Forum de FilmDeCulte

cette retrospective edouard molinaro se fait totalement à l'insu de mon plein gré, mais j'imagine que c'est un beau témoignage d'une longue et fructueuse carrière dans le cinéma populaire.

donc ici c'est en lien avec la cage aux folles, vu au chatelet en version musical avec laurent lafitte, et j'aime toujours faire des petites comparaisons entre les versions scéniques et filmées.

déjà, ça confirmait mon impression de la pièce : c'est la cage aux folles + 25 minutes de musical - mais sinon c'est à peu près intégralement la même chose.

mais forcément, le regard de l'époque joue beaucoup donc c'était super intéressant.
déjà, l'histoire fonctionne toujours bien, de manière impressionnante. c'est parfaitement adapté aux normes et à la mentalité de l'époque. ça s'adresse avec confort à un public très exterieur à tout ça, dont le premier reflexe est de rire de ces personnages, et ça donne à ce public ce qu'il veut sans jamais vraiment se moquer, ça induit l'empathie tout naturellement. c'est forcément hors cadre et une folie selon les normes actuelles (le domestique noir...!) et pourtant, je le pense, ça a plus fait pour l'inclusivité et la "tolérance" que bien des choses conçues pour de nos jours.

et il y a donc serrault. un show comique unhinged, d'anthologie. mon mari était mort de rire à chacune de ses apparitions, de ses phrases, de ses mimiques, et c'était extremement communicatif, on a vraiment bien rigolé. il est monumental, le lien avec laurent lafitte était émouvant (l'un gay, l'autre hétéro, les deux avec ces silhouettes pas gracieuses du tout, les deux à fond sans se retourner, l'un ayant reflechi et théorisé le respect - l'autre non mais le résultat est le même, et deux puissances comiques autour du même rôle iconique à travers les âges). et c'était très marrant comme il incarne une diva drama queen mariah carey puissance 1000, comme au final les drag races sont dans les lignée de ce qui était capté là, tout ça.

un autre élément intéressant était que (sans que je puisse dire qui a fait ces changements et à quel moment) les quelques évolutions de l'histoire sont "morales" mais servent aussi l'efficacité du récit. ici, le fils est force active pour évincer zaza, il ne lui adresse quasiment pas la parole, et fait venir sa mère biologique, qui se pointe bien, zaza s'incrustre franchement. dans le musical, le fils l'appelle "maman", est à 100% dans le modèle familial, l'évince à contrecoeur, et la mère ne vient pas au diner et les plante : zaza débarque en femme pour sauver la partie. c'est à la fois plus agréable humainement / moralement et plus fluide dans le récit.

sinon y a toujours cet aspect un peu mou du genou de la pièce, galabru est aussi drôle que serrault (des reaction shots d'anthologie vraiment, et son drag c'est magnifique), quelle folie ces coprods italiennes pourquoi on n'a pas eu poiret ?!, et très marrant de réaliser que l'idée de depardieu en patron de cabaret en proie h24 au drama de ses danseuses dans les anges gardiens vient très manifestement de là.

Tu vas mater le Nichols?

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j'ai l'intention mais j'ai aussi une curiosité envers le 2, et 3 soirées consacrées à la saga cinématographique la cage aux folles, est-ce bien raisonnable ?
du coup je vais voir... il faut ?

Je crois pas. Vu en salles. Aucun souvenir.

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Film qui m’a fait passer par tous les stades.
Vu à sa sortie quand j’avais 12 ans, ça m’avait plongé dans l’hilarité la plus totale.
Revu adulte et là j’étais outré par la caricature, la mauvaise image que selon moi le film renvoyait des homos.
Re-revu y a pas si longtemps, et là surprise, plus du tout le même regard que la fois précédente, je trouvais que le film se moquait bien sûr mais avec bienveillance, il nous rend Zaza et Renato éminemment sympathiques, vivants et la caricature est bien plus féroce pour les adversaires du couple.

D’accord avec :