Forum de FilmDeCulte

(pour changer des sondages sexe)

Comment votre pensée se matérialise-t-elle dans votre tête ?
Avez vous un monologue intérieur ? Si oui, à quoi ressemble-t-il ?
Au contraire vos pensées sont-elles un nuage diffus ?
Avez-vous une géographie mentale dans laquelle vous avez l'impression de vous balader ?
Si vous êtes polyglotte, en quelle langue pensez-vous ?

Je balance tout un tas de questions afin que les réponses soient "sur papier libre". Dites-nous donc comment vous pensez.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Généralement j'aime bien feindre de "m'étonner des situations" et jouer au golmon jusqu'à plus soif avec des "et si?". car on ne fait rien de mieux que les univers parallèles.

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Perso je suis trop stupide pour penser.

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Netflix les gars, Netflix.

Sincèrement je vois pas comment répondre à cette question. La pensée est permanente (arriver a ne pas penser ça doit être génial, faut faire de la méditation mais j'ai pas la rigueur) donc ça prend des formes sans cesse changeantes, protéiformes et indéfinissables. Parfois tu penses à un truc que tu viens de voir dans la rue, parfois tu penses a un film, parfois tu penses ai futur (de ta journée) ou au passé, parfois tu te fais un monologue sur un sujet particulier (ça m'arrive souvent de faire semblant de répondre a une interview, le plus souvent en anglais je sais pas pourquoi et à haute voix (mais tout bas)), parfois c'est tout mélangé... Chez certains autistes ou génies c'est peut être différent, plus organisé mais pour la majorité je pense que c'est tellement vaste et encore une fois permanent que c'est difficile de la définir.

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CroqAnimement votre

J'ai appris récemment l'existence de l'anendophasie, le fait de penser sans mots et sans voix intérieure, qui concernerait 5 ã 10% des gens. Ce n'est pas mon cas.

Moi non plus, je ne sais pas trop comment répondre à une telle question. Par moments je peux simplement être habité par les sentiments, les images ou les souvenirs mais la plupart du temps, c'est surtout de la musique qui joue là-dedans.
Sinon, j'ai une voix intérieure mais je peux aussi carrément parler tout seul, plutôt par des marmonnements, quand quelque chose me travaille et que j'imagine le raconter à un pote, un psy (j'en ai jamais vu), un lointain ancêtre que sais-je encore ou comme si je donnais une conférence par exemple quand j'essaie d'appréhender un nouveau concept. J'ai tendance à faire les cent pas en même temps.
Bref, il n'y a pas qu'un état de pensée donc monologue interne, géographie mentale ou nuage diffus ? Heu, oui à tout ça...

Je pense en français et en anglais suivant le besoin. J'ai commencé à le faire en anglais assez tôt, dès que j'ai commencé à l'apprendre comme un exercice mental, "Comment je pourrais dire ça?" et parce que les ricains ont colonisé notre imaginaire et notre culture. Ca me sert beaucoup puisque je le parle et l'écris dans mon travail.

Je pense avec des mots mais la plupart du temps ils sont enfouis sous une chape de silence, je les perçois très très doucement mais sous une couche globalement silencieuse. A peu près 80% du temps. Le reste c'est à travers un monologue intérieur principalement en français où c'est un peu comme si je parlais pour moi-même mais devant quelqu'un ("Attends, pourquoi ça marche pas ça ?", "Ah oui faudrait que je rachète du beurre de cacahuète", "Oh non..."). Parfois ça évolue en discours plus construit où je me met à raconter à quelqu'un un truc que j'ai vécu.

Sinon j'ai très souvent au fin fond de mon oeil intérieur une sorte de paysage que je perçois plus ou moins constamment, et qui consiste en un catalogue de lieux, principalement des lieux que je connais, et qui servent de toile sur laquelle mes pensées abstraites se projettent. Et certains sujets ont, pour des raisons explicables ou non, un lieu. Ainsi, quand je pense au titre THE FORCE AWAKENS, je vois systématiquement la rue Basfroi dans le 11eme car je l'arpentais lorsqu'un texto m'a informé de l'annonce du titre. Par contre quand je pense au film THE FORCE AWAKENS, mon oeil mental est inexplicablement dans une rue précise d'Aix-en-Provence, sans aucun rapport. Et pendant que je pense au film, mon oeil se balade en rond, regardant différents coins de la rue, un peu comme dans Google Streetview.

