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MessagePosté: 27 Mai 2025, 22:47 
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j ai toujours une fascination pour les films qui expriment une telle confiance en soi du metteur en scène. les films sans concept fort, sans intrigue puissante, sans structure porteuse, qui reposent sur une vérité, une magie, une profondeur, une émotion qui ne dépendra que d eux, plus tard, au tournage. et si ça plante, ce sera un gros rien et puis voila.

ici, le film évoque non seulement ça, mais témoigne aussi de la cote dont il bénéficie dans l industrie. la liste impressionnante de partenaires financiers disséminés aux 4 coins de l europe en témoigne, et ça fait penser qu à l échelle d un cinéaste norvégien art et essai, c est à mettre dans le topic de qui gon « le film que les cinéastes font quand ils sont tout puissants ».

le film que trier fait quand il est tout puissant, c est donc ce petit drame familial de 2h15 extrêmement low key (non pas que ses précédents étaient des high-tech concept pitchs en mode banger mais enfin « la fille actrice jouera t elle dans le film de son père réalisateur ? » ça n'est pas un enjeu qui te réveille pas la nuit, ça n'est pas lui faire injure que de le dire). ça ressemblait en fait à un roman, de 500 pages, qui sonde les âmes, les psychés, les cœurs et les intellects. il y a des thèmes sous jacents - j ai particulièrement été touché par ces dérivés du temps qui parfois détruit, parfois ne change rien, parfois soigne…

et il avait raison de se faire confiance, parce que tout ça est réalisé avec élégance et soin, magnifiquement interprété (renate est magnifique et exceptionnelle as per usual), capte mille choses, c est parfois émouvant, c est très intelligent.

mais il n en demeure pas moins que c est vraiment ce que c est, c est à dire un exercice extrêmement tourné vers lui meme, dont le cœur ne justifie pas vraiment cette durée, et que l immense talent des gens impliqués aurait quand même mérité d'œuvrer sur quelque chose de plus riche et profond et émouvant. ça l est mais tout simplement pas assez.

en fait, la clé de tout ça est peut être dans sa cote actuelle dans l industrie. peut être que le film fait partie de cette race de films cannois dont l étincelle et toute la finalité semblent se trouver dans la projection de gala dans la salle lumière. peut être que le film se situe dans le milieu du cinema, que le rapport entre l art et la vie et comment l un peu nourrir l autre et l autre peut guérir l un et que ça explique le bel accueil réservé mais aussi l impression que le film dialogue un peu trop avec une target audience plutôt que chercher et trouver une vérité plus large *ou* plus intime. peut être juste qu il sentait la pression et voulait donner à son public ce qu il voulait et que ça a provoqué une surcharge de low key (comme le mouvement inverse d une julia ducournau disons…).

mais c est impossible pour moi vraiment trash. je l attendais beaucoup et c était très beau. mais j etais déçu.


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MessagePosté: 28 Mai 2025, 00:24 
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Antichrist
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Perso ce Assayas norvégien (j'ai bcp pensé à Sils Maria avec Binoche) m'a laissé aussi froid qu'un catalogue Roche Bobois. Ma principale incompréhension à Cannes.


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MessagePosté: 28 Mai 2025, 08:57 
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Beau drame familial un peu bergmanien, c'est parfaitement maîtrisé mais je crois que j'aurais préféré plus de Renate et de sa sœur et moins de Skarsgaard. Presque l'impression que le personnage d'Elle Fanning est superflu. Du coup c'est un peu long et l'émotion se dilue. Mais ça reste solide, j'aime beaucoup le fil rouge de la maison et comment elle est filmée, c'est vraiment beau.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 28 Mai 2025, 09:04 
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Ah ouais, quand tu vois un film à Cannes, tu fais plus aucun effort...

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MessagePosté: 28 Mai 2025, 09:09 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Ben c'était des avis letterboxd vite fait écrits sur mon tel. Flemme de faire plus long à posteriori :|.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 28 Mai 2025, 09:23 
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MessagePosté: 28 Mai 2025, 12:44 
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Robot in Disguise
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Lohmann a écrit:
Karloffisation du forum.
Dixit le mec qui a pas posté un avis depuis des mois.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 28 Mai 2025, 12:52 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Lohmann a écrit:
Karloffisation du forum.
Dixit le mec qui a pas posté un avis depuis des mois.

