Forum de FilmDeCulte

De nos jours, Tic et Tac évoluent autant dans le monde de l’animation que dans celui des humains. Depuis la déprogrammation de la série dont ils étaient les héros, leurs vies ont pris des directions diamétralement opposées. Tic s’est reconverti en représentant en assurances et mène une existence ordinaire dans une banlieue résidentielle. À l’inverse, Tac a fait l’objet d’une opération médicale et se produit dans des galas et conventions empreints de nostalgie, où il tente vainement de retrouver sa gloire passée...

Cette adaptation des aventures des deux célèbres tamias a pris une page du Roger Rabbit playbook pour la coexistence de l'animation et du monde réel, et, plus récemment, de celui de DETECTIVE PIKACHU pour le trip nostalgique justifié par une prise de distance méta. Si les personnages ne sont pas cultes pour moi (jamais regardé la série animée), il faut reconnaître que le résultat est plaisant parce que constamment distancé.

Pour donner une idée du délire, Tic n'a pas évolué donc est resté en animation 2D, alors que Tac s'est fait refaire en CGI afin de s'assurer une nouvelle carrière. Et dans leur monde, on croise des persos aussi communs que Picsou et aussi abusés que la première version filmique de Sonic (celui de la bande-annonce qui a été refait avant la sortie du film), ici nommé "Ugly Sonic" et qui survit péniblement en signant des autographes dans des conventions. Lorsqu'ils se baladent ils atterrissent dans les mauvais quartiers, aka la Valley, aka la "Uncanny Valley", peuplée de personnages numériques foireux qui continuent à marcher même quand ils butent contre des bornes à incendie, et où ils croisent un nain CGI niveau Beowulf ressemblant vaguement à Seth Rogen et dont les yeux ne sont pas parfaitement alignés avec les trous. Génial.

En fait c'est la définition même du plaisir coupable: c'est marrant parce que ça nous parle, parce que c'est fait avec la même ironie qu'on pourrait avoir par rapport à tout ça (réalisé par Akiva Schaffer qui a réalisé 4 milliards de sketchs SNL et les clips légendaires du Lonely Island)... et en même temps c'est une prod Disney qui est bien consciente de ce qu'elle fait, et qui en s'auto-parodiant "compense" (comme on compense son empreinte carbone). L'incarnation ultime de ce monde de la pop-culture et de la distance ironique qui s'auto-dévore... Et pourtant, bien qu'on se sente manipulé, comme si on utilisait notre propre nostalgie et notre propre ironie contre nous, ça reste marrant et sympa à regarder.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J’ai ri aux rires de Liam.

On passe du rire au Liam.

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Qui-Gon a tout dit.
Pas un grand film mais on ne s'ennuie pas une seconde, et on rit tout de même beaucoup à toutes ces réf abusées. Ça passe tout seul.

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Netflix les gars, Netflix.

Petite déception après sa bande-annonce qui promettait un nouveau Roger Rabbit même si le film est très sympathique parce qu'il aurait pu être beaucoup plus s'il essayait, comme The Lego Movie et Ready Player One pour citer deux films similaires dans leur maelstrom d'univers, de vraiment raconter quelque chose sur la question et non juste en faire de l'humour.

Au demeurant, c'est quand même drôle et inventif. Y a vraiment une avalanche d'idées - faudrait faire des arrêts sur image pour tout capter - ainsi que des trucs transgressifs improbables (que je vais pas spoiler bêtement comme Qui-Gon) et un sous-texte intéressant dans le trio de méchants mais trop incohérent pour être porteur.

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Fascinant ce film parce qu'il y a tout les ingrédients pour que ce soit génial, ça fourmille d'idées démentes et surprenantes (l'opération CGI, le rapport aux films bootlegs, Ugly Sonic, les références improbables [l'ours Coca-Cola !]...) et pourtant c'est super moyen. L'histoire purement prétexte est sans intérêt, le rôle humain de la fliquette est embarrassant de transparence et surtout l'humour est bien trop basique, au ras des pâquerettes, ça manque totalement de folie, d'absurde ou que sais-je pour sortir du tout venant. Venant d'Akiva Schaffer et Andy Samberg ça m'étonne pas trop, chantres d'un certain humour mainstream US (cf Brooklyn 99) mais du coup c'est dommage. Je vois les refs, je vois ce qu'ils ont voulu faire mais l’exécution est faible, totalement attendue, sans aucune surprise. Du coup je me suis limite emmerdé tