Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 36701 Localisation: Paris
Suite à la discussion dans le topic des Fabelmans, que ne parlons-nous des derniers plans des Spielberg ?
Je suis régulièrement déçu par ses derniers plans. Souvent des combinaisons entre des plans larges avec des gens qui s'éloignent dans le lointain et/ou des apparitions du générique sur l'image, je les trouve souvent mou et font plouf. Et y en a plein dont je me souviens même pas, ce qui est fou venant de l'usine à icône elle-même.
Evacuons d'emblée es meilleurs:
1. E.T - gros plan du héros, musique qui pète, émotion maxi, c'est parfait. 2. Les Aventuriers de l'Arche perdue - méga-pouvoir d'évocation et ironie suprême, trop bon. 3. Il faut sauver le soldat Ryan - ce drapeau délavé et ouvert à l'interprétation Sinon j'aime bien celui de Munich pour son présage sombre, mais y a quand même le générique sur l'image qui gâche tout. Fais moi un beau cut au noir et on sera mieux. Celui de A.I. est fort car ironique et cruel, et au moins il a un fondu. Et celui d'INDY 3 est tellement iconique que ça passe malgré le générique qui gâche tout comme souvent.
Les pires, y en a tellement je sais même pas par où commencer. Le pire c'est sans doute MINORITY REPORT, truc qui évoque rien, boring en diable. JURASSIC PARK c'est juste un hélicoptère qui s'éloigne, aucun intérêt. LINCOLN c'est Lincoln qui fait un discours tout mou avec un fondu au noir. THE POST c'est des gens qui s'éloignent avec une rotative qui tourne, dans mon souvenir, bref, nul. Je sais que certains se touchent sur celui de WEST SIDE STORY mais bon. LA GUERRE DES MONDES c'est pas un gros plan sur les bactéries ? Ou sur une goutte d'eau ? Bref, là encore un truc chiant. Et LES DENTS DE LA MER c'est une calamité, juste les mecs qui nagent vers le lointain.
Enfin bref, le mec a un don pour nous pondre des derniers plans ennuyeux au possible et ça ne cessera jamais de m'étonner.
Dans Minority Report ça renvoie au fait qu'avant les triplés étaient coincés dans une baignoire et que maintenant ils sont à l'air libre mais quand même isolés (sur une île avec des morceaux de terre qui les relient à d'autre comme leur propre réseau). Il y a le même genre de fin mélancolique dans le suivant, Arrête-moi si tu peux, où le héros a trouvé un papa de substitution mais est enfermé dans un boulot de bureau.
Alors moi celui de Jurassic Park je le trouve top hein. Musique grandiose, hélicoptère qui suit le plan des oiseaux en mode "l'être humain ne cessera jamais d'imiter la nature et de se prendre pour Dieu", etc. J'adore.
Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 36701 Localisation: Paris
Le Cow-boy a écrit:
Alors moi celui de Jurassic Park je le trouve top hein. Musique grandiose, hélicoptère qui suit le plan des oiseaux en mode "l'être humain ne cessera jamais d'imiter la nature et de se prendre pour Dieu", etc. J'adore.
Sans oublier reflet sur la boule wescam qui danse en plein milieu de l'image... Pouah !
J'aurai préféré que ça se termine sur le plan de l'oiseau avec un bon vieux cut au noir. De toute façon je suis drogué au cut au noir. (mais sans apparition du titre derrière, merci)
J'adore le dernier de Minority Repport moi. Sur le plan symbolique ou esthétique (avec une très belle musique de John William). En même temps c'est un de ses films que je préfère. Notez le regard d'Agatha à la fenêtre, presque un regard caméra. Pareil pour Arrête moi si tu peux. Très émouvant, déprimant dans sa symbolique, mais plus simple que l'autre. Après, contrairement à Qui-Gon Jinn, je n'ai rien contre les débuts de génériques sur l'image.
A vrai dire rien de marquant pour moi. La seule chose qui je retiens, c'est peut-être hors-sujet, ce sont les derniers plans de Rencontre du troisième type avec là encore le générique qui défile.
Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 36701 Localisation: Paris
T.Rex a écrit:
J'adore le dernier de Minority Repport moi. Sur le plan symbolique ou esthétique (avec une très belle musique de John William). En même temps c'est un de ses films que je préfère. Notez le regard d'Agatha à la fenêtre, presque un regard caméra. Pareil pour Arrête moi si tu peux. Très émouvant, déprimant dans sa symbolique, mais plus simple que l'autre. Après, contrairement à Qui-Gon Jinn, je n'ai rien contre les débuts de génériques sur l'image.
