Karloff a écrit:
Tu as parfaitement le droit de trouver que le discours anti-Bourgeois de Bunuel est asséné avec des gros sabots, et tu sais quoi ? Je suis d'accord avec toi et comme je n'ai absolument rien à foutre de cette thématique au cinéma, ce n'est pas le cinéaste dont je me sens le plus proche, même si je reconnais que c'est quelque chose comme on dit. Après, ça, c'était mon avis sur Bunuel à 23 ans. Et du coup, je n'en ai vu que trois-quatre, plus ou moins endormi sur un canapé, et il n'est pas impossible qu'en les revoyant aujourd'hui, je trouve ça dément.
Ben franchement, un discours anti-bourgeois, ça me pose aucun problème. Pasolini est anti-bourgeois, et je trouve tous ses films géniaux, parce que son message a beau être violent, il s'inscrit dans un dialogue, dans un questionnement du réel où le jugement n'est pas automatique.
Dans l'Age d'or, Bunuel se paie le clergé, la bourgeoisie, la répression sexuelle, et j'imagine qu'en 1930, c'était révolutionnaire. Mais vu avec mes yeux aujourd'hui, pour qui le contexte n'est que secondaire, je trouve ça balourd, trop
obvious, voire vulgaire (le final avec Jésus, là, j'ai trouvé ça incroyablement prétentieux).
Los Olvidados, l'autre Bunuel que j'ai vu, ne parle pas de bourgeoisie du tout, et je pense qu'il te plairait même. Mais encore une fois, les intentions sont trop surlignées au marqueur pour moi.
Karloff a écrit:
Après, je suis lassé du mode ON/OFF sur les films en général, le côté c'est génial/c'est de la merde, sans nuance.
Mais j'ai jamais dit que c'était de la merde. C'est bourré de qualités esthétiques, et il y a une intelligence réelle dans la construction d'une intrigue au milieu de l'imagerie surréaliste, mais voilà, quoi, ça suffit pas à faire un film qui me touche.