Forum de FilmDeCulte

Un bel exemple de somptueuse coquille vide. Adapté de Tokyo blues de Murakami, le nouveau TAH conjugue cette sorte de spleen typique du cinéma asiatique suicide et désarroi adolescent inclus avec un sous-texte découverte de la sexualité (surtout cru dans les dialogues, les branlettes sont filmées au-dessus de la ceinture) qui passe moyennement tant l'ambiance est feutrée, trop stylisée pour être honnête. Entendre l'héroïne du film la ramener quinze fois parce qu'elle n'arrive pas à mouiller ou ses grandes scènes de sanglots éplorés comme si elle venait de subir une césarienne a quelque chose d'involontairement comique. Du coup, la photo objectivement sublime a plus tendance à rendre les acteurs à des états de porte-manteaux ambulants tellement tout le monde est bien fringué comme dans une campagne de pub Vuitton. D'ailleurs je suis sûr que le réalisateur reboutonne lui-même la chemise des acteurs ou réajuste leurs bonnets en laine avant de dire action. Après il y a cette sorte d'aisance à filmer la nature, les cascades, les paysages enneigés, les herbes folles, cette envie de prendre l'écran en photo tellement tout est classe tout le temps avec la bonne musique dessus mais quelque chose cloche, ça ne prend jamais. J'aurais peut-être mis plus en sortant de la salle mais 24 heures plus tard j'ai quasi déjà oublié le film.
3/6

Oui, il y a du vrai dans ce que tu dis. Je pense aussi que ce n'était pas le roman de Murakami le plus facile à adapter tant le perso principal est mou. Du coup, ce qui est autobiographique et plutôt bien senti dans le roman, disparait - une voix off parfois, parfois non - et les deux actrices sont assez énervantes, surtout Rinko.

C'est un peu décevant donc...

3/6