Forum de FilmDeCulte

Si

Non. Ce que ça dit sur l'humain, ce que ça dit sur le monde, ce que ça dit sur le rapport au travail (et donc à l'aliénation), c'est universel.
D'ailleurs, un film qui n'est grand que rapporté à son époque n'est pas un grand film.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je suis heureux de te l'entendre dire, c'est exactement l'argument que je t'ai avancé il y a 3 pages pour répondre à



Tout à fait. Par contre pour saisir la totale pertinence de ce film il est nécessaire de le recontextualiser. Dans le cas de Chaplin et des Temps Modernes notre regard est biaisé parce que l'on a pas besoin de faire l'effort de le replacer dans son époque de manière consciente, il a tellement infusé la culture populaire qu'il est probablement le personnage de cinéma le mieux reconnu à travers le monde. Ça ne veut pas dire qu'inconsciemment on ne fait pas ce travail. Pour l'immense majorité Chaplin = cinéma muet. Tout ce qui traite de la parole dans le film est donc immédiatement compréhensible, même aujourd'hui, mais n'est pertinent que parce que le film est fait en 1936. Le refaire aujourd'hui tomberait totalement à plat. Mais c'est aussi toute cette dualité entre cinéma muet et cinéma parlant qui fait toute la force des Temps modernes, le film ne serait pas aussi important sans.

Oui, et ce n'est pas parce que la critique l'a décrété que c'est vrai. J'ai vu le film, je pense que c'est le cas, et si quelqu'un n'est pas d'accord avec moi et qu'il peut m'expliquer pourquoi, grand bien lui en fasse.



Mais je recontextualise l'Age d'or : je comprends tout à fait que son but soit de choquer le bourgeois et l'ordre établi en 1930, ce qu'il a d'ailleurs réussi à faire (et à la limite, ça, Gaspar Noé le fait aussi, ça fait pas d'Irréversible un grand film). Mais le fait que certaines images que propose Bunuel soient d'une profonde vulgarité n'est absolument pas une question de contexte.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tu le replaces effectivement dans son contexte mais tu dis également que ça ne sert aucunement film.



Ça je ne peux malheureusement pas y répondre sans avoir revu le film. Mais la vulgarité ne me semble pas un critère qui desserve nécessairement un film. La Grande Bouffe de Ferreri est profondément vulgaire, c'est ce qui le rend d'autant plus précieux (tout en n'excluant pas qu'il puisse tout autant te rebuter).

Dans le cas de la Grande Bouffe, c'est un peu comme l'art contemporain, le geste et l'idée sont plus importantes que le film lui-même. Quand tu revois les conférences de presse houleuses à Cannes, tu te rends compte que Ferreri a réussi au-delà de ses intentions. Le pb de Noé, c'est que sa maestria technique et esthétique sont au service d'une pensée assez étriquée.

Ben non. En tant qu'expérience esthétique et artistique, ce qui compte, c'est le film lui-même, pas ce qui l'entoure.
En savoir plus sur son contexte, sur ses intentions, sur la façon dont il a été reçu, ça permet évidemment d'enrichir son expérience de spectateur, mais ça n'altère pas fondamentalement la substantifique moëlle de l'oeuvre.



La vulgarité au cinéma, surtout en tant qu'objet de provocation (il y a des réalisateurs qui ont un discours dessus, comme Verhoeven par exemple, et là, ça me parle), donc en tant que forme, ça ne m'intéresse pas. Après, je ne saurais dire si la Grande Bouffe est vulgaire ou si c'est un film SUR la vulgarité : je ne l'ai jamais vu.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Pour les Temps Modernes, vu plusieurs fois au collège avec un prof de techno qui oubliait probablement nous l'avoir passé et c'était un enorme succèsà chaque fois après les quelques grognements de circonstance suscités par un film en noir et blanc.
Le film présente son propre contexte, la condition du travailleur au temps du taylorisme, est ça qui le rend si immédiatement accessible avec le comique, ravageur comme on dit. Pas besoin d'en savoir plus car le film l'expose en donnant le sentiment de la vérité.

Le flemme, et en plus je suis pas sûr d'avoir grand chose d'intéressant à dire dessus, et comme c'est mon premier Buñuel je ne vais apporter aucune mise en perspective.
Alors si le traitement de la bourgeoisie te semble peu subtil chez lui, je trouve qu'ici ce thème sert de toile de fond, et si les ressorts thématiques s'y ancrent forcément (la bourgeoise dans son carcan tout beau tout propre), le film propose beaucoup plus en explorant la psyché de son personnage, avec un exercice de forme sur la mise en scène des rêves, fantasmes, traumatismes, souvenirs et projections. Je trouve l'exercice vraiment réussi, renvoyant le spectateur à ses propres imageries et refoulements sous des abords de porno soft (qui doivent expliquer en partie son succès en salle, 2 millions d'entrées quand même).
Voilà.

Le Charme discret de la bourgeoisie
Pendant une trentaine de minutes, descriptif des us et coutumes de la bourgeoisie en titre, je trouve ça merveilleux et incroyablement bien senti. Puis ça part en vrille, avec un repas sur une scène de théâtre, des militaires qui débarquent d'on ne sait où pour un repas, etc. Il y a quelque chose, hein, puis c'est très bien mené, mais ça me passe désespérément à côté.
3/6

Le journal d'une femme de chambre
Le film est déjà plus tenu. J'aime moins la partie "enquête", alors que là aussi je trouve ça admirable pendant une bonne heure.
4.5/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (1957)

J'ai enfin trouvé un Bunuel qui me parle : c'est une charge d'1h30 contre la bourgeoisie (et contre le triumvirat de la méchante réaction, avec ce dialogue parfaitement inutile en fin de film entre l'industriel, le militaire, et le curé), mais cette fois-ci au lieu de balourdise, j'ai surtout trouvé beaucoup de facétie, et une étude de caractère qui sert certes de véhicule, mais sait toucher juste au niveau de l'humain avant de dérouler sa thèse.
Bref, c'est très recommandable, très drôle, on ne s'ennuie pas une seconde, et Ernesto Alonso, sorte de Robert Downey Jr. mexicain, est fabuleux.

5/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."