence des plateformes, des sagas de super-héros, du monopole Disney ou autre ?

Bref, ridiculons-nous en imaginant à quoi pourrait ressembler le monde du cinéma et de la télé en 2030 et, si le Forum est encore là, on pourra comparer nos pronos avec la réalité.

Karloff, je te laisse commencer.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

"C'est la fin des films de super-héros."

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Rétrospectivement, on peut surtout discuter de nos projections :



On y croyait vraiment, à ça ?



C'était mort d'avance.



Ca peut-être. Je ne me souviens plus de l'état d'esprit en 2009, mais au début des années 2000 on y croyait.



Pas forcément sous cette forme, mais il fallait bien imaginer un remplaçant valables aux vidéos-clubs.



Pas avec des chiffres aussi délirants, en effet.



On y allait progressivement quand même : Pixar, Marvel, déjà Miramax... Mais on n'imaginait pas Lucas vendre son jouer, par exemple.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Quelques idées:

- une plus grande spécialisation des salles de cinéma: les salles pour enfants, les salles 4DX, les salles où tu peux bouffer, les salles où t'as le droit de regarder ton portable. Ça a déjà commencé mais ça peut se développer.

- une baisse progressive des entrées en France, les baby boomers (les fameux), qui forment le gros du contingent des spectateurs, commençant à mourir.

- une nouvelle chronologie des médias en France, c'est évident. Mais laquelle ? En tout cas l'apparition des sorties VOD localisées pour les films qui ne sortent pas en salle dans telle ou telle région.

- difficile d'imaginer spécifiquement les films de super-héros continuer à dominer le box-office dans 10 ans, à un moment faudra bien passer à autre chose. Mais j'ai du mal à imaginer les franchises ne pas toujours être au top. Le goût des gens pour le sériel c'est déjà appliqué à la télé, pourquoi pas au cinéma ?

- des films plus courts. La capacité d'attention des gens baissent sous les coups d'internet, des séries, etc. et je vois bien les longs-métrages être aisément plus courts que maintenant. Pourquoi, grâce au plateforme notamment, ne pas redévelopper les moyen-métrages ? Pourquoi un film avec un début un milieu une fin ne pourrait pas durer 50 minutes, comme un épisode de BLACK MIRROR par exemple ?

- les films dont vous êtes le héros type BANDERSNATCH justement vont se multiplier et devenir de plus en plus fluides et mieux foutus. J'imagine bien aussi des films transmédias, qui existent via le film mais aussi via ton téléphone, etc. Et sinon des trucs ludiques dans l'esprit du projet de Spielberg que tu peux regarder que la nuit, par exemple.

- une plus grande liberté dans le format des séries. Ça a déjà commencé bien sûr. Mais je pense que toute notion de formatage peut disparaître: des épisodes aux durées variées, des nombres d'épisodes random...

- on s'est moqué de la brève mode du 10x10min pour les téléphones portables, mais je vois pas comment ça peut ne pas finir par marcher, à terme. La diffraction des modes de regardage, de la capacité d'attention, nous y amène naturellement.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je parie sur une plus grande porosité entre les plateformes (qui se multiplient, il va falloir trouver une solution à ça) et les salles de cinéma, avec des médias mixtes : un film qui est en fait le pilote d'une série (6 Underground serait un bon candidat à ça).

Pas mal. Et sinon oui on a déjà des packs pour s'abonner à plusieurs plateformes, ça va clairement se développer ça.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Mort des salles et Pierret président du CNC.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Sur le pourquoi des films et se qu'ils racontent, peu de changement.

Mais les plateformes produisent plus de films, du coup, rachat de salles de cinéma et/ou des cinémas et possibilité d'avoir un pass internet pour une plateforme et la carte d'entrée illimité au cinéma pour les films du média concerné.

On devient le consommateur d'une marque qui distribue de la culture, Disney est en bonne voie pour ça. Les quelques majors produisent surtout des blockbusters mais créent aussi des filiales pour les films petits budgets afin de capter tout le public concerné.

Pour les évolutions technologiques, j'ai du mal à y croire, les lunettes 3D n'ont pas été la révolution annoncée et le cinéma reste un média que l'on apprécie à plusieurs, du coup, les lunettes de réalité virtuelle vont rester un média de consommation à domicile. Le top serait une 3D qui soient directement sur l'écran et ne nécessite plus de lunettes.

