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MessagePosté: 06 Juin 2016, 18:16 
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Successful superfucker
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Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.

N'assumant pas trop le succès de L'inconnu du lac et son aura sulfureuse et trop immédiatement érotique, Guiraudie revient à la base de son cinéma, poétique en terrain déserté, gay gériatrique et fantaisiste précarisé. Rester Vertical s'affirme d'ailleurs peut-être comme son film le plus mal aimable avec sa narration volontairement décousue et ses moments presque punks comme sa scène de sodomie sur un vieillard obèse comme prophétie euthanasique sur du Pink Floyd. Plus illisible, plus noir aussi, comme si Guiraudie associait les derniers remparts de la dignité humaine à une quête absolue d'indépendance, il multiplie les personnages de ruraux homophobes et taciturnes comme les ogres d'un conte déviant où l'on croise aussi des sorceresses-psys bucoliques pour mieux stigmatiser les frustrations et les renoncements ordinaires, là où la sexualité n'arrive même plus à combler le désenchantement du politique.
4/6


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:11 
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Antichrist
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Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle.
3/6


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:20 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Je suis resté assis. OK, c'est "libre", souvent surprenant, forcément imprévisible, parfois marrant, mais en même temps c'est un grand n'importe quoi, je ne m'implique jamais dans le récit, et ça me passe 3km au-dessus de la tête. Du coup, l'ensemble ma paru fort artificiel, voire poseur. Grande déception après L'Inconnu du lac que j'avais beaucoup aimé.
2/6

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 11 Juin 2016, 11:14 
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Et bien Rester Vertical c’est clairement le premier film choc de ce festival ! Des scènes crues (voire même très crues):
on parle tout de même d’un plan d’accouchement filmant la sortie du bébé du vagin en direct live pendant près d’une minute (ah oui c’est hard à 8h30 du mat). Ou encore une sodomie aux conséquences importantes et qui inspirera d’ailleurs les unes de la presse dans le film.

Mais au-delà, Rester Vertical tente et innove sur plusieurs points. De nombreuses prises de vues subjectives (dommage que le concept de caméra épaule = subjectif ne tienne pas longtemps cela aurait pu être génial). Un scénario complètement absurde avec des personnages qui se croisent, se décroisent pour finalement se recroiser dans des endroits où ils ne sont pas censés se retrouver. L’histoire repose sur 6 ou 7 personnages dont un principal qui n’arrive pas à écrire un scénario de film. Des scènes crues, je le disais mais aussi des scènes hilarantes totalement irrationnelles. Quelques personnages sont d’une vulgarité tordante. Bref, avec ce film Alain Guiraudie marque des points. Original et anticonformiste, Rester Vertical divisera sûrement mais ne laissera pas indifférent. A Cannes, c’est déjà bien.

3,5/6


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MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:05 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
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Karloff a écrit:
Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle.
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff. J'aime tout particulièrement l'acteur principal, les seconds rôles sont également très bons. La thématique me semble tout autre que celle de la création (ou alors de la Création, mais surtout de la mort). Et je n'aime pas du tout la fin.

Pour le reste, on va dire demie déception parce que Rester vertical ne me semble pas au niveau de L'Inconnu du lac, que j'ai mis pas mal de temps à me mettre dedans craignant même de rester sur le bord de la route pendant tout le film, perdu par les ellipses temporelles qui font s'entrechoquer des scènes qui doivent se passer à 6 moins d’intervalles et la crudité d'autres. Mais finalement Guiraudie réussit à nous happer dans son univers, alors que l'incongru le dispute à l'improbable, que le personnage principal s'enfonce sans jamais perdre véritablement pied. Le ton général du film est tellement particulier qu'une seconde vision me semble presque nécessaire pour l'appréhender correctement.

3/6 (parce qu'attendre la moitié du film pour être dedans c'est long), qui pourrait augmenter avec le temps et/ou une seconde projection.


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MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:08 
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Lohmann a écrit:
Karloff a écrit:
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff.
3/6


Bah tu vois :wink:


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MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:09 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
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Jerónimo a écrit:
Lohmann a écrit:
Karloff a écrit:
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff.
3/6


Bah tu vois :wink:

A cela près!


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MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:47 
Très beau film, que j'ai préféré à l'"Inconnu du Lac". Le début laisse penser aux documentaires de Depardon sur les paysans de montagne avec du cul cru, mais à la fin le film bascule vers une fable malaisante pas si éloignée de la Honte de Bergman (ou de la Voie Lactée de Bunuel).
Mais au contraire de Bergman, il dépeint quelque chose de caractéristique de notre monde: l'éloignement et la séparation radicale n'est pas liée au malentendu, mais fait paradoxalement fond sur une compréhension prélable de l'autre qui est totale, implicite mais déjouée (chez Bergman l'incommunicabilité dans le couple absorbe l'incommunicabilité sociale, dans ce film c'est l'inverse).

