Forum de FilmDeCulte

Je rejoins l'enthousiasme de FingersCrossed (pas le spoiler sur Magimel par contre... Je comprends pas trop, le personnage est sensé être un beau gosse ? Quelle importance ça peut bien avoir dans l'appréciation du film ? J'ai d'ailleurs trouvé qu'il avait la corpulence parfaite pour le rôle, mais à tous les niveaux: âge, déplacements, maniements des objets, taille etc. J'avais l'impression de voir un vrai cuisinier, avec la maitrise et le naturel qui va avec, pareil pour Binoche d'ailleurs, le duo est superbe ici.).

J'ai été complètement envoûté, je ne me rappelle pas avoir un vu un film qui comporte autant d'admiration pour son propre sujet, et qui arrive à le retranscrire aussi bien par la mise en scène, que ce soit l'image, le son, l'atmosphère etc. D'autant que c'est quand même pas évident: comment rendre la beauté d'un plat alors qu'on le ressent principalement par le goût et l'odorant, deux qualités absentes du cinéma ? Et pourtant on a presque l'impression de sentir et gouter ces oeuvres, un festival de beauté comme dit FC, c'est remarquable. Je me sentais limite enivré quand ils buvaient une bouteille de vin.

Et pourtant tout ça n'est que la mise en bouche, une manière de nous mettre dans le confort pour se laisser aller à admirer ce qui fait le sel des personnages, la bande d'ami, l'histoire d'amour entre les deux cuisiniers, l'émerveillement de la gamine, la déchirure de la mort. Tout se fait avec une vraie belle sensibilité et des dialogues aux petits oignons (désolé c'est trop tentant).

Tout ça se clôt sur une dernière scène superbe... Un bonheur de A à Z.

6/6

J'ai pas du tout ressenti ça perso, j'ai trouvé que le film passait presque comme une rêverie, avec un côté embué et feutré presqu'à la WKW et que ça ne ressemblait en tous cas pas à d'autres films français. Pour moi le film a une vraie élégance qui n'appartient qu'à lui même.

Dans sa façon de filmer et de communiquer la beauté d'un art ça me rappelait aussi certains passages superbes et tout en douceur ouatée de Phantom Thread (dont FC est aussi friand d'ailleurs !).

ah bah bien content ! c'est super.



il n'y a rien de rationnel ou argumenté là dedans, il me dégoute physiquement. donc c'est pas agréable de regarder un film avec quelqu'un que tu trouves totalement répugnant. il y en a 2 ou 3 comme ça, alors joeystarr je n'ai pas à me priver de grand chose en ne voyant pas ses films, mais magimel j'y suis régulièrement confronté et c'est toujours un peu désagréable pour ça. mais oui j'imagine qu'il est bien.

J'ai vu quasiment tout Tran Anh Hung. Excepté éternité et celui-là. J'ai même vu I come with the rain (je me souviens même plus comment j'ai fait vu à quel point il est aujourd'hui introuvable).
Pour moi, Tran est un des plus grands cinéastes des 20 dernières années. Quasiment tout ce que dit Fingerscrossed pourrait être dit de la ballade de l'impossible (un des exploits de Tran étant de me faire apprécier un auteur que je peux pas supporter de lire, et ce, pour le coup, même en l'ayant lu et étudié -en école- dans la langue. Et c'est pas à cause de l'école elle-même qui a su me faire adorer Oe, par exemple. Et pas encore vu le Hamaguchi pour savoir si deux réals que j'apprécie ont réussi ce tour de force) ou à la verticale de l'été et l'odeur de la papaye verte (j'inclus pas cyclo et I come with the rain, très différents, même si le style reste).
Mais pour moi, le voir, dans un film français, avec Binoche et Magimel, c'est pas possible. Trop peur du syndrôme Binoche qui a fait tomber tout le monde :
Haneke, Ferrara, Cronenberg, Koreeda... Et voir Tran s'y essayer, pour moi, c'est juste une victime de plus.
POur moi, c'est la veuve noire française des réalisateurs internationaux. Y a un peu ça chez Huppert, aussi.