Inès Reg dans le Genou de Claire 2 de Foukinos
Christian Clavier ministre de la culture du deuxième gouvernement de coalition RN-Insoumis sous le premier mandat Eric Zemmour (porté à 12 ans pour restaurer la grandeur gaullienne dr la France). L'avance sur recette est maintenue pour les films catholiquess avec Didier Bourdon ayant un potentiel de plus de 4 millions d'entrées.
Rufin exilé à l'Ile du Diable pour déviationnisme élitiste-réformiste. Luc Besson ministre de la condition féminine.
Suite à l'explosion de la centrale du Tricastin beaucoup de de blockbuster hollywoodien sont tournés dans la vallée du Rhône qui est au film de super-héros ce que l"Andalousie était au western des année 70 (figurants en nombre pour les plans d'ensemble de zombies en marche).
Netflix, Twitter et YouTube supprimés à cause du bilan carbone des serveurs et de la montée du niveau de la mer. Des droïde initialement conçus pour détecter les Ouïghours et les SJW sont reprogrammés, une fois leurs missions initiales remplies, pour éradiquer les consommateurs de sites de streaming clandestins et les personnages ayant vu un film israélien ou iranien au cours des 30 années précédentes.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Parce que les gens se foutent de la durée et fractionnent leur visionnage d'une série ou d'un film. Ça mate The Irishman dans le trom donc peu importe le découpage en chapitre, ils le font eux-mêmes.

Quibi va essayer de relancer la mode mais ça restera un argument marketing (voué à l'échec).

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Pareil j'y crois pas trop. Surtout que je suis allé voir les séries qu'ils ont prévu, ça a l'air d'être beaucoup de déchets, de télé réalité et de trucs pour ados. Pas sûr que ça marche hors des Etats-Unis (enfin en l'état).

Sinon c'est une question passionnante mais j'ai du mal à répondre et je réalise que j'ai que des banalités à dire :

- Ça va être intéressant de voir le rapport de force se renforcer entre la distribution traditionnelle et les plateformes de SVOD. Disney dont le monopole est quand même assez flippant va faire mal avec sa plateforme. Vu l'éclatement des plateformes, on va sans doute voir fleurir les bouquets SVOD pour réduire un peu les prix (ce que Canal+ commence à faire d'ailleurs).
- La chronologie des médias va évoluer un peu mais je la vois pas être totalement chamboulée du jour au lendemain c'est vraiment le pilier du financement du cinéma et malgré tout les chaînes de télé restent puissantes.
- Le support physique va sombrer pour n'être plus qu'un objet de collectionneur pour cinéphiles.
- Je vois des tentatives de distribution alternatives naître comme une distribution des films directement digitale sans passer par la case salle. Je sais que ça existe déjà et que c'est de la VOD mais j'imagine qu'on va parvenir à événementialiser des sorties VOD comme ça pour des "gros" films qui échapperaient à la salle et iraient directement au public.
- Je ne pense pas que les entrées salles vont baisser ou alors de manière dérisoire. Ce qui est à craindre par contre c'est un polarisation de ces entrées vers le cinéma américain et les franchises.
- Du côté éditorial, le cinéma de super-héros va sans doute finir par quand même s’essouffler mais remplacé par quoi ? Je vois bien aussi Hollywood poursuivre et accentuer son entreprise de renouvellement permanent en relançant des franchises récentes et en remakant tout ce qui est possible et imaginable.
- Niveau technologique je pense que cette décennie à prouvé que le cinéma pouvait très bien se passer de gadgets dispensables (3D, HFR, même IMAX) et l'echec d'un film comme Gemini Man montre bien que le public n'en a globalement rien à foutre. A mon avis on va continuer sur cette ligne et je pense pas qu'il faut s'attendre à de grands bouleversements.

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CroqAnimement votre

Sinon meilleure année en termes de fréquentation depuis 1966 avec +6% selon le CNC, c'est ça?

Donc le coup du déclin prédit par QGJ, j'y crois pas non plus.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Oui mais c'est à nuancer parce que +30% pour le ciné américain ce qui est absolument énorme et -6% pour le ciné français. Il faut dire que dire que Le roi lion + Endgame + Frozen 2 c'est quasi 25millions d'entrées à eux 3 donc à partir de là...

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CroqAnimement votre

Oui c'est avant tout une année de record (atomisé) pour Disney.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca baisse déjà aux U.S.



La mort progressive des fameux baby-boomers en France ne va-t-elle pas amorcer ce mouvement ici aussi ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste