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MessagePosté: 13 Juil 2006, 21:03 
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Matou miteux
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Bon après je me fais la filmo Queen Latifah

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Wataru Hirayama prend très mal l'affront que lui fait sa fille Setsuko en refusant le mariage qu'il a arrangé pour elle.

Et Ozu de parler des institutions ébranlées, s'ouvrant sur un mariage traditionnel pour ensuite faire des nattes autour de ses personnages en mal d'émancipation. Le résultat est sensible et les personnages féminins assez attachants, même si encore une fois (je connais pas Ozu à donf non plus) l'émotion reste un peu guindée chez moi.

4/6

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MessagePosté: 13 Déc 2009, 14:48 
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Mon premier Ozu.
En tant que fan de Bresson et de Tati je m'attendais à un choc, j'étais prêt à découvrir un de mes nouveaux réalisateurs fétiches, et puis non. J'ai beaucoup aimé, j'ai trouvé ça très relaxant, très doux, je ne me suis jamais ennuyé malgré la lenteur générale mais je n'ai jamais été vraiment touché.
C'est un plaisir pour les yeux tant les cadres sont soignés et les couleurs belles, les acteurs (et actrices !) donnent du cœur à l'ouvrage mais dans l'ensemble je suis resté extérieur à l'histoire.
Il me reste encore à voir les 5 autres films du coffret ("Bonjour", "Fin d'automne", "Dernier Caprice", "Le goût du Saké" et "Gosses de Tokyo") pour découvrir ce que je pense vraiment d'Ozu et de son cinéma.
4,5/6


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MessagePosté: 13 Déc 2009, 15:18 
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Moi aussi j'avais commencé par celui-ci (même coffret DVD), pas forcément le plus évident. Bonjour devrait te révéler un peu plus concrètement son cinéma. Et t'émerveiller si t'es pas un gros creuvard.

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MessagePosté: 14 Avr 2011, 00:56 
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Ah donc en fait c'est genre un pacte, tout le monde commence Ozu par celui-là ?
J'avais déjà vu du Ozu en fait, du moins je pensais en avoir vu, quelque part en Seconde du fond d'une salle de classe entre deux bâillements. Autant dire que c'est le premier que je découvre réellement... Film lancé sans beaucoup de motivation, avec fatigue, et un mal de tête atroce.

Sans crier au chef-d'œuvre absolu, ça m'a vraiment lavé les yeux et le crâne. Je ne sais pas si ça concerne tant ce film que l'approche générale d'Ozu que je découvre par la même occasion, mais j'ai été marqué par la capacité de ce cinéma à toujours rester rivé sur ce qui fait "l'essence" des scènes, des échanges, des situations. Un côté essentiel, tout le temps. Malgré la sécheresse fréquente des dialogues, malgé l'extrême rigidité des rapports et le peu de choses réellement dites, Ozu a une telle façon de faire le ménage dans le plan pour faire resplendir seule la simplicité de son personnage (jusqu'au cadrage ras du sol qui le contre-plonge, qui lui donne une pesanteur, une présence), que le film rayonne immédiatement d'une grande humanité. La façon très "cinéma muet premier" de se réserver certains axes dans l'espace et de s'y tenir (quitte à y faire des allers et retours), comme si la raison d'être du décor était d'emblée d'accueillir les personnages et leurs échanges (c'est très fort dans le premier passage au foyer, où le découpage se fait limite labyrinthique), renforce encore cette impression que tout concorde vers eux, dans une épure qui ne vire jamais au frigide (rien de froidement mathématique ou léché, par exemple, dans ces compositions géométriques qui semblent plutôt vouloir "ranger" l'espace qu'autre chose, pour laisser de l'air à ceux qui vont y évoluer).

Ramenées à leur plus grande simplicité, aussi loin que possible dans le non-évènementiel, les scènes ne s'activent pas tant à l'analyse de mœurs qu'au partage intime de la douleur frappant cette famille. En plaçant en ouverture du film un discours qu'on attendrait plutôt a priori à la toute fin, Ozu retourne en fait un peu d'emblée tout enjeu : le père connaît déjà le bon choix à faire, et les quelques jours constituant le cœur du film ne seront que le suivi d'un douloureux processus d'acceptation (moins qu'un apprentissage moral du personnage, ou un suspens lié à sa décision). Tous autour de lui - femme, amis, relations - semblent d'ailleurs faire comme si sa décision était déjà prise, comme si elle n'avait pas d'importance, préparant l'évènement sans lui : tous savent que c'est moins le choix du mari que la terreur inavouée de laisser partir sa fille qui remue cet homme. Tout le film prend ainsi l'allure d'un séisme de membranes, d'un concert de frémissements à peine perceptibles... Pas d'esclandre, pas de cris. La douceur incroyable de ce cinéma, d'une mélancolie dorée aussi délicate qu'insoutenable, enveloppe la douleur de son héros comme une main doucement posée sur l'épaule, transmettant si délicatement les secousses d'une tristesse intérieure qu'on devine hurlante. C'est ce décalage terriblement beau qui frappe, qui immerge dans le film, qui émeut.

