Forum de FilmDeCulte

Puni par le ciel en VF.

[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Le Gosha que je cherche à voir depuis longtemps. Depuis Goyokin, puis les trois samourai hors la loi (un peu plus vieux, celui-là). Et Shintaro Katsu, Tasuya Nakadai (l'acteur fétiche de Kobayashi, celui de La condtion humaine, de Harak-kiri) qu'on reverra surtout dasn Ran), et l'apparition de Mishima. Ca, ça doit être un truc.


Ton 5-5,5, Hal, c'est au- dessus de Goyokin? (j'en ai entendu parler comme étant encore un cran au dessus, comme le sommet de Gosha)

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

Espace branleurs

Bon, bah dans ce cas, j'y vais de ce pas (j'ai presque fini de charger Tange Sazen, c'est marrant).

J'adore Gosha, moi aussi, c'est tout simplement à la fois sublime et profond, c'est impressionnant. Lui et Kobayashi, ce sont vraiment mes deux realisateurs de Chambara préférés.

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

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Ca y est! Enfin rattrapé! Effectivement, c'est un monument. Un des... trois? Peut-être deux? Même peut-être un des ... UN meilleur jidai-geki que j'aie vus.

Bon, c'est effectivement assez différent de Goyokin, mais c'est la même approche, le même rapport de distance et de rythme relativement à la situation. Ici, c'est beaucoup plus épique, et avec beaucoup moins de recul, parce qu'on suit un exemple plus naïf, alors que Goyokin était porté à bras le corps par la détermination de son Ronin. Dans Hitokiri, c'est plus furieux, quoi qu'on reprend du recul dans les combats pour cette fois s'en détacher, mais tout se resserre autour de la naiveté du tueur.

L'esthétique de Goyokin jouait de la sobriété la plus grande pour marquer cette hauteur du ronin, alors qu'ici étant beaucoup plus proche de on joue beaucoup plus sur la profusion des éléments (on peut comparer la tâche de sang sublime mais minimale de la fin de goyokin à la profusion lors de l'assassinat du daimyo dans Hitokiri).

Hitokiri joue donc sur un autre terrain que celui de goyokin, et au lieu de montrer une micro histoire à la fin du shogunat, tourne cette fois beaucoup plus sur l'histoire japonaise.




Au-delà des différences avec un autre film, Hitokiri vaut donc par dessus-tout pour son esthétique riche, la justesse de son cadre, son style enlevé, proche du western encore une fois (ce qu'on s'était déjà dit sur Leone avec TBA vaut plus encore que dans Goyokin, parce qu'on en est encore plus proche ici, en fait. Mais avec toujours la même maîtrise, c'est dingue...), sa profusion d'effets (on ne compte plus les passages qui mettent une claque, mais je retiens par dessus tout la course mythique de Shintaro Katsu et le combat qui s'ensuit, véritable tournant du film ), une vision historique et une incarnation historique digne des fresques Viscontienne (sur la même époque en fait... avec le film d'Imamura sur la même période on doit avoir une vue d'ensemble sur ces faux changements de fin de XIXè siècle), une critique plus acerbe que jamais de l'éthique samuraï (la présence de Mishima de ce point de vue est intéressante et ajoute à la subtilité du point de vue. Certainement parce qu'au-delà du samurai, c'est l'Empire qui est visé, ou les Daimyo dans les deux régimes plutôt que les samurai eux-mêmes...), et une interprétation monumentale de Katsu, Mishima et Nakadai. Dernier plus: Cette musique, moriconnienne qui vous reste longtemps après en tête.

Bref, une claque esthétique, visuelle, sonore, scénaristique, politique. Un MONUMENT!

6/6 (et dire que j'ai bouclé mon top 100...)

P.S: EN plus, je l'ai vu en qualité moyenne, je le regretterais presque tant ça m'a peut-être gâche le choc ultime qu'aurait été une première vision de qualité optimale.

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

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Les samouraïs sont l'incarnation même du régime féodal. Dans Hitokiri, les samouraïs sont à l'image de leur époque, ils sont désincarnés, et ne représentent plus rien. La fierté ou l'élégance du guerrier d'antan a disparu.

Pour preuve, Okada pense plus aux atouts sociaux qu'offrent un tel statut. Lui-même n'est qu'un assassin, qui se moque profondément de sa lame qui par extension (cf. cette scène), représentait évidemment l'âme du guerrier, soit une partie essentielle. Et qu'est ce qu'un assassin sinon une bête sans morale, ni loi ?

Le rôle de Mishima est dans la même veine. Il peut bien vanter les mérites d'un code, il n'en reste pas moins un assassin au service d'idées politiques qui le dépassent. C'est un perso anachronique, aveuglé par une morale inexistante. D'où son triste destin - qui s'intéresse encore à l'honneur ?

Sur cette même période, The Ambitious est excellent, et suit l'histoire d'un perso qu'on croise dans Hitokiri, Ryoma Sakamoto. C'est plus un drame qu'un chambara, mais pour qui aime une mise en scène efficace et riche, c'est du bonheur. Par contre, ici autant oubliez le didactisme historique.

(la copie français restaurée du film de Gosha vaut le coup d'être vue, surtout si l'on a découvert le film dans sa copie vhs... la différence est )

D'accord sur la désincarnation et la perte d'authenticité. C'est vrai que j'ai pas parlé du samurai lui-même, et j'ai plus axé sur le rôle de Nakadai, qui me semble cristalliser la critique. Et finalement, c'est bien dans ce moment du passage à l'empire que le comportement du smaurai est critiqué, c'est pour ça que je parle de ça.

Mais il me semble que la conception de Gosha et celle des livres de Mishima ne semblent au départ pas coïncider, Gosha ne se réferrant pas par exemple à un avant où le code d'honneur avait véritablement court (alors que c'est quand même important chez Mishima).

Le parcours d'Okada (Katsu), est intéressant de ce point de vue, parce que c'est la libération d'avec son sensei qui lui redonne son honneur.

Enfin... Il me semble clair que Hitokiri met en place tout un travail sur l'émancipation (tragique) ce qui n'est pas le cas des ouvrages de Mishima...

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