J'ai fait tout un rêve en film (c'est à dire que même si j'étais dedans, je savais que c'était un film, je regardais un film quoi). C'était un film de Guédiguian. Ca se passait à Marseille longtemps après une énorme crise économique / guerre civile, tout était un peu pauvre et récup, même si ça ressemblait finalement beaucoup au monde actuel, juste en mode un peu vieilli/fauché quoi. Ce côté "post-apocalyptique", je le comprenais petit à petit, c'était pas dit : j'étais dans un vieux bar miteux sur le port, y avait par exemple dehors des touristes qui utilsaient de vieux avions de ligne pour visiter le port, en roulant, car les avions ne volaient plus - ce genre de choses. Soudain je vois un mec (peut-être Peter Dinklage, mais je suis pas sûr) essayer de rentrer vénère avec une arme. Et là hop, en fait y a un portillon anti-armes, je me dis "merde c'est dingue, il a du mettre toutes ses économies dans le portillon ce barman". Le mec avait l'air d'avoir l'habitude de Dinklage, qui ressemblait à un mec renfermé un peu neuneu, et en repartant renfrogné, il pose son arme derrière le comptoir en loucedé, je me dis "c'est quoi encore ce truc foireux, il la laisse mais il sort ?".
Bref, le truc est que dans ce film un peu chiant y avait une scène absolument magnifique. J'étais tout excité, je me disais "putain je savais pas que Guédiguian pouvait faire une scène pareille", et aussi "ça fait longtemps que j'ai pas vu un truc aussi beau au cinéma putain !". C'était une inondation derrière le comptoir, et deux mecs étaient coincés dans l'eau froide jusqu'au cou, entrain d'essayer de réparer les choses. Un jeune arrivait, coupait l'eau, et une fois le bordel parti, allait rechercher les deux mecs coincés, l'un sous le bar, l'autre dans un monte charge au mur. Ils étaient complètement trempés, frigoriffiés, tremblants et recroquevillés sur eux-même comme des nouveaux-nés. Le jeune enlevait patiemment le bordel autour d'eux, puis les prenait dans ses bras comme on porte un bébé ; les mecs, peut-être pas très conscients, avaient l'air de se calmer. Puis le jeune les posait, recroquevillés, dans deux grandes boîtes en carton posées là sur le bar, en attendant de trouver quelque chose de chaud, et refermait les carton. Mais après le jeune disparaissait, et un type qui venait d'arriver passait nonchalamment la main dans le carton, se rendait compte de ce qui était dedans, grommelait "putain encore un"... Plus tard, la fille du barman descendait de sa chambre guillerette, et le barman lui demandait un truc à la con (dont je me souviens plus, mais genre "tu es allé ouvrir les rideaux tout à l'heure ?"), et elle se figeait, interdite, comprenant que c'est elle qui avait provoqué l'inondation en faisant ça. Elle restait debout, effrayée dans l'ombre, face à son père le regard noir.
C'était une SUPER scène putain. Vraiment c'était sublime, je me disais "il faut que je la revoie", mais bon, je l'avais en DVD, donc c'est cool, j'aurai l'occasion (ET BEN NON). Toujours est-il que, pendant mes rêvasseries sur la scène, j'entends "bipbip" : l'arme que Dinklage a laissé derrière le bar était en fait une bombe ! Je préviens tout le monde, mais personne a l'air de réagir : alors je cours à toutes jambes pour sortir du bar, je sors comme un dératé sur le quai du port (on me voit de dos) et soudain un grand éclair blanc, même pas de souffle ni de débris, à peine un son, rien. Je me dis "putain ça fait chier, c'est tout pourri comme façon de montrer l'explosion, après cette scène si géniale c'est vraiment trop dommage, ça gâche le film : ok pour le parti-pris de pas la montrer, de me montrer juste de dos, ça c'est cool, mais il se rend pas compte que juste un éclair de lumière ça marche pas du tout, que c'est complètement théorique ? Les cinéastes français me font chier putain, ils ne savent que filmer des notes d'intention".
Voilà.
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