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 Sujet du message: Accident (Joseph Losey, 1967)
MessagePosté: 26 Juil 2006, 16:56 
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Pareil, un peu décontenancé, à la fin du film. Par contre j'y ai beaucoup pensé depuis et je commence déjà à avoir une grosse envie de le revoir.


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MessagePosté: 03 Juin 2009, 10:13 
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Je relance un peu sur ce film que je trouve trop méconnu et sous-estimé à mon goût.

J'en avais dit deux mots sur zdc il y a quelques temps:

"Depuis la première fois que me fut donnée l’occasion de voir Accident, je me suis toujours demandé comment Losey avait-il pu réaliser un film aussi fin sur les rapports humains, cette haute société bourrée de codes et de convenances, pétrie de contradictions et d’hypocrisie. On ne saurait ignorer que, bien sûr, la qualité du film est en partie tributaire du scénario d’Harold Pinter (qui nous a quitté il y a peu), également à l’écriture pour The Servant et The Go-Between.

Le point de départ du film est la mort de William dans un accident de voiture alors qu’il se rend, avec sa petite amie Anna (Jacqueline Sassard) une jeune princesse autrichienne, chez son professeur (interprété par un Dirk Bogarde merveilleux). Partant de ce drame Losey remonte le temps, l’accident n’étant qu’un “prétexte” pour survoler le monde en apparence bien sous tous rapports. Si le cadre, Oxford, est l’occasion de critiquer ce monde, le vrai et unique point de vue est celui de Stephen, le professeur. C’est en réalité à travers Bogarde que l’on voit, petit à petit, se révéler des vérités qui n’en peuvent plus d’être tues.

La psychologie des personnages est serrée au plus près par la mise en scène de Jospeh Losey. Dire qu’il ne se passe rien dans ce film serait un aveu, celui de ne pas l’avoir compris. Sous les apparentes lenteurs et bienséances de ce monde propre sur lui se cachent en réalité de multiples sous-entendus. Les rapports entre les deux profs de fac (Borgarde et Baker, très bon lui aussi) sont très intelligemment traités (une amitié réelle changeant peu à peu en une haine réciproque) et le personnage d’Anna est remarquablement scénarisé. Un film qui fait appel à notre intelligence pour paraphraser Tulard."


C'est vraiment une œuvre que je ne cesse d'admirer. A voir et à revoir.

_________________
zdc


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MessagePosté: 25 Juin 2009, 21:14 
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Oui donc pareil que hal5 et Zob sur le coup, je viens de sortir du film, et je me sens un peu con... Le film est VRAIMENT "construit sur des temps mort" :)
D'un cote, on s'ennuie un peu. Pas a mourrir, car d'un autre cote le film allie subtilement la torpeur des convenances a la crudite des rapports de seduction et de force. La scene ou ils dinent tous ensemble, en particulier, est edifiante. Sans preambule les personnages s'y revelent durs et s'y affrontent, le tout rehausse par l'alcool. La fin du film est cruelle pour la fille aussi, elle a joue sur la seduction mais s'est faite cueillir par l'Angleterre et ses hommes nevroses au regard lubrique. Entre ces deux moments-cles, le film se veut lent et minutieux, flirtant avec l'etrange et l'ordinaire tout a la fois.

4/6 a revoir

En tout cas a chaque fois que je vois un film avec Dirk Bogarde, il joue soit un pauvre type (Mort a Venise, Les Damnes), soit un connard (The Servant). Dans Accident, il est les deux.


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MessagePosté: 15 Nov 2014, 22:39 
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Peu convaincu par ce film de Losey, qui continue à rester un cinéaste un peu mystérieux pour moi. Le regard analytique posé sur ce milieu aristocratique déplaisant, qu'on ne filme que grisâtre et déconfit (personnages ratés ou connards, comme dit plus haut) n'est pas très engageant.

Il y a un truc qui continue à m'intriguer chez Losey, malgré tout, et qui rend la vision des films pas désagréable : ce contraste entre une forme feutrée assez discrète, nuancée, subtile, et de gros insert psychologique ou analytique très explicites (le plan sur les mains lors de la virée campagnarde, par exemple). Un petit truc à dénouer sur ce plan-là.

Je dois être un peu con sinon, mais je pige pas la fin (le son final). Quelqu'un pour m'expliquer.


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MessagePosté: 21 Nov 2014, 11:11 
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Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.


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MessagePosté: 21 Nov 2014, 11:15 
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Baptiste a écrit:
Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.


