Forum de FilmDeCulte

Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l'admiration réciproque est née une relation amoureuse. De cette union naissent des plats tous plus savoureux et délicats les uns que les autres qui vont jusqu’à émerveiller les plus grands de ce monde. Pourtant, Eugénie, avide de liberté, n’a jamais voulu se marier avec Dodin.

Encore un topic que j'ouvre sans avoir vu un seul autre film du cinéaste.

Je ne comptais aucunement le voir jusqu'à ce que la bande-annonce me cueille avec ce qui semblait être un récit mêlant amour d'un couple d'égaux et création culinaire érigée au rang d'art et, à l'arrivée, si le film est tout à fait confortable, alors même qu'il prend ses aises, sa mise en scène s'attardant, pendant parfois de longues minutes muettes, sur la préparation des plats, convoquant la patience et la minutie nécessaire à la réalisation de mets qui auraient pu me faire pleurer en pensant à ce que je vais manger ce soir (#foodporn), il reste un peu léger in fine (non je ne dirai pas qu'on reste sur sa faim).
Je trouve très belle la relation entre Dodin et Eugénie, servie par les performances séduisantes de Magimel et Binoche, et le film parle bien de bouffe et de sentiments, mais tout ça finit un peu en queue de poisson, au moment où l'écran devient noir à la fin, on peut dire que le soufflé retombe (et merde).

Comme moi, le Prix de la mise en scène est un peu gentil quand même. C'est habile dans ses mouvements mais parfois un peu trop dans le refus de l'immobilité. Même Michael Bay bouge moins.

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Tu t'es lâché sur les blagues culinaires

Si tu ne cites pas Michael Bay, tu as un gage ?

Failli le citer pour le Bellocchio pour t'expliquer ce qu'était vraiment une mise en scène baroque.

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c'est plutôt roccoco Michael Bay.

j'ai adoré.

j'ai adoré la beauté infinie de la chose.
j'ai adoré les plans ouvertement éclairés et cadrés comme des tableaux, et des tableaux sublimes.
j'ai adoré la caméra qui flotte.
j'ai adoré cette quête de la beauté et de la perfection.
j'ai adoré les chants des oiseaux et les bouquets de fleurs, parfois très modestes, splendides partout.
j'ai adoré le sourire sincère de juliette binoche, ses rides, le fait qu'on voit qu'elle a un grain mais c'est autant l'actrice que le personnage et c'est parfait.
j'ai adoré l'élégance de la langue, des conversations, les liaisons parfaitement prononcées.
j'ai adoré le raffinement des moeurs, la courtoisie.
j'ai adoré ces gens qui ont les moyens et le goût des plus belles choses, et qui les apprécient à leur juste valeur.
j'ai adoré voir les vieux ustensiles de cuisine.
j'ai adoré que ça me donne envie de manger de la viande, j'ai adoré le rapport aux aliments, il y a un miracle fondamental de cette planète qui offre à l'homme ce dont il a besoin pour se nourrir et ensuite le cerveau incroyable des humains qui transforme ça en art, en quête de richesse et de perfection, génération après génération, siècle après siècle.
j'ai adoré l'anecdote sur la naissance de l'omelette norvégienne, qui répond à la question que je me pose à chaque fois que je fais de la patisserie "mais qui et comment on a eu l'idée de tester ça ?!".
j'ai adoré la lumière, l'heure magique parfois, le soleil éclatant qui passe par les fenêtres parfois, les bougies parfois, mais la lumière belle et source de vie.
j'ai adoré me demander si ça aurait été encore plus beau en 70mm ou si c'était le plus beau qu'on pouvait faire comme image numérique et si c'était parfait comme ça.
j'ai adoré cette histoire d'amour, tellement belle.
j'ai adoré cet art de la séduction, où les mots d'esprits comptent autant que tout le reste.
j'ai adoré la pudeur et l'élégance des sentiments ressentis et exprimés.
j'ai adoré la manière dont la vie nait et renait.
j'ai adoré cet hommage ouvert, positif, fédérateur à un élément de la culture nationale, fait par quelqu'un d'origine étrangère.
j'ai adoré la manière dont il montre l'éducation et la formation comme un art de la transmission.
j'ai adoré le dernier plan, des frissons.

j'ai adoré.

C'est inattendu.

Tain malgré les relativement bons échos j'arrive pas à me motiver.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Magimel devient cradingue, il me fait penser à Depardieu. Cocaïné à mort, apparemment...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Clairement!


Obviously.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pareil, les 2h14 me fument préemptivement.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Magimel est un grand acteur. Il y a une scène dans le film, un genre de plan-séquence en plan fixe de nuit dans le jardin où dans la discussion il doit allumer sa pipe. Il essaie une première fois, la pipe ne s'est pas allumée. Ils continuent le dialogue et Magimel réessaie une deuxième fois tout en continuant à jouer. La pipe n'est toujours pas allumée. Il réessaie une troisième fois et décidément l'accessoiriste a foutu du tabac humide dedans c'est pas possible autrement. Je pense que 90% des acteurs auraient coupé la scène en montrant la pipe au réalisateur avec un air dégoûté mais lui il continue, ça fait partie de la scène, il regarde la pipe un peu déçu et agacé tout en continuant à jouer. A enseigner dans les écoles.

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CroqAnimement votre

Tu trouves?

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Je ne dis pas le contraire et d'ailleurs le pense aussi (tout comme l'est Depardieu).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"