Bottle Rocket (1996)
Rushmore (1998)Pas vu ces deux-là
The Royal Tenenbaums (2001)4/6
The Life Aquatic with Steve Zissou (2004) 5/6
J'adore la simplicité poétique de ce film pour anciens enfants. De l'hippocampe muticolore qui se débat dans un bocal au final sompteux sur Sigur Ros, en passant par le mec totalement absurde que sort des reprises accoustiques des plus gros tubes de David Bowie, tout cet imaginaire naïf et magique fonctionne à fond sur moi, c'est typiquement le genre d'approche qui va en agacer plus d'un mais qui me parle énormément. J'aime beaucoup cette expression brute à la fois de mélancolie (absence de figure paternel, retour à l'enfance, amours perdus..) liée au merveilleux de la découverte (chaque irruption du fantastique, chaque petite invention quasi-onirique). Au milieu de la rigidité de ses cadres, il arrive à en dégager une sensibilité singulière qui me renvoient à des morceaux de Mellon Collie & The Infinite Sadness ou de MerriweatherPostPavillon dans ses expressions les plus pop et les plus naïves. J'exagère un peu, mais c'est typiquement le genre de trucs qui fonctionnent chaque fois sur moi. La preuve:
The Darjeeling Limited (2007)
Fantastic Mr. Fox (2009)
Moonrise Kingdom (2012)4/6 à ces trois là
On récupère la même recette, on recommence, et ça fonctionne à chaque fois. Car pour chaque film il y'a toujours une approche différente des mêmes thématiques, du même imaginaire, avec à chaque fois la même capacité d'innovation et une efficacité folle dans les moments purement pop qui me donnent envie de foutre les Beach Boys à fond juste après la fin du film.
Wes Anderson c'est un peu le syndrome Richard Linklater ou Michel Gondry. Des univers et des thématiques à peu près semblables, une certaine continuité dans leur parcours (un peu moins vrai pour Linklater) et une efficacité totale que ce soit dans l'écriture, la caractérisation de leurs personnages ou la mise en scène en tant que telle.
J'aimerais bien voir plus de prise de risques formelles, je regrette un peu l'enfermement dans sa mise en scène de plus en plus balisée, mais y'a rien à faire, ça marche à chaque fois.
Comme Linklater ou Gondry, Wes Anderson c'est pour chaque film la quasi-certitude d'avoir au pire un film cool, une plongée dans un univers dont je repère malheureusement plus facilement les codes et les artifices, aujourd'hui. Mais je boude pas mon plaisir, et je me laisse porter, car si en apparence j'y discerne des arcs redondants et des tics de mises en scènes, c'est suffisamment truffé d'idées nouvelles et de petits moments de poésies, que mes yeux d'enfants ont de quoi se régaler.
Le mec qui me décevra jamais, ou peut etre quand j'aurai 10 ans de plus et que ces conneries cesseront de m'émouvoir..