Forum de FilmDeCulte

Je suis étonné que personne n'en parle encore ici (hors bébé critique cannoise éventuelle)




J'ai trouvé ça admirable.

Très beau portrait d'un âge assez terrible (la fin des études, le moment des choix), dont on parle dans un débat intéressant lancé par Le Pingouin dans ce forum, et portrait d'un groupe d'amis fasciné par un leader charismatique. Bourdieu, que je connais mal sauf pour être le running gag du CNC avec son Vert Paradis laisse ici la part belle à ses acteurs (nombreux gros plans, grosse exposition des visages) et il fait bien parceque le casting est excellent. Thibaut Vinçon, Malik Zidi, Natacha Regnier, Jacques Bonnafé... Tout ça c'est très très bien.

Ce qui est surtout fascinant, c'est que Bourdieu parvient à éviter l'écueil sur lequel on pouvait l'attendre sur un film comme celui là: être intello-parisianno-parisien. C'est un film qui se met tout de même à la portée du spectateur, qui rend la littérature "facile" et qui parle de ces étudiants de façon passionante. Cette histoire toute simple, on la vit, on la ressent. Contrairement à un Dans Paris ou tout est très très littéraire, assez froid, et ou le spectateur reste dehors.

Donc voila. Pour moi, c'est probablement ce que le cinéma français a sorti de mieux cette année (derrière OSS 117 )

J'en avais déjà parlé à Cannes, j'ai vraiment bien aimé.


Raconte.

D'accord avec Noony. J'ai trouvé ça brillant. L'apparente discrétion/retenue de la mise en scène ne fait que renforcer la subtilité des performances, et la puissance du scénario, armé de dialogues sublimes.
J'ai rarement vu une telle psychologie, rarement vu un tel personnage (le André, là..)... C'est captivant et très intelligent. A conseiller chaleureusement

Je suis consterné par la critique méprisante de Chronicart.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Faut dire que la bande annonce donne envie de fusiller tous les personnages.

J'ai bien aimé ce film, surtout sa capacité à donner une ampleure aux rapports de force entre les personnages. les enjeux dépassent rapidement le simple milieu étudiant parisien et il y a de belles tensions psychologiques.
Après, je trouve que le récit est encore trop limité par son schéma exemplaire, en gros grandeur puis chute du mentor, avec morale à la fin. Ca aurait mérité de prendre plus ses aises dans la construction, donner plus de liberté aux personnages qui se trouvent parfois réduits à leur fonction symbolique.
Mais y'a rien à faire, Bourdieu est très fort lorsqu'il s'agit de dépeindre les violences du milieu intellectuel, en particulier dans le rapport maître disciple.
C'est bien, c'est bien.

Très très bon film, très bien joué avec des acteurs français étonnants. Le brun, on dirait un peu un Garcia-Bernal français non ?

Bref, on se laisse vraiment happer par cette histoire toute en finesse psychologique.

Pour les adeptes du détail, le directeur de casting avec deux tirades, c'est Eugene Green, réalisateur de films au parlé baroque que certains ont peut-être vu (notamment le dernier, Le pont des arts, avec Natacha Regnier d'ailleurs.)

Oué, un peu. Et le André on dirait le petit frère de Marc Lavoine.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ah ben pour le coup non je ne vois pas trop de ressemblance...

Ouais, entre Garcia Bernal et Mariah Carey probablement

Buzz-power 2 le retour après Je vais bien ne t'en fais pas: j'y serais peut-être pas allé avant d'entendre beaucoup d'avis aguicheurs.

Et je dois dire que le film me crispe un peu sur mon siège tremblant sous les coups de métro de l'Orient Express face au personnage cauchemardesque de Morney. Avant de me rendre compte scène après scène que ce Morney, je le connais, et le film accroche son miroir au mur, extrêmement juste, sur son imposture, sur un apôtre pontifiant de l'excellence étouffé de mépris, vomissant la médiocrité quand lui même n'est paradoxalement qu'impuissance - la réussite étant qu'on parle ici de littérature mais que ce vicieux rapport de personnages peut s'étendre largement à d'autres domaines, le décor sorbonnard n'étant qu'un labo de relations et questions plus amples.

Le film se fiche de draguer son spectateur, et c'est à toi d'épouser le récit assez étouffant...mais c'est très réussi, même s'il y a moins d'aise sur la fin. Malik Zidi est excellent mais comme le dit Léo plus haut, il l'est tout le temps.

4-5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Voilà, exactement... le film m'agaçait à cause de ce personnage jusqu'à ce que je me rende compte que c'est exactement où il voulait en venir.