J'ai l'impression que cette filmo s'annonce, un peu comme celle de Pasolini, comme un magma d'où on distinguerait à peine les films entre eux, même "concept" marié avec constance à divers sujets et situations - je me trompe peut-être, mais les quelques extraits que j'ai pu voir de ses autres films m'ont donné cette impression. Pour ce qui est de ce film en particulier, je ne lui reprocherais finalement que sa dernière partie
tout ce qui arrive après le mariage
un peu plus décousue, moins enveloppée dans le doux mouvement d'ensemble maintenu par "l'heureux évènement" comme ligne d'horizon et de résolution.


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MessagePosté: 14 Avr 2011, 08:21 
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Tom a écrit:
J'ai l'impression que cette filmo s'annonce, un peu comme celle de Pasolini, comme un magma d'où on distinguerait à peine les films entre eux, même "concept" marié avec constance à divers sujets et situations - je me trompe peut-être, mais les quelques extraits que j'ai pu voir de ses autres films m'ont donné cette impression.


On distingue quand même clairement entre eux les différents films de Pasolini. Mais tu as raison pour Ozu, c'est une oeuvre qui joue sur la variation d'éléments que l'on a déjà rencontré. On rencontre cet aspect chez d'autres cinéastes mais c'est plus prononcé chez lui (même décors, acteurs et mise en scène) et c'est ce qui fait aussi la beauté de sa filmo.


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MessagePosté: 14 Avr 2011, 08:46 
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Et en même temps, on ne confond jamais les films. Ils ont tous une petite spécificité, un truc qui fait qu'on les mélange pas avec un autre. Après j'en ai vu tellement que j'ai tendance à m'embrouiller dans les titres (surtout ceux à base de nuage, de fleur, de printemps...), mais j'arrive toujours à situer chaque scène qui me revient dans un film bien distinct, et à ne pas les associer malgré les acteurs, le N&B, les situations etc...

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MessagePosté: 26 Jan 2014, 22:51 
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J'ai trouvé ça magnifique et je crois que je vais me choper un coffret Ozu sur le net parce qu'il faut d'urgence que je connaisse plus ce cinéma. C'est marrant comme, parce qu'il est japonais et censément grand, je l'avais inconsciemment associé à Mizoguchi, alors qu'ils sont très différents voire opposés, le cinéma d'Ozu étant doux et serein, celui de Mizoguchi plus passionné, comme traversé d'une balafre incandescente. Je dois dire qu'Ozu, bien que moins impressionnant au départ, me parle plus pour ce que j'ai vu de chacun d'eux. Mais bon, la comparaison a pas vraiment lieu d'être si on veut un peu sortir de notre petit point de vue occidental.

Sinon, en lisant les avis, je tombe sur des propos de Tom qui me font penser au débat sur Tel père, tel fils de Kore-Eda:

Citation:
En plaçant en ouverture du film un discours qu'on attendrait plutôt a priori à la toute fin, Ozu retourne en fait un peu d'emblée tout enjeu : le père connaît déjà le bon choix à faire, et les quelques jours constituant le cœur du film ne seront que le suivi d'un douloureux processus d'acceptation (moins qu'un apprentissage moral du personnage, ou un suspens lié à sa décision)


Je comprends un peu mieux ce que Tom veut dire donc, parce que dans le Kore-Eda, effectivement, le père ne connaît pas le bon choix à faire, et il n'est pas question d'adaptation, mais de découverte. Disons que Kore-Eda est d'une certaine manière brutal avec son personnage tandis qu'Ozu, très classe, l'accompagne. Mais Ozu peut, peut-être, se le permettre, tandis que Kore-Eda filme une société beaucoup plus contrastée et en manque de repères.


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 22:56 
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Oui, c'est un très bon exemple pour faire la comparaison, dans l'idée (je dis "dans l'idée", parce que j'ai absolument aucun souvenir du film, sinon que je l'avais beaucoup aimé...)

Sinon tu donnes bien envie de se remettre à Ozu - surtout que maintenant on a certains de ses films en blu-ray.


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 22:57 
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Baptiste a écrit:
J'ai trouvé ça magnifique et je crois que je vais me choper un coffret Ozu sur le net parce qu'il faut d'urgence que je connaisse plus ce cinéma..


