Tom a écrit:
Ça va être le topic de la haine...
La perspective d'une saga qui passerait de mains en mains de réalisateurs hauts en couleur, chacun proposant à chaque fois sa propre vision de l'univers, était une perspective hautement enthousiasmante. Autant dire que tant que par le choix des réalisateurs que par ce que les quelques élus en on fait, je trouve que c'est un immense gâchis. Le top aigri, donc.
Hahaha, je pensais à toi, je te sentais bien venir (et écrire des conneries
).
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2. Harry Potter à l'école des sorciers (Columbus)
J'ai déjà expliqué mon point de vue sur celui-là : épisode noël, totalement passif et descriptif, fasciné (le seul film où Poudlard me semble immense, d'ailleurs)
Oui, sans doute, mais aussi le film où Poudlard semble le plus chiqué. Le plus "décor". Et non un personnage.
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4. Harry Potter et la coupe de feu (Newell)
Rien pour, rien contre. C'est clairement le meilleur directeur d'acteur, il a une aisance évidente dans le rythme, le montage, la mise en scène... mais il passe complètement à côté de ce qui peut faire la jouissance d'un tel matériau.
J'y vois pas moins de jouissance que chez Columbus...et pourtant bien plus de maîtrise.
Columbus coche les cases, Newell tire des trucs géniaux (Ron qui veut inviter Hermione au bal comme son frère et se prend une tarte par Snape, mythique).
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5-6. Harry Potter et l'ordre du Phénix / Harry Potter et les reliques de la mort 1/2 (Yates)
Films ultra-laborieux, qui résument tellement pour moi combien Yates est inapte, en commençant une scène, à savoir au moins ce qu'il veut raconter à travers elle, ce qui en est le sujet. C'est une série de petites poses, de l’obsession réaliste stérile épuisante à cette façon détestable de se donner pour mission de "guérir" le matériau original gentiment méprisé
Bah justement, il n'est donc pas inapte, il fait juste des choix qui vont à l'encontre de ton point de vue.
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perso, le combat final du 5 me cloue pas au mur du tout, et question adaptation on a là encore une séquence qui vise dans l'épate en lavant patiemment ce qui peut faire le caractère, la singularité et la puissance de la scène telle qu'elle est proposée dans le livre (soit un combat abstrait et incompréhensible, avec cette attitude nonchalante et de la part de Dumbledore ; évidemment ce calme c'est trop vide, il faut "remplir" ça, ahlala...)
Tu oublies l'excellent passage de la possession, avec une très bonne réutilisation des images des précédents films (déjà essayé lors des scènes d'occlumancie), leur perversion par l'image de Voldemort, le coup du reflet, du miroir à briser. C'est de l'illustration grossière de la psychologie du perso à ce moment-là, mais c'est aussi là qu'on sort du côté "adaptation lisse" que peut avoir la saga par moments, moi ça me rappelle les cauchemars du Hulk d'Ang Lee avec cette porte qui cache l'horreur.
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Voilà, en définitive, même si la connaissance des livres doit déformer ma vision (bien que je ne demande que ça, moi, une trahison)
Bah apparemment, non.
Yates propose une approche lyrique, tragique, épique...c'est juste que ça ne te plaît pas. Tu ne cesses de citer le livre en modèle à ne pas altérer.
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cette impression d'un passé gigantesque qui se dévoile sans cesse sous les pieds des personnages
Au contraire, je trouve que c'est que la saga a su particulièrement bien gérer, ce rapport au passé, aux souvenirs (pensine, occlumancie, vestiges, tableaux et photos vivants, etc.). Ca plane constamment sur tout.
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(je pourrais prendre l'exemple du 5 pour le coup, condensé et re-rythmé pour en faire sortir toute l'action sèche, dénuée de tout ce qui pouvait lui donner un rôle).
Tu vois, tu ne veux pas de trahison. Yates prend le livre pour en faire autre chose, un thriller épuré sur l'isolation (le début à Little Whinging) en crescendo rythmé par des cauchemars vers un climax où l'émotion explose plus fort que l'action (la possession exorcisée).
La densité (pour ne pas dire auto-indulgence) de Rowling à partir du 4e et surtout 5e livre DEVAIT passer par l'épure.
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Bref, saga un peu déprimante, et putain Yates, je te hais.