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Vicktor se comporte en veritable tyran avec sa jeune femme Ida, qu'il traite en esclave. Malade, Ida part se reposer a la campagne a l'insu de son mari et c'est Mads, la vieille nourrice de Viktor, qui s'installe en maitresse dans l'appartement. Viktor, devant l'autorite de la vieille femme, va peu a peu comprendre le mal qu'il faisait a la sienne.

Et ça ne passera pas avec moi malgré la joliesse du titre original (Du skal ære din hustru woah). Pas un problème de théâtre de chambre puisque Jours de colère marche très bien comme ça, plutôt un rejet de la fable aussi lourde que le maquillage dudit maître du logis est outré. La beauté plastique permanente ne compense pas l'ennui qui flotte comme un nuage sur le film mais après tout, il paraît qu'il y a beaucoup d'humour dans le film, j'ai peut-être loupé des détails.

2/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Aussi titré en France Tu honoreras ton épouse.
Le titre VO est plus haut, Master of the House à l'international.



Ça fait effectivement d'abord peur, tant le film semble se réduire au tableau édifiant et didactique des humiliations conjugales. L'ensemble révèle vite, cependant, sa nature ambiguë : on ne s'en rend pas compte tout de suite, mais ce pitch est un pitch de comédie. Son originalité est ici de ne pas toujours être traité comme tel : on alterne entre le pathos du cas social sordide, et le plaisir de la charge sadique - l'ironie de la situation n'étant pas vraiment exploitée sous l'angle du gag potache, mais plutôt dans l'optique de jouir, de manière vorace et quasi-régressive, de l'émasculation progressive de l'homme de la maison.

Le meilleur tient surtout aux scènes où la maison est pleine : la femme est rapidement sortie de son martyr solitaire, et le huis-clos du salon rempli (mari, femme, enfants, grand-mères, oiseaux) devient un territoire de guerre compartimenté de factions qui s'observent, qui réagissent, qui s'allient... C'est dommage que le film abandonne ensuite ce grand tirs-croisés des points de vue (même si ça continue autrement, via ces multiples portes derrière lesquelles on épie), et que dans le face à face entre la vieille et le macho, ce dernier dépose immédiatement les armes (on quitte alors la promesse réjouissante d'une guerre totale entre les deux, pour s'épancher sur une domination à sens unique moins trépidante, quoi qu’occupée à décrire des relations plus ambiguës - le curieux rapport père-fille aux relents œdipiens, notamment).

Au final c'est un plutôt bon film (enthousiasmant avant le départ de la femme, plus calme et appliqué ensuite), qui marque par sa rigueur sèche, même si Dreyer a la fâcheuse tendance de surligner inutilement par ses cartons (nombreux et moralisateurs) ce qu'il suggère très bien tout seul. C'est surtout, encore une fois, un film de Dreyer qui ne ressemble à absolument aucun autre film de Dreyer, l'extrême précision du trait exceptée : le caractère hétéroclite (d'apparence seulement ?) de cette filmo reste toujours aussi surprenant.


Concernant le blu-ray : Criterion fait comme d'hab du bon boulot, mais je suis surpris, pour la première fois, de les voir traduire directement les cartons en anglais, au lieu de les sous-titrer. C'est un détail, mais un peu bizarre vu leur maniaquerie habituelle, et un peu débile ici vu que les insert de textes filmés restent en danois...

Ah, ouf !

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N'écoutez pas Film Freak

lol, pourquoi ?

Assez stupéfiante leçon venant d'il y a 100 ans tout pile aux plus vils représentants du patriarcat, au moyen d'une charge scénaristique lourde mais pas balourde, Le Maître du logis vaut aussi pour sa description minutieuse d'une vie de femme au foyer, ses mille détails et astreintes. Et puis il y a aussi une humanité qui irradie chaque plan, chaque visage. Il me tarde de poursuivre Dreyer dont je n'avais jusque-là vu que Le Procès de Jeanne d'Arc.

Faut vraiment que je me décide à ouvrir ce coffret blu ray Dreyer que j'ai depuis au moins 5 ans (enfin je crois que celui-là est pas dedans).

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CroqAnimement votre

Oui il était bien celui-là, très moderne, souvenir vague mais très positif.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)