Forum de FilmDeCulte

A la veille de la guerre russo-japonaise, pour échapper à la misère, une jeune femme devient la concubine d'un vieillard. Lorsque celui-ci décède, elle se met en ménage avec un jeune homme.

Après la passion saphique du justement nommé Passion et surtout la passion proprement dévorante de La Bête aveugle, La Femme de Seisaku joue sur un autre reflet de la passion, un autre traitement mais tout aussi intense de la part de Masumura et de son scénariste Kaneto Shindo qui n'est décidément pas la moitié d'une patte gauche.

La Femme de Seisaku joue moins sur le registre de l'érotisme de Passion, moins sur l'onirisme sexuel et poétique de La Bête aveugle, mais se place davantage sur le terrain d'une sauvagerie qui fait l'urgence de cette union entre Okane et son soldat, une passion qui enfle et qui offre certaines séquences magnifiques (celle des bois, celle du lit où Masumura confirme son art très sensuel dans la façon de filmer la peau et les corps). Le tout dans un décor cocotte minute prêt à exploser, l'ombre du conflit russo-japonais qu'on ne voit jamais à l'écran et dont on ne perçoit que les retours de héros à célébrer ou lapider, les règles d'un village prêt à manger son voisin d'envie ou de jalousie - cette noire misanthropie qui ne fait que mettre davantage en valeur son couple de parias...la fin, à cet égard, est sublime. Cette façon, sèche et abrupte, de terminer sur ce plan précis, refusant la facilité mélodramatique sur le destin de ses exclus.

La séquence dite du clou, et son utilisation de la musique, par ce qu'elle montre (et d'ailleurs tout le film est magnifiquement réalisé avec une science absolue du cadre), par ce qu'elle signifie, tue. Comme le reste.

6/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Enorme film. Peut-être mon Masumura préféré avec L'ANGE ROUGE.

Par contre notre z2 est tout pourri : encodage catastrophique, copie grisâtre et définition plus que limite...

C'est quoi z2?

DVD zone 2.

pas vu

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<font size=\"6"> Le comme Bach ! Version FOREVER-FLUTES</font>

C'est vrai que je me suis dit à propos de la photo qu'elle était pitêtre un chouilla ternouille, ça vient peut-être de ça.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ben ouais, et vu les qualités visuelles du film, ça fait plutôt chier !

Quelques jours après Pluie Noire, La Femme de Seisaku vient me confirmer qu'il faut que je me penche davantage sur le cinéma japonais (nooon, c'est pas vrai?).

Ce qu'il y a de vraiment fascinant, dans le film, c'est que c'est le même sens moral, le même sens du devoir, qui conduit Seisaku à s'intéresser à la jeune fille puis à s'en détourner pour servir son pays. Dans un cas, sa droiture relève du coeur, de l'autre elle relève de l'aveuglement, du désir de gloire. C'est toute l'ambiguité de ce héros a priori parfait qui dit qu'il faut passer outre le regard de la société, et qui en même temps a terriblement peur du déshonneur. Bien sûr, cette attitude entre en résonnance avec la dureté des villageois. La peinture qu'en fait le cinéaste est proprement effrayante.
J'ai particulièrement apprécié le film pour la subtilité de la mise en scène, multipliant les images signifiantes sans trop en rajouter, dans la nuance toujours parfaitement juste. Beaucoup de choses sont dites avec un minimum d'insistance, mais on comprend. Exemple: la soeur de Seisaku n'aime pas sa belle-soeur. Lorsque Seisaku part à la guerre, celle-ci met un point d'honneur à se réconcilier avec elle en lui offrant des kimonos. D'abord rejet puis silence. Bien après dans le film, au moment où la femme de Seisaku se lamente sur la cloche, il y a ce plan tout simple et pourtant magnifique qui suggère la compassion toute nouvelle de la soeur qui vient lui annoncer des nouvelles de son frère alors qu'auparavant elle se serait probablement abstenu. Un unique moment où l'on comprend le revirement, celui-ci n'est ensuite plus jamais abordé (seule une ligne de dialogue viendra rappeler la compréhension dont elle fait dorénavant preuve à l'égard de la femme de Seisaku).



Lol je m'emballe, en plus j'explique mal la chose.
Bref c'est un 6/6 sans chichis.
Merci TBA

De rien Baptiste, content que tu ais apprécié, vraiment. Oui il faut que tu te lances dans le ciné japonais, mais bon là avec Pluie Noire le problème c'est que tu débutes par le haut du haut du panier quoi, y a des belles choses qui te paraitront fades à côté.

Tiens si tu veux des conseils. top-des-films-japonais-t5244.html?hilit=japonais

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