Mais oui, il fait le même plan avec le quasi-regard caméra en gros plan, cut au noir, parfait.
Cantal a écrit:
A vrai dire rien de marquant pour moi. La seule chose qui je retiens, c'est peut-être hors-sujet, ce sont les derniers plans de Rencontre du troisième type avec là encore le générique qui défile.
Mais oui, il s'obstine à diluer ses derniers plans comme ça. Alors que si tu finis sur le vaisseau-mère en majesté avec smash cut to black, c'est légendaire.
D'ailleurs il suffit de comparer avec le track record de Nolan qui, lui, semble quasiment construire ses films à rebours à partir du dernier plan, et prend toujours le soin de les transcender par la zik. (exception: le dernier plan fade de TENET)
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86863 Localisation: Fortress of Précarité
The Sugarland Express (1974)
Je n'en avais aucun souvenir. D'un point de vue pictural, c'est très joli et c'est intéressant de finir sur le flic otage plutôt que sur le couple. Ce flic, c'est un peu nous. Que pense-t-on de la démarche folle de ces parents inadaptés après avoir été embarqué avec eux? 4/6
Jaws (1975)
Son premier "personnages qui s'éloignent dans la profondeur de champ". L'homme redevient petit dans l'immensité de la nature. Dommage qu'on revienne sur un plan random de la plage. 4/6
Close Encounters of the Third Kind (1977)
Le spectacle son et lumière qui continue. Les larmes. 5/6
1941 (1979) Pas trouvé et je vais pas mentir, j'en ai aucun souvenir. C'est le pire Spielberg.
Raiders of the Lost Ark (1981)
Le patron. 6/6
E.T. the Extra-Terrestrial (1982)
Nan mais là il avait le feu sacré. Ce gros plan tout simple sur le visage d'un enfant qui sera marqué à jamais. C'est l'anti-feel good, même pas je remate l'extrait sinon je vais pleurer. 6/6
Indiana Jones and the Temple of Doom (1984)
J'aime beaucoup le mouvement qui part de Demi-Lune se cachant les yeux, passe entre Indy et Willie et s'éloigne pour offrir cette superbe composition du cadre avec les enfants qui viennent les entourer. 5/6
The Color Purple (1985)
Je ne m'en rappelais plus mais force est de constater que c'est sublime. Les soeurs réunies qui retrouvent leur jeu d'enfance. 5/6
Empire of the Sun (1987)
Le film aurait pu se terminer sur Jaime fermant les yeux dans les bras de sa mère mais il ne s'agit pas d'un film sur un enfant qui a perdu ses parents, il s'agit d'un film sur un enfant qui perd son identité. D'où le retour à cette image de la valise de Jaime perdue sur les flots. 5/6
Indiana Jones and the Last Crusade (1989)
Cultissime plan de western. Pour un film qui ne parle que de l'icône Jones, c'est parfaitement approprié. 5/6
Always (1989)
Plan aussi classe que le film est oubliable. 4/6
Hook (1991)
Faut aimer les matte painting quoi. 3/6
Jurassic Park (1993)
Très classique, très simple mais beau (malgré le reflet). 4/6
Schindler's List (1993)
Solennité du dernier plan qui prend ses distances et montre cette silhouette anonyme (Liam Neeson en fait) se recueillir en dernier. 4/6
The Lost World : Jurassic Park (1997)
J'aime bien l'angle en contre-plongée et le contre-jour sur le ptérodactyle qui prend une pose victorieuse, symbole de la suprématie de La Vie. Un cut au noir aurait été déplacé parce qu'il ne s'agit pas d'une revendication choc, juste "that's the way it is". La douceur est de mise, je trouve. 4/6
Amistad (1997)
Cinque navigue libre. Un peu basique. 2/6
Saving Private Ryan (1998)
Les guillemets se referment sur le même plan de drapeau évanescent qui ouvre le film. Je comprends le sens, avec l'idée de regarder cette même image différemment après ce qu'on vient de voir mais j'en suis pas particulièrement fou. 3/6
Artificial Intelligence: AI (2001)
Je comprends pas trop pourquoi on ne reste pas dans l'intimité du plan serré sur mère et fils. On perd en force, je trouve. Mais ça va. 3/6
Minority Report (2002)