C'est pas de ma faute s'il n'y a pas un bon film sorti depuis début Avril.


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MessagePosté: 29 Mai 2025, 15:20 
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Antichrist
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Sophie Letourneur n'avait pas encore fini le montage de son dernier film de vacances.


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MessagePosté: 25 Aoû 2025, 11:42 
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Je suis assez d'accord sur "le film qu'un réal se permet quand il est tout-puissant". Là, à partir d'une demi-idée, il se permet de tenir deux heures et quart sans réel enjeu (du coup il se sent obligé de balancer une TS à la fin pour justifier le tout), en alternant les scènes fortes et les coups de mou, en empilant des thèmes annexes jamais vraiment exploités (la maison, la Norvège pendant la guerre, la transmission familiale des traumas, Elle Fanning...) et des séquences chelous (tiens, si on casait trente secondes de morphing entre les différents protagonistes ?). Ca reste plutôt agréable parce qu'il y a là des vrais acteurs, un peu de mise en scène et de jolies scènes (genre Deauville), mais je ne sais pas trop ce que ça cherche à raconter hormis "Papa t'a abandonnée gamine avec ta petite sœur et ta mère dépressive mais tout est pardonné parce qu'il t'a écrit un scénario sur mesure".


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MessagePosté: 28 Aoû 2025, 16:20 
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boultan a écrit:
jolies scènes (genre Deauville)

Tu n’es pas le premier que je vois mentionner cette longue séquence comme étant l’une des plus réussies du film, ce qui ne laisse pas de m’étonner.
Je ne suis pas loin de penser que c’est le pire moment du film, en ce qu’il synthétise bon nombre des défauts que l’on peut retrouver par ailleurs.
D’une organiser la rétrospective d’un auteur norvégien au festival du film américain de Deauville, c’est cocasse. Ça justifie au moins la subvention de la région Normandie que je m’étais étonné de voir parmi la liste des nombreuses sources de financements. Dans le fond ça n’est qu’un placement de produit comme un autre, peu importe l’incohérence.
De l’autre, c’est l’une des rares fois où l’on peut juger sur pièce du génie de ce grand auteur – en l’espèce l’horrible séquence finale de son chef d’œuvre, entre esbroufe technique et sentimentalisme à la limite de l’indécence, qui se conclue en salle par un concert de sanglots (c’est probablement là la marque la plus flagrante de son génie).
Projection qui se termine par une nuit blanche sur la plage (mais où l’on se demande de quoi ils ont bien pu converser vu le chapelet de banalités qui s’enchaîne avant le fondu au noir – effet de style dont Trier abuse sur toute la longueur du film, souvent dans le même but, tenter vainement de nous faire perdre le fil de ses pseudo basculements entre réalité et fiction), Un homme et une femme 60 ans plus tard, ringardise comprise (impayable combo jockey/champagne, le tout filmé au ralenti).

