Forum de FilmDeCulte

L'histoire se déroule à Taipei, Taiwan, et envisage sous trois perspectives la vie de la famille Jiang : NJ, un homme d'affaires dans la quarantaine, Yang Yang, son fils de 8 ans, et Ting Ting, sa fille. Le film explore ainsi les différentes étapes de la vie de manière touchante et poignante. Les conflits émotionnels, la découverte du monde ou de l'amour sont ainsi mis en scène.

Vingt ans que je veux voir ce film...
Dans cette sainte trinité du cinéma taïwanais, Edward Yang m'a toujours paru faire la jonction entre ses deux extrêmes que constituent Hou Hsiao-Hsien et Tsai Ming-Liang, à mi-chemin entre la grâce aérienne du premier et la poésie urbaine du second, empruntant aux deux d'une manière particulièrement empesé. Ici, on se hurle après dans la rue, on exprime, on martèle au burin, même si l'on conserve heureusement par moments un semblant de pudeur (cf la scène magnifique des funérailles - d'ailleurs les plus belles scènes sont celles liées aux rites). Le temps passe devant ce film bien plus lentement que sur The Terrorizers (qui dure une heure de moins, faut dire), et j'avoue ne pas toujours saisir cette volonté de filmer les personnages d'aussi loin, comme des marionnettes interchangeables (ce que je reprochais par exemple au film de Gu Xiaogang, Séjour dans les monts Fuchun). Je reste très curieux de découvrir son imposant A Brighter Summer Day, prévu dans les prochains jours, mais aussi très méfiant devant ce cinéma qui me semble tellement conçu pour les occidentaux en mal de découvertes touristiques.
3/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Je prépare le bûcher.

J'avoue que dans mon souvenir c'est 6/6.

Tiens, je me rappelle de l'histoire de l'homme d'affaires et du petit garçon mais pas de la fille.

Et pourtant l'histoire de la fille, c'est celle que je trouve le plus touchante. Déjà l'actrice est formidable, elle a un charme, une retenue qui nous la rende tout de suite très attachante. La fin où elle discute avec sa mamie est déchirante. L'éveil des sentiments, le volet avec bouboule est parfaitement menée et juste. Et tout le film est de ce tonneau. C'est vraiment un des plus beaux films asiatiques de l'époque et le sommet de l'oeuvre de Yang avec A brighter summer day. C'est un film magique et abouti sur la difficulté de devenir soi. Chronique somme sans aucune fausse note et la dernière demi-heure je chiale tellement on atteint des sommets de beauté. C'est un film étrange car assez simple en surface mais une chronique riche et profonde des jours ordinaires. Comme dit Bouboule dans le café, le cinéma est un art qui nous permet de vivre trois fois plus. C'est un peu ce que fait Yi-yi qui est un chef d'oeuvre et confirme le grand cinéaste qu'était Edward Yang.