Pas de critique, donc, mais total soutien à Tran. Et voyez ses films, vraiment. Tous. Peut-être mon top 1 des très grands cinéastes sous estimés depuis le cinéma couleur. Voire plus. Un futur grand posthume du cinéma, quand ses films seront enfin découverts.

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

Ça donne envie, je connais pas du tout. Tu devrais tenter le coup quand même, Binoche est très bien (après je suis très client perso, donc ne m'écoute peut être pas).

Je vais dire une connerie, et certains vont bondir :
par certains aspects ses "contemplatifs" me font penser à Apatchipong sans le mysticisme.
Les plus "action" (I come with the rain, et Cyclo) arrivent même à distiller ça aussi.

Pour situer un peu. La ballade, je suis pas sûr que ce serait ce par quoi il faut commencer, par contre. Je dirais soit cyclo soit la verticale.

Le pire c'est que Binoche, j'ai rien contre elle, ca doit juste être le côté fantasme du cinéma français qu'elle représente pour chacun des "grands" réals internationaux pour qui elle a travaillé, chacun à sa manière, qui en fait une sorte d'incarnation d'une caricature (toujours différente) de cinéma français raté par un réal qui avait mieux à faire avec son "propre" cinéma et va s'y suicider. Comme je disais, y a un peu de ça chez Huppert aussi quand elle travaille avec le même profil de réalisateurs.

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

c'est sur amazon prime la ballade de l'impossible (tellement random ce service mon dieu...).

J'avais adoré cyclo ou à la verticale de l'été. Là cela a beau être joli, je suis allé d'un ennui poli à je me suis profondément fait chier. J'adore manger mais je n'aime ni cuisiner ni les émissions culinaires. Là je ne m'en pouvais plus de ces minutes sur la cuisson d'un gigôt, la cuisson d'un dinde , les gros plan sur la découpe d'un aliment, etc. Pire que tout alors que cela parle de bouffe durant des plombes, jamais je n'ai eu faim. Voir même plutôt du dégout alimentaire. J'étais comme la gamine goûtant la moelle et faisant la grimace polie.
Reste la jolie histoire d'amour.

On est très loin de la qualité des films antérieurs de Hung même visuellement.

Alors qu'il y a pas mal de cuisine déjà dans la carrière de Hung, notamment dans la verticale.

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

Oui et là cela ne m'avait pas dérangé.

...
mais tout ça finit un peu en queue de poisson, au moment où l'écran devient noir à la fin, on peut dire que le soufflé retombe (et merde). [/quote] La dernière scène est très belle, concernant ta première phrase.

Oui, un peu grand. J'aurai trouvé un prix du jury plus adapté. Surtout que la mise en scène est capable de subtilités et d'enchainer la seconde après avec des trucs de mauvais gout. Le pompon etant la vision d'une poire pochée suivi des fesses de Binoche de dos dans son lit.

Sinon, vous avez déjà tout dit. On est loin des classiques de films de bouffe comme Le festin de Babeth mais le film s'avère touchant et bien aidé par les jeux subtils de Binoche et Magimel. Je pensais ne pas aimer et finalement c'est le style de film confortable où on se sent comme dans ses chaussons. Pas marquant mais vraiment plaisant.

Ah oui, c'est vraiment pas mal. On entre direct dans l'art culinaire via une séquence d'un gros quart d'heure de cuisine rivé sur les gestes, les matières et les sons. Et ensuite seulement on développe l'histoire.

Et cette histoire d'amour est en l'occurence vraiment touchante. Le couple Binoche-Magimel a une bonne alchimie qui culmine dans cette scène de dîner de demande en mariage remarquablement dialogué et interprété. Dommage ensuite que intervienne si tôt puisque immédiatement le film perd en intérêt, pour se ressaisir avec une belle fin.

J'ai bien aimé que cette histoire de Prince et de pot-au-feu (qui fournit le titre anglais...) soit un trompe l'oeil car elle est juste l'occasion d'une explication sur ce plat et ensuite on ne verra même pas le dîner, alors que d'autres scénaristes en auraient fait des tonnes pour démontrer que la simplicité est le raffinement extrême auprès du Prince...