Forum de FilmDeCulte

Lambert, le regard fatigué et l'oeil rougi par l'alcool, traine sa solitude dans un garage parisien. Il est pompiste de nuit. Bensoussan, jeune dealer, fuit la police et se réfugie dans la station. Ils deviennent amis.

J’étais curieux de le revoir et il est dispo sur Netflix. Bon y’a des SPOILERS mais tout le monde l’a vu, non ?

Et bien je trouve que pendant toute la première partie ça fonctionne plutôt bien : le Paris nocturne crasseux entre Bastille, République Belleville, la Chapelle et Clignancourt donne un ton singulier au film, les décors réduits comme la station-service et l’appartement de Bensoussan donne un cadre ténu à cette relation qui se crée entre les deux personnages, la scène punk en arrière-plan… C’est plutôt minimaliste et intimiste et ça marche bien, malgré quelques effets pas oufs (Coluche qui s’envoie des whiskys culs-secs, un gros plan regard caméra de Coluche un peu lourd, Bensoussan qui s’allume un gros bambou de calage en pleine station-service et qui est surpris de se prendre une baffe). Mais pendant une heure on est face à un objet presque radical qui fonctionne et arrive à faire exister son projet à l’écran, avec des choix assumés de montrer un dealer pas antipathique et un français moyen pas foncièrement aimable, et la relation filiale naissante est touchante.

Par contre dès que l’intrigue bascule en mode Death Wish ça n’en finit plus de se péter la gueule. Il y a certes cette relative ampleur donnée à la trame, qui illustre le titre en montrant les ficelles qui font des deux protagonistes de simples marionnettes, mais c’est bien maigre pour compenser le manque d’ambition et de subtilité.
Par exemple, Lambert ne tue que par ce qu’il est obligé mais avec des prétextes cache-misères : Mahmoud qui dégaine un cran d’arrêt alors qu’il est encore allongé et à 5 mètres, ou Rachid qui démarre sa moto… tout ça a pour but de mettre Lambert dans une position de légitime défense et de ne pas trop culpabiliser le spectateur de sombrer dans un désir de vengeance… Le tout culmine avec cette fuite lors de la rencontre avec le gros bonnet Sylvio…
Et à tout cela s’ajoute le dévoilement du passé du personnage de Lambert, alors que la simple photo du fils à son chevet suffisait largement et garder un peu de subtilité, par rapport à tout ce qui est textuellement expliqué.
Et la scène finale finit d’enterrer l’ensemble.

Dommage.

Nope.
Je crois que Cosmo est fan, si je me souviens bien des tops Berri.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Film que j'adore, depuis toujours (fan de l'affiche et la BA, déjà, quand j'étais gosse). Le livre est bien, et le film lui donne une belle texture. Après, il est surtout porté par les acteurs et cet univers nocturne.

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Que lire cet hiver ?
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Excellente photo de Nuytten. On a rarement eu l'occasion de voir Paris filmer comme ça. Un côté cradingue, réaliste mais avec un lyrisme présent mais pas trop appuyé. Il y a un équilibre qui fonctionne.
Malgré les faiblesses que tu signales le film se tient effectivement par son atmosphère et Coluche qui reste constamment fascinant.

Je ne l'ai pas vu (à QGJ de confirmer) mais je ne serais pas étonné que cela se retrouve dans Neige de Berto. Il y a ça aussi dans Simone Barbès ou la vertu que j'ai vu récemment.

Il y a de ça, mais n'ayant pas vu le Berri (ça a l'air d'être vieille France et déprimant au possible) je ne pourrait comparer.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Neige c'est dans le 18ème non ?

Revu aussi récemment. D’accord avec Jeronimo que je trouve même presque trop indulgent.

Deux choses qui m’ont particulièrement gêné, le jeu de Coluche : toujours sur la même note, jamais surprenant, quasiment le même regard au mieux mélancolique, au pire éteint, pendant un peu plus d’une heure et demi, c’est long. Il aurait déclaré par la suite « Ces cons-là m'ont filé un César pour mon interprétation dans ce film alors que je n'ai strictement rien fait. On m'a juste filmé dans ma déprime. ». Très clairvoyant, je trouve.

Et puis le personnage de punkette jouée par Agnès Soral, je ne sais pas si c’est son interprétation ou la distance qui nous sépare de cette époque, mais je n’y ai pas cru une seconde.

Ouaip.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Voici l'avis de Cosmo sur le film:

Pas de fioritures. Pas de vernis. Juste la nuit, le froid, la solitude, et un Coluche qu’on n’avait jamais vu comme ça. Un pompiste à bout de souffle. Un gamin paumé. Une ville qui suinte le gasoil, le silence et la menace. Tout est sale, gris, abîmé. Et pourtant, tout est juste. Un film qui vous prend à la gorge et ne vous rend l'air qu'une fois le générique passé. C’est un chef-d’œuvre qui n’en fait jamais trop. Tout est à sa place, tout est au bord. Du vide, de la chute, parfois de la tendresse.

Le Paris qu’il montre n’existe plus. Un Paris crasseux, trempé, usé jusqu’à la corde. Stations-service glauques, cafés vides, rues sans lumière. Ou plutôt : avec lumière. Mais une lumière triste, presque sale. Celle des néons de Bruno Nuytten. Toujours blafards, toujours trop froids. Un personnage à part entière dans ce film. Il ronge les visages, il les creuse, il les expose sans pitié.
Coluche est bouleversant. C’est un homme cassé qu’il incarne. Pas un clown triste : un homme qui ne joue plus, qui a jeté les cartes. Il est formidable de silence. Un silence lourd, plein d’histoire, porté par les propres fêlures de l’acteur. Face à lui, Richard Anconina est épatant. Jeune chien fou, animal blessé et insolent, attachant, perdu, acteur plein d’espoir. Et puis il y a les autres. Agnès Soral, lumineuse malgré la crasse, troublante dans sa fragilité. Philippe Léotard, magnifique de brutalité rentrée, avec cette façon qu’il a de parler comme s’il s’excusait de frapper.

Un mot de la musique, signée Charlélie Couture, qui ne cherche jamais à séduire, qui vient se glisser doucement, avec ses claviers froids, ses notes longues comme des gémissements. Elle rôde. Elle installe une fatigue. Un spleen mécanique. Quelques nappes, des battements, presque rien. Mais ça reste. Ça colle au film comme une odeur de gasoil.

TCHAO PANTIN ne cherche ni à dénoncer, ni à expliquer. Il regarde. Et ce qu’il voit est laid, mais profondément humain. C’est un film de solitude. De silences. D’errance. Un film noir, dans tous les sens du mot. Noir dans ses rues, noir dans ses âmes. Et pourtant, il y a quelque chose comme une lueur. Pas une lumière. Une lueur. Minuscule. L’idée que, parfois, deux êtres seuls peuvent se reconnaître. Rien de plus. Rien de moins.

J’imagine qu’à peu près tout le monde ici l’a vu ? et aimé ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Non sérieux là...

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T'oublies de dire que c'est mon Claude Berri préféré.

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