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La guerre en 1939 entre la Chine et le Japon. Sakura Nishi est envoyée en Chine comme infirmière, et se trouve confrontée aux horreurs et au malheur des blessés et des infirmes.

J’ai trouvé ça absolument superbe, le plus beau film de Masumura selon moi, avant c’était La Femme de seisaku.
Un film de guerre unique en son genre, unique car on suit intégralement un personnage que l’on ne voit jamais, une infirmière de guerre. Un personnage unique qui fait son possible pour guérir, puis prenant rapidement conscience que la guérison physique est impossible elle tente d’en passer par autre chose. Un film sur la fatalité liée aux blessures de tous ordres durant la guerre… Elle est aussi la spectatrice de la face cachée de l’iceberg, les situations ainsi que les blessés étant cachés au peuple japonais pour na pas faire baisser l’héroïsme ni ébranler l’espoir de victoire…
C’est une œuvre à la frontalité terrifiante, autant dans le style que dans la reconstitution, c’est extrêmement brutal, un ultra réalisme dont le personnage principal doit éloigner de ses malades (c'est de toute façon le cinéaste japonais qui évoque le plus le néo réalisme). Un travail sonore incroyable qui hante tout le film, notamment le son d’une jambe amputée qui reste en mémoire, une amplification sonore vient rendre la chose bien plus insoutenable qu’un simple effet gore, qui ici serait inutile ; le film joue sur ce mode de fonctionnement concernant les deux éléments fondamentaux du film, le sexe et la violence, une distance parfaite et subtile… Au cœur de ce film le personnage de l’infirmière fait tout pour rendre une sensualité possible, un combat pour le désir rétablit, c’est le seul combat qu’elle puisse mener et c’est bouleversant… Elle essaye de rétablir son rôle de femme qu’elle suppose avoir dans ce lieu où tout est perdu sauf les instincts ancestraux.
Bon j’ai du mal à en parler car il est trop frais dans ma tête, je dois laisser murir la chose, j’ai trop de trucs à dire donc je ne peux pas structurer un minimum pour l’instant… Je voulais ouvrir le topic.

6/6

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Plus beau que la Femme de Seisaku, putain, tu sais les vendre tes films toi!

Heureusement que j'ai dit ça car je suis pas arrivé à dire grand chose d'autre.

Non je sais pas, j'ai vu La Femme de seisaku y a quelques années déjà, faudrait que je le revois... On va dire que les deux sont sublimes.

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J'ai vu que la bête aveugle, c'est plus beau?

(je )

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

Espace branleurs

Ca enfonce la bête !

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Putain de chef-d'œuvre. Dans mon top 20.

6/6

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CroqAnimement votre

Ouais, moi aussi je le mets devant SEISAKU, LA BÊTE et tous les autres.
Zobculte.

C’est vraiment une vision de la guerre du coté non spectaculaire, du coté des corps blessés, meurtris, entassés, qu’on peut parfois soigner, souvent non ; la guerre du coté des morts.
D’emblée, on est jeté dans cet enfer et on en sort plus.
J’ai été frappé par la sécheresse et la justesse de la représentation : sans fausse pudeur ni complaisance.
Je me suis même surpris (alors que je ne me fais jamais la remarque habituellement) que le film n’aurait pas pu être tourné en couleur, car il aurait été probablement insoutenable à la vision.
La maîtrise du cadre et de la lumière est impressionnante mais surtout, les choix de Masumura à ce niveau, sont irréprochables (c’est exactement le type de film et de sujet où une mauvaise décision peut tout faire s’écrouler).
Ensuite, évidemment, c’est le personnage, cette infirmière qui veut sauver d’une manière ou d’une autre, qui est prête à tout donner. Sa démarche est noble et courageuse. Mais a t’elle raison d’agir ainsi ? On lui dit au moins à deux reprises : « En tant de guerre, c’est chacun pour soi, sinon c’est invivable ». D’ailleurs ceux qu’elle aide meurent. Mais est-ce pour autant qu’elle a eu tort ?
C’est étrange, j’ai pensé à un film très différent, où un personnage est littéralement accroc à sauver des vies : Bringing out the dead de Scorsese. Mais dans ce film c’est une vision chrétienne (et ironique) de Shrader et Scorsese.
Ici, c’est tout autre chose.
Face à l’infirmière, on trouve le personnage du médecin, qui doit décider en un instant si un homme peut ou non être sauver, si une jambe doit ou non être amputé, et qui tient, qui continue, grâce à la morphine.
La rencontre entre les deux, vraiment c’est magnifique.

Bon, c’est difficile d’en parler sans dévoiler précisément des séquences et des éléments précis.
Seule petite restriction : je pense que le plus souvent la musique et certains dialogues auraient pu être supprimer ou épurer puisque la mise en scène de Masumura est suffisamment puissante et assurée pour pouvoir s’en passer.
Mais enfin, ça n’enlève pas grand chose à la beauté du film…