Ca reste quand même glaçant, Le Messager, avec cette réflexion sociale qui vient mécaniquement obscurcir tous les éléments organiques du film (cette sexualité qui se transforme en outil pour passer un message de classe, par exemple). Vraiment souvenir d'un film cérébral, trop conscient de son intelligence, et donc complètement dénué de chair.

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MessagePosté: 21 Nov 2014, 20:05 
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Baptiste a écrit:
Losey te plairait peut-être avec un film comme Le Messager. C'est un film plus édifiant encore avec un contraste marqué et assez exaltant entre enfance lumineuse (l'image irradie du vert de la campagne anglaise) et milieu social sordide.

J'avais préféré oui, y avait un pendant à la glauquerie du milieu... C'était plus intéressant du coup, l'éveil au monde offrait une force contraire, le côté cérébral dont parle Castorp se cognait à une résistance. Souvenir du final vraiment ultra-déprimant, cela dit.

The Servant, je trouve ça classouille mais finalement très démonstratif et distant, là encore... Rien vu d'autre de lui, je crois.


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MessagePosté: 21 Nov 2014, 23:58 
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C'est curieux, pour moi contrairement à vous deux film cérébral n'est pas un défaut. En tout cas, ça n'équivaut pas à "film à prise de tête et froideur inutiles". C'est sûr que Losey c'est relativement ingrat de prime abord mais le point de vue singulier qui se découvre dans chaque plan, qui se fait presque mystérieux par sa dureté frontale, compense.

Il faut absolument que tu voies M. Klein, c'est la quintessence de son art. Sinon il y a Don Juan.


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 11:34 
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Non bien sûr, cérébral ça peut être séduisant : ingrat est bien le mot oui. Un sentiment général de "pourquoi fait-il ce film si c'est pour donner en spectacle tant de médiocrité".


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 11:50 
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Beaucoup d'artistes dévoilent la médiocrité humaine... non?


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:05 
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Ça m'a jamais très attiré, à vrai dire, et je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de cinéastes qui se contentent de ça (même Losey, je suppose qu'il y a autre chose). Il faut qu'il y ait du mouvement, une impulsion à filmer, ne serait-ce que du dégoût fasciné à partager, quelque chose qui nous transmette l'envie d'aller regarder ça. Si le seul but c'est de se mettre au-dessus de gens pour appuyer sur le fait qu'ils sont moyens, quand bien même ce serait accompagné d'une petite analyse sociologique ou psychologique, je vois pas l'intérêt.


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:46 
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Tom a écrit:
Ça m'a jamais très attiré, à vrai dire, et je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de cinéastes qui se contentent de ça (même Losey, je suppose qu'il y a autre chose). Il faut qu'il y ait du mouvement, une impulsion à filmer, ne serait-ce que du dégoût fasciné à partager, quelque chose qui nous transmette l'envie d'aller regarder ça. Si le seul but c'est de se mettre au-dessus de gens pour appuyer sur le fait qu'ils sont moyens, quand bien même ce serait accompagné d'une petite analyse sociologique ou psychologique, je vois pas l'intérêt.


C'est marrant, je suis en pleine redécouverte de Zola, que je détestais lors de mes années lycée, et je trouve que bien que ce sentiment de supériorité existe chez lui, il parvient tout de même à entrer dans la vie de ces gens ; ce qu'il décrit est sale et souvent médiocre, mais il parle de pulsion vitale, de hargne, de voracité. C'est cérébral, certainement, mais en même temps tellement humain. Chez Losey, par contre, il y a cette distance aristocratique à l'anglaise qui glace un peu tout, et même le cul animal qu'il décrit semble être stérilisé, anesthésié.

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MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:50 
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Les mondes décrits par Zola et Losey (du moins dans Accident ou The Servant) sont quand même complètement différents au départ. Le présupposé, qu'on peut trouver simpliste, c'est qu'un ouvrier de chemin de fer est plus proche de l'animal qu'un bourge prof à Oxford. Le traitement se fait en conséquence.


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:51 
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Sir Flashball
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Caribou a écrit:
Les mondes décrits par Zola et Losey (du moins dans Accident ou The Servant) sont quand même complètement différents au départ. Le présupposé, qu'on peut trouver simpliste, c'est qu'un ouvrier de chemin de fer est plus proche de l'animal qu'un bourge prof à Oxford.


Oui, après, si tu n'as lu que Germinal, hein...

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MessagePosté: 22 Nov 2014, 12:55 
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Souvenirs de collège pour Zola, donc ça vaut ce que ça vaut, mais j'avais effectivement chez lui souvenir d'une certaine fascination pour l'horreur, le monde plus noir que noir.


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