Une Histoire vraie (The Straight Story, David Lynch, 1999)Ça mériterait sans doute un beau topic (si l'un de vous est motivé
(<-- haha !)), mais je ne vais faire que répéter ce qu'on en dit partout : surprenant de voir Lynch fournir un film aussi simple et dépouillé, de le voir s'interdire le moindre détour : straight, littéral, tout droit. Il faudrait un jour faire un travail sur ces réals qui, à un moment de la carrière, décident de se confronter au dépouillement du classicisme le plus pur, comme pour se mesurer à leurs propre capacité à raconter une histoire quand il n'y a plus aucune manière derrière laquelle se cacher. Lynch ne s'est pourtant pas nié. Déjà parce que la vie tranquille que ses films investissent d'un cauchemar ne tient pas d'une peinture sarcastique : ce désir de quiétude, cette tendresse inquiète, font aussi partie de son cinéma. Et aussi parce que l'étrangeté n'est pas absente du film : elle s'y insinue seulement en douceur, discrètement, notamment par la lenteur soutenue du rythme, et son immédiate mélancolie. On peut aussi revenir un peu du flot d'éloges que le film avait reçu à sa sortie, et remarquer que les différents segments sont inégaux, que le récit se contente parfois un peu de son simple postulat, et que parce qu'il veut effacer toute trace de son intervention, Lynch rend d'autant plus visible les moments maladroits où il se réinvite un peu trop clairement (la scène des récits de guerre bruités, par exemple). Mais l'ensemble est touchant, on prend considérablement le temps de s'attacher à ce vieil homme, à observer ses réaction, son intériorité. C'est vraiment un joli projet, et un joli film.
Victor et le manoir aux secrets (Das Haus der Krokodile, Cyrill Boss, 2011)Un gamin solitaire emménage avec ses sœurs dans le manoir de son grand-oncle, ancien chasseur en Afrique, et découvre qu'une petite fille y est morte quelques décennies plus tôt... C'est un téléfilm pour enfant, il n'y absolument rien à aller y chercher, mais je pense que petit ce serait devenu quelque chose comme ma VHS-fétiche-revue-mille-fois. Déclinant en mode soft le registre du film d'épouvante mélancolique, le réal chiade une imagerie de maison hantée au passé triste, faisant explorer à son héros un cheminements d'énigmes, de passages cachés, de secrets, etc. C'est très joliment décoré, éclairé, le tout ressemble à un beau livres d'images. Bref, si vous avez des petits cousins à occuper un dimanche après-midi, vous pouvez tenter, je pense que ça leur plaira (mais évitez la VF, qui est immonde).