Et ça vaut pour plein de sujets, je sais par exemple qu'en ce moment quand je pense à Elon Musk mon oeil mental est devant la maison des voisins de mes parents à Aix (!). J'en ai plein des comme ça, c'est inconscient, systématique, une sorte de synesthésie concept/lieu assez marrante.

Blague à part je me suis rendu compte que, aussi bien créativement qu'intellectuellement, mon cerveau fonctionnait par "rebonds" sur les parois d'idées ou de concepts contradictoires.
Peut-être suis-je en train de réinventer l'eau tiède mais par exemple j'ai beaucoup plus de mal à écrire un film simple sur des choses du quotidien, créer un personnage ex nihilo avec des nuances, que prendre un perso même lambda et le faire exister en le confrontant à un "Et si...?". Pour la faire courte je pourrai jamais écrire un Claude Sautet quoi, juste du Christopher Landon.

Idem intellectuellement/politiquement, où je sens que j'ai plus de mal à apprécier une idée dans sa complexité prise toute seule, qu'en la confrontant systématiquement au contexte (si à un autre moment/dans une autre culture on avait dit ça qu'est-ce que j'en penserai ?), à l'émetteur (si quelqu'un d'autre avait dit ça qu'est-ce que j'en penserai ?), à qui je suis (si j'avais un autre vécu qu'est-ce que j'en penserai ?), etc. Mais bon encore une fois peut-être qu'on est tous exactement comme ça. Mais chez moi c'est inconscient et systématique.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Chez moi la noèse parvient à donner au sujet un objet transcendantal qui contient les faces du cube que je ne vois pas (le pôle noématique qui n'est que partiellement actuel, mais néanmoins exigé à la fois par le sujet et par l'expérience), et là où l'intuition des faces cachées est ensuite confirmée, la pensée se fait à la fois attente et ouverture à l'inconnu, dans le cadre d'une temporalité a-priorique mais mesurable (donc dérivable en une norme, en un sens plus épistémologique qu'existentiel, et c'est tout le problème de la controverse de Davos).

Notez qu'à cause de ce putain de cube, ma subjectivité est une temporalisation à la fois de l'imaginaire et de l'espace.

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

J'ai appris récemment, et sans doute via le même canal, que des gens avaient un monologue intérieur, ce qui me paraît inconcevable.

Ma pensée m'apparaît comme un canevas d'impressions, de sensations et d'objectifs, tout est très visuel. Mais il n'y a pas de narration, tout au plus une forme de dictée lorsque j'écris : et encore, dictée implique qu'il y ait une voix, ce qui n'est pas le cas. Les mots apparaissent directement au niveau des doigts et du clavier (ou du stylo) au cours d'un processus de visualisation en temps réel.

Je suis parfaitement incapable de méditer, même en étant guidé (me concentrer délibérément sur ce canevas plutôt que de le laisser en fond de ma journée ne m'est pas spécialement agréable). Par contre ne rien faire de spécial ne me dérange pas, j'ai déjà pris un livre pour un trajet en train que j'ai finalement passé à regarder par la fenêtre en pensant de manière "naturelle" et sans objectif type détente ou déconnexion ou relâchement ou que sais-je encore (si on me dit que justement c'est ça la méditation, bah ok).

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Ca me parait tellement dingue. Tu n'entends même pas de voix quand tu lis ?

Alors si, pour mes loisirs je lis doucement et au même rythme que si j'écoutais quelque chose, mais c'est délibéré, ça demande de la concentration. Quand je lis pour chercher une information, genre un mail au boulot, une note de service, un rapport ou n'importe quel écrit professionnel, je lis ça vite et il n'y a pas de voix associée dans ma tête.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Ca pour le coup, c'est assez courant chez les bons lecteurs, pour lire vite il faut ne pas lire au rythme d'une voix mais bien plus rapidement.
Et le monologue intérieur, pareil je crois pas du tout que ce soit universel, et moi c'est plutôt l'exception, dans les milliers d'impressions et pensées fugitives/minute (je grossis le trait ), que mon cerveau déclame le texte.

Je pense souvent en termes de situations donc c'est principalement visuel, parfois pour le moindre truc, je mets en scène, mais sinon c'est un monologue intérieur majoritairement français avec parfois de l'anglais.

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Du coup j'ai demandé à ma femme qui m'a dit pareil, monologue intérieur. Genre elle se parle quoi. C'est fou.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Monologue intérieur, c'est pas de parler, c'est juste parler dans sa tête.
Si tu te parles, c'est du dialogue.

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