Le Japon, autour de 1830, sous le shogunat des Tokugawa. Meurtri de n’avoir pu empêcher son clan de massacrer un village pour s’emparer de la cargaison d’or qu’ils avaient récupérée , un samouraï erre en s’exhibant dans des spectacles de foire. Alors qu’il s’apprête à vendre son sabre, il apprend que ses anciens compagnons, dirigés par son beau-frère, sont sur le point de répéter l’opération. Afin de soulager sa conscience, il reprend la route afin d’empêcher un nouveau carnage.
(En fait, je me demande même s'il faut mettre le pitch tant la scène où l'intrigue apparait est sublime).
Bon, revu aujourd'hui, en quasi simultané avec TBA. D'abord, la première chose à dire, c'est qu'il est difficile de parler d'un film si sublime. Tout y est incroyablement soigné, les combats, les couleurs, la photo. Tout y est superbement raconté, mis en place, monté, de la scène d'ouverture, doucement inquiétante avec ses corbeaux (rappelant les films d'horreur italiens)qui reviendront d'ailleurs dans la dernière demi-heure, celle où l'on découvre les personnages, avec ses samuraï se défiant, applicants leurs talents sur les objets alentours (qui rapelle quant à elle les western Italiens. On pense notamment au chapeau de Lee Van Cleef);
la scène où l'on découvre l'intrigue, superbement incluse au sein de l'explication suivant un combat, et dont les personnages étaient par ailleurs ceux de la scène précédent nommée, que l'on aurait pu croire anodine. En fait, les samurai se défiant ne voulaient pas seulement se mesurer l'un à l'autre. La machine était déjà en place sans que l'on n'en sache rien.
Tout prend alors une autre dimension et le samurai qui voulait quitter son rang et vendre son sabre se voit contraint de tout reprendre une dernière fois. Mais ce n'est pas contrairement à beaucoup situations du même genre au cinéma, pour reprendre comme avant, pour une dernière fois. Non, ici, tout est déjà fini, et le film ne sera pour le personnage qu'une longue marche continue pendant tout le film, marche vers l'affranchissement du mode de vie de samurai, entravé de quelques aléas déjà prévus. La répetiton de cette séquence donne ne autre dimension à cette marche, qui transcende l'histoire du film en elle-même
La critique des valeurs du samurai se double alors d'une situation familiale tragique où le personnage principal, pour sauver un village, doit s'opposer à son beau-père, qui manigançait un plan visant à voler l'or du Shogun et en accuser les villageois, puis les tuer.
Toutes les figures d'un tel drame sont présentes à la fois pour la tragédie et la trame elle-même (Le beau père et le gendre, l'épouse, la victime du premier drame qui incarne tout l'enjeu du combat, rappelant au gendre l'importance de son choix), ainsi que pour la critique morale et l'illustration des rpports sociaux (les samurai, les clans, les vassalités, les statuts sociaux de chacun sont présentés de manière complète et à chaque fois adaptées à la trame. Shogunat, Daimyos, samurais, villageois sont ainsi présentés autour de ce drame ).
De cette manière, Gosha transforme un simple petit film sur une histoire de vol en tour à tour en fresque historique et sociale, et drame familial, le tout fonctionnant incroyablement bien. (C'est un peu comme un Leone à l'envers, on insère la petite histoire des personnages dans la grande, et au final ressort la critique des sociale)
Il y a encore beaucoup à dire sur l'enterrement des samurais, les victoires et les défaites, les raison et les torts de chacun qui révèlent tous discrètement quelque chose de profond).
Vous ajoutez à ça une esthétique sublime, le jeu des acteurs (Tatsuya Nakadai est sublime. Une mention aussi à Kinnosuke Nakamura qui l'épaule à merveille) exceptionnel, ça vous fait un immense film de sabre, un film à ne pas manquer.
6/6 sans hésiter.
(Et 1000ème message là-dessus, je suis content, c'est classe)
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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.
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