Forum de FilmDeCulte

Un jeune homme arrive un soir dans une auberge et se retrouve impliqué dans une série d'événements mystérieux.

...à base de vampires, dans une relecture à partir de Sheridan Le Fanu aussi décalée que l'orthographe choisie pour le titre. Dreyer dit avoir voulu créer un rêve éveillé, explorant l'effroyable de notre propre subconscient, et c'est vrai qu'il y a là-dedans quelque chose du demi sommeil, un récit sur les créatures du miroir avec ce sentiment d'inquiétude et sa liberté narrative qu'on peut retrouver 70 ans plus tard dans l'Inland Empire de Lynch.

Dreyer installe son atmosphère macabre dès ses premiers plans de faucheuse et signe un objet formel assez fascinant, avec une caméra sans cesse en mouvement et une lumière diffuse qui accentue l'onirisme étrange de l'image, plastique du muet bien digérée dans un film parlant et moderne. L'influence sur une marmaille de petits enfants dans tout le cinéma d'horreur semble évidente, notamment chez Polanski dont l'un des personnages du Bal des vampires a été comme copié-collé d'ici, le film distribuant quelques séquences purement fascinantes comme celle des ombres des danseurs ou la vision subjective à la Alexandre en contre plongée d'un cercueil.

Tout ça pour dire que c'est très impressionnant les cocos.

5+/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ouais, je l'ai redécouvert récemment (j'en gardais qu'un très lointain -mais fort- souvenir d'une séance au cinéma de minuit quand j'étais gosse) et une fois de plus ça m'a bien scotché ! Quelle putain d'ambiance, quelles images !!!

Je l'ai rendu à ma médiathèque mais je peux le ré-emprunter aussi, je te dirai.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Il est passé sur Arte récemment non ? Je crois l'avoir enregistré, dans ce cas je peux faire une copie DVD.

Propulsant direct dans l'action, chevauchant un rythme épileptique (aucune pause, la folie) gavé de mouvements de caméra, Dreyer se fout comme de l'an 40 qu'on rentre dans son histoire, d'ailleurs bien floue : à quelques exceptions près (la scène très simple entre les deux sœurs, sublime), on reste en dehors, et c'est très froid. Mais le film étale tellement de virtuosité (c'est, très bêtement, un des plus beau film que j'ai jamais vu, visuellement parlant) qu'il parvient à conserver un aura de fascination intact. Exactement comme un train fantôme : pressé d'aller voir quelle va être la prochaine féérie macabre, la prochaine "magie", la prochaine idée de plan... On bouffe de l'imagerie dopée non stop, c'est absolument superbe.

Et puis le film a une particularité étrange, entre le muet et le parlant, indécis, qui lui donne beaucoup de gueule.

Un bon gros 5/6

Et, pour changer, la jaquette de l'édition Criterion est magnifique, bien dans le ton du film...

Ah bon, il met des notes Tom !

Pour ma part, je regrette un peu de m'être laissé aller à lancer le film dans des conditions pas terribles, mais le pouvoir de fascination du film aquand même fait son effet.

Si parfois c'est un peu difficile de garder le fil des évènements, le film nous plonge dans un entre-deux désarmant, piégé entre rêve et conscience, muet et parlant, ombre et lumière... Il y'a un enchainement d'idées visuelles impressionant, c'est vraiment à la fois totalement déroutant et d'une beauté stupéfiante.

Dreyer j'ai pas vu grand chose pour le moment, mais à chaque fois j'en sors

Ma prochaine étape sera Jour de Colère.

Ouais, je me passe régulièrement la scène des ombres chinoises. Ca tue.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'étais jeune, je savais pas.


Tu vas être déçu.