Il y a une question qui semble profondément tarauder Trier ici, dont je ne me souviens pas qu’elle était présente dans ses précédents films (du moins ceux que j’ai vu, dont je conserve par ailleurs un souvenir on ne peut plus ténu), c’est celle de sa propre condition d’auteur, ce que sont ses propres ambitions cinématographiques et en quoi il serait redevable à ses ainés. Il égrène ainsi sur plus de 2h10 un certain nombre d’indices, de petites remarques jetées à la volée, et une fois rassemblé l’ensemble à tout de même une drôle de gueule. Ce qui ressemble à son mentor donc, campé par Skarsgård, dont je me demande sincèrement qui il est censé incarné du cinéma scandinave (j’ose espérer que ce n’est pas Bergman, mais il semble trop jeune), au détour d’une remarque son ancien chef op lui fait remarquer que sa luxueuse maison c’est grâce à Lasse Hallström qu’il se l’ai payé. Skarsgård est donc un auteur pointu qui n’aura pas rencontré de succès important en salle. Ce qui peut tout de même étonner au regard de la séquence susmentionnée et de celle finale, qui ne semble pas briller par leur hermétisme, mais qui partage à l’inverse une même fascination pour la frime (le plan séquence virtuose) et le chantage à l’émotion. Ce que vient par ailleurs renforcer la lecture du scénario – autre preuve flagrante de son génie – par ses deux filles. Réduire les qualités d’un metteur en scène à celles supposées contenues dans un scénario n’en finira pas de me consterner (petit aparté, j’espère que Hong s’est bien étranglé à la lecture du palmarès, d’un autre côté cela vient renforcer mon impression qu’il n’en avait rien à battre d’être dans le jury et qu’il n’a pas du participer trop ardemment aux débats post-projection). Viendra s’ajouter à cette liste une posture aujourd’hui éculée (la diabolisation de Netflix), une autre post-moderne à l’encontre de ce que toute sa filmographie démontre (lorsque Skarsgård défend le choix de son petit-fils parce qu’il préfère un acteur non professionnel pour atteindre à une forme de vérité et s’opposer au chiqué des acteurs professionnels, ce que toutes les séquences tire larme de Valeur Sentimentale foule au pied de manière véhémente). Au final, il y a un écart systématique entre les intentions affichées et leur concrétisation à l’écran, signe au choix de la schizophrénie de Trier, ou de son opportunisme et de sa roublardise.

J’opterai personnellement plutôt pour la seconde option, de par la structure qu’il a choisi pour ce film d’une part, qui joue de la lente révélation du trauma que n’importe quel spectateur sain d’esprit aura compris dès les 30 premières minutes, rendant absolument vain tous les chichis qui s’ensuivent, de par la fausseté et la lourdeur symbolique de la dualité réalité-fiction par ailleurs, Reinsve qui ne peut exprimer véritablement ses émotions que sur scène (le bon gros cliché), et ce dans deux séquences en particulier où Trier utilise justement de ce fondu au noir pour faire perdre ses repères au spectateur et qu’il ne soit pas immédiatement en capacité de se rendre compte que Reinsve est alors dans son rôle d’actrice, le tout suffisamment mal amené pour que ça ne trompe absolument personne. Au final, je ne suis pas bien sûr qu’à s’être ainsi dévoilé le cinéma de Trier y ait beaucoup gagné, du moins son côté putassier nous apparaît-il plus clairement.


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MessagePosté: 29 Aoû 2025, 08:19 
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Lohmann a un peu tout dit sur ce film qui arrive à être à la fois balourd et, en même temps, inconsistant.
Je me demande quand même, pour rebondir sur cette critique, dans quelle mesure la médiocrité du cinéma du père n'est pas voulue par Trier.


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MessagePosté: 29 Aoû 2025, 18:41 
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T.Rex a écrit:
Lohmann a un peu tout dit sur ce film qui arrive à être à la fois balourd et, en même temps, inconsistant.
Je me demande quand même, pour rebondir sur cette critique, dans quelle mesure la médiocrité du cinéma du père n'est pas voulue par Trier.

Je me suis posé la question pendant le film. Mais comme au final la mise en scène de Trier n’est pas beaucoup plus subtile que celle de son mentor, j’en doute fortement. Ou alors pour mieux mettre en exergue sa propre médiocrité.


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MessagePosté: 29 Aoû 2025, 20:28 
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Citation:
Ce que vient par ailleurs renforcer la lecture du scénario – autre preuve flagrante de son génie – par ses deux filles. Réduire les qualités d’un metteur en scène à celles supposées contenues dans un scénario n’en finira pas de me consterner (petit aparté, j’espère que Hong s’est bien étranglé à la lecture du palmarès, d’un autre côté cela vient renforcer mon impression qu’il n’en avait rien à battre d’être dans le jury et qu’il n’a pas du participer trop ardemment aux débats post-projection).


Pour une fois, nous sommes à peu près d'accord sur le film (et la fameuse séquence Deauville)

Pour cette histoire de palmarès, Hong a défendu durant la conférence de presse post palmarès un seul film, L'Agent secret de Kléber Mendonça Filho.


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MessagePosté: 29 Aoû 2025, 21:05 
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Pour une fois, t’exagères, on partage le même numéro 1 cette année !


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