Tu chopperas facilement celui sorti par Arte, ces 5 films en couleurs. Carlotta avait sorti deux coffrets qui sont épuisés aujourd'hui et difficile à trouver. Sinon il y a actuellement des sorties à l'unité.

Carlotta devrait préparer un truc pour cette année, il me semble (je croise les doigts)


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 23:00 
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Les films du coffret Carlotta sont dispo aux bibliothèques de Paris (je profite pour faire la pub : 60 € l'année, et accès légal à la quasi-totalité de l'édition DVD française - à plus même, vu qu'il y a des choses qui ne sont dispo qu'en bibliothèque, notamment certains docs).


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 23:05 
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Tom a écrit:
Les films du coffret Carlotta sont dispo aux bibliothèques de Paris (je profite pour faire la pub : 60 € l'année, et accès légal à la quasi-totalité de l'édition DVD française - à plus même, vu qu'il y a des choses qui ne sont dispo qu'en bibliothèque, notamment certains docs).


+1 :)
3 semaines de prêt pour chaque dvd, à raison de 4 dvds par bibliothèque


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 23:06 
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Tom a écrit:
Les films du coffret Carlotta sont dispo aux bibliothèques de Paris (je profite pour faire la pub : 60 € l'année, et accès légal à la quasi-totalité de l'édition DVD française - à plus même, vu qu'il y a des choses qui ne sont dispo qu'en bibliothèque, notamment certains docs).


:) Tu lis dans mes pensées. Je me disais qu'il devenait urgent de m'inscrire en médiathèque. Après tout, c'est une médiathèque, puis une BU, qui ont pu assouvir ma première boulimie cinéphile. En faisant une petite recherche dans la médiathèque du 12e par exemple, c'est génial, ils ont une quinzaine d'Ozu.


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 23:10 
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Jack Griffin a écrit:
3 semaines de prêt pour chaque dvd, à raison de 4 dvds par bibliothèque

et que tu as jamais le temps de tous les mater !

Pour finir sur le spam, les meilleurs plans sont Marguerite Audoux dans le 3è (beaucoup d'international et de raretés), Marguerite Duras dans le 20è (bien complet et très peu de films de merde), et l'ancienne Beaugrenelle (qui doit être la bibliothèque Andrée Chedid, maintenant, si je me trompe pas).

Baptiste a écrit:
:) Tu lis dans mes pensées. Je me disais qu'il devenait urgent de m'inscrire en médiathèque. Après tout, c'est une médiathèque, puis une BU, qui ont pu assouvir ma première boulimie cinéphile. En faisant une petite recherche dans la médiathèque du 12e par exemple, c'est génial, ils ont une quinzaine d'Ozu.

Le seul petit défaut, c'est que, concernant la qualité d'image ou le respect des versions, l'édition française est rarement la meilleure édition à l'international (c'est là où le téléchargement peut avoir un avantage) : les bibliothécaires y font absolument pas gaffe, tu trouveras jusqu'aux pires VHS-rip de FSF ou de Bach Films. Mais par contre pour la variété, l'édition française, c'est Byzance, et comme on retrouve quasi tout dans les bibli... Et ça te permet d'emprunter Le Renne blanc sans te sentir mal pour Artus Films :D

Sérieusement, je vous le conseille à tous, j'y suis depuis deux ans et c'est juste méga-pratique. Surtout que tu peux arriver dans les meilleures d'entre elles sans rien prévoir, et te prendre 4 films au hasard, découvrir des trucs...


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MessagePosté: 26 Jan 2014, 23:22 
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oui, très bon souvenir de la médiathèque de Montrouge, pourtant pas grande; mais j'arrivais sans idée et je repartais toujours super content.


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MessagePosté: 27 Jan 2014, 08:08 
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Tom a écrit:
Jack Griffin a écrit:
3 semaines de prêt pour chaque dvd, à raison de 4 dvds par bibliothèque

et que tu as jamais le temps de tous les mater !

Pour finir sur le spam, les meilleurs plans sont Marguerite Audoux dans le 3è (beaucoup d'international et de raretés), Marguerite Duras dans le 20è (bien complet et très peu de films de merde), et l'ancienne Beaugrenelle (qui doit être la bibliothèque Andrée Chedid, maintenant, si je me trompe pas).


+ truffaut dans les halles qui offre aussi un large choix (même si je n'aime pas l'endroit).

Parmentier et Hélène Berr à Picpus sont bien aussi; ce sont aussi celles qui sont près de chez moi.
Marguerite Duras est chouette effectivement, bibliothèque superbe aussi.


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