Le fait que ce soit sensiblement le même plan que pour A.I. (travelling arrière depuis l'intérieur de la maison pour filmer la demeure de l'extérieur) confirme à lui seul la théorie de la fin rêvée. Ce qui est intéressant, c'est le fait de laisser durer le plan et le travelling arrière et de révéler à quel point les precogs se sont éloignés du monde. 3/6
Catch Me If You Can (2002)
Le frérot était dans sa phase travelling arrière. Mais du coup, ce mouvement et ce qu'il montre d'un monde bureaucratique uniformisé peut laisser libre cours à l'interprétation. Frank s'est-il fondu dans la masse de la conformité? Perso, je pense pas que ce soit ce qu'essaie de dire Spielberg. 4/6
The Terminal (2004)
Celui-ci est vraiment très quelconque...le tremblement, le pano ascendant avec fondu au noir...ça raconte R. 1/6
War of the Worlds (2005)
Le retour des guillemets à la Ryan. J'aime bien la boucle bouclée et l'illustration de la voix off grandiloquente et la manière dont la dernière image concilie l'infiniment petit et l'infiniment grand, avec ce dernier mot et ce dernier mouvement de musique. 5/6
Munich (2005)
L'horrible constat d'échec qui suit cette impasse communicative entre Avner et Ephraim symbolisé par un simple plan du panorama de New York avec les tours du World Trade Center au centre. 6/6
Indiana Jones & the Kingdom of the Crystal Skull (2008)
Le moins bon des quatre là aussi. Mollasson. Et ça dure sans raison apparente, comme si on avait oublié de couper. 1/6
The Adventures of Tintin : The Secret of the Unicorn (2011)
Pas fan du tout du travelling avant sur la truffe de Milou et de la fermeture en iris de cartoon. 1/6
War Horse (2011)
Ca aurait été tellement mieux de finir sur le plan juste avant, déjà formellement plus beau, avec les silhouettes noires qui se découpent sur ce ciel abusé, mais narrativement plus à propos vu que le film raconte le parcours d'un fils qui finit enfin par comprendre son père. Plutôt que de terminer sur le canasson qui les mate. 2/6
Lincoln (2012)
Il y a, un peu plus tôt dans le film, un plan de Lincoln s'éloignant dans un couloir de dos et quand on connaît le goût de Spielberg pour ce genre de plan final, on s'étonne à voir le film continuer pour évoquer son assassinat et se terminer sur cette silhouette qui apparaît dans une flamme pour un dernier discours longuet. Mouif. 2/6
Bridge of Spies (2015)
Un peu random en apparence mais j'aime bien la composition du cadre avec Donovan isolé dans le coin qui est le seul à regarder dehors, le monde. 3/6
The BFG (2016)
Tout comme le film, le dernier plan renvoie à celui d'E.T., en version apaisée. Je le trouve très beau, surtout dans le temps qu'il prend à montrer les différentes émotions du Géant. 5/6
The Post (2017)
Le film ne se termine justement PAS sur le plan évoqué par QGJ, qui est très classe, avec les personnages s'éloignant dans la profondeur de champ mais surtout les colonnes de journaux qui défilent en spirale comme des branches ADN, comme le sang de la nation. Non, à la place, il y a cette inutile scène "Watergate Begins" comme s'il s'agissait du post-générique d'un Marvel annonçant le prochain épisode. 2/6
Ready Player One (2018)
Logique de conclure un film sur l'importance de se lier aux autres en vrai sur un couple qui s'embrasse mais c'est très lambda. 1/6
West Side Story (2021)
Là y a pas le mouvement qui montre les personnages s'éloigner et la caméra les enfermer derrière les barreaux de cette même cage d'escalier qui avait vu se concrétiser l'idylle entre les amants maudits. La musique achève de conférer à la scène une allure de marche funèbre. Classe. 4/6
The Fabelmans (2022) 6/6
C'est vraiment sur la dernière partie de sa carrière qu'il a perdu le mojo. Mais ça lui fait quand même une moyenne de 3.625/6 à mes yeux.
1941, c'est la baraque qui tombe dans le ravin après que Ned Beatty a accroché la déco de Noël. (ensuite t'as un générique où les acteurs hurlent) Infini/6 à tout le film.
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