J'aime bien le fait que plus les personnages essayent de fuire, plus ils sont embarqués par des modèles de voiture anciens (la femme -très bonne actrice, l'acteur est lui aussi très bon- se barre en AX, l'homme se laisse piéger au contraire en Fiat 500 III providentielle qui le ramène): la mémoire est le véhicule raté de la fuite hors de la solitude, de la précarité et du conformisme. La génération de mai 68 qui est aimée contre elle-même (et pour la liberté qu'elle a transmise sans l'inversir). Et aussi le fait que le personnage énonce une parole de résistance (qui n'a plus valeur d'esquive et de chèvrechoutisme compatissant comme ce qu'il disait jusque là, mais est la première métaphore qu'il ait le courage d'énoncer) au moment où le mythe s'est effondré
le loup qui adopterait l'enfant
et quand l'archaïque le remplace, comme une menace
la horde qui dissipe cet espoir
, quelque chose qui me semble essayer d'inverser la vision du monde de René Girard je crois (celles d'ordres sur-hégéliens et sur-chrétiens qui se substitueraient en s'aborbant les uns dans les autres: la famille, pesante, faite de refoulement et de violence, puis la domination économique individuelle, rationnelle, mais ségrégative, l'état protecteur mais coercitif, jusqu'à l'apocalypse comme dernière étape, qui donne sa valeur au reste en l'anéantissant -un truc de psychopathe-, avec la psychanalyse qui articule le passage d'un état à l'autre, en demandant de façon monocorde au sujet de se réaliser, à la place exacte du vide laissé par l'ordre moral ou la loi patriarcale qui a cessé de croire en elle-même).

Meilleur film de 2016 que j'aie vu à ce jour, très riche.

La ville c'est Brest?


La musique chez le vieux c'est quand-même pas du Pink Floyd? Ca sonne plutôt post-rock?


Dernière édition par Gontrand le 29 Aoû 2016, 23:45, édité 8 fois.

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MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:54 
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Antichrist
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Le Cow-Boy, un avis sur l'ordre hégélien ?


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MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:58 
Si ça se trouve il l'a lu plus que moi (ce qui n'est pas difficile). Se méfier de ce que recouvre le snobisme de la fausse beaufferie


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MessagePosté: 30 Aoû 2016, 22:47 
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Gontrand a écrit:
La ville c'est Brest?


La musique chez le vieux c'est quand-même pas du Pink Floyd? Ca sonne plutôt post-rock?


Je me suis fait ces deux mêmes reflexions !

Et du coup:

http://www.cinezik.org/critiques/affcritique.php?titre=rester-vertical

Lors de la sodomie c'est en fait sur du Wall of Death :D Groupe que j'avais découvert au Bataclan... En première partie des Brian Jonestown Massacre. Et quand il prétend écouter Pink Floyd c'est en réalité Wooden Shjips qui joue, autre groupe du mec de Moon Duo. Pas vraiment du Post-Rock même si les morceaux en question sont instrumentaux, mais il s'agit de deux groupes purement de rock psyché.

Très marrant tout ça.


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MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:00 
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ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe.


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MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:09 
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Sur le film sinon, que j'ai donc trouvé très drôle également en dehors de ces anecdotes, je suis vraiment friand du style de Guiraudie en direct lignée avec Bertrand Blier ou Brisseau, en se donnant sans doute encore plus de libertés de ton. J'ai une véritable admiration pour sa capacité à s'affranchir de toute limite graphique, morale et à transgresser les règles classiques du scénario et de la caractérisation, en particulier quand ce doux surréalisme lui permet d'en tirer des séquences d'humour inattendues, et bien sûr surtout lorsqu'il se met au service d'un étrange romantisme comme c'était magnifiquement le cas avec L'Inconnu du Lac.

Ici encore, Guiraudie continue de mélanger les genres, abandonnant la comédie au tournant de scènes de nuits inquiétantes perdues au fin fond de la campagne pour dériver vers le thriller voir à l'horreur. Tout ça enrichie le film et continue de nous perdre un peu plus, mais je dois quand même avouer qu'après m'être pourtant rapidement laissé conquérir par le film (dès les premiers dialogues en fait), ce dernier m'a un peu lâché et a commencé à me lasser aux deux tiers environ.

Au moment où sa "psy" le fait s'échapper je dirais, j'ai commencé à avoir le sentiment que le film n'allait plus nulle part et que ça tournait un peu trop en rond. Guiraudie force trop selon moi sur l'incongruité de ses situations jusqu'à devenir limite glauque (l'aggression des sans abris, le perso qui perd son enfant etc.) et le côté "tout le monde essaye de baiser avec tout le monde" a fini par me saouler un peu


Petite déception donc, mais j'ai tout de même accroché pendant la majeur partie du film. 4/6


Dernière édition par Mickey Willis le 30 Aoû 2016, 23:15, édité 1 fois.

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MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:14 
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Karloff a écrit:
ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe.


Oui je trouvais ça bizarre qu'il se paye des morceaux de Pink Floyd justement, mais en fait je me demande si c'est pas juste fait exprès et pensé depuis quasiment le début, ça colle parfaitement avec le ton du film.

Dans le même genre d'idée, lorsqu'on le voit devant un kiosque à journaux et qu'on voit en petit en haut à droite de l'écran qu'il y'a un titre abusé sur son histoire avec le vieux, j'aurais aimé que ça reste un clin d'oeil discret sans qu'il zoome dessus par la suite.


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MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:18 
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en fait, je n'aurai pas du voir le film à 8h30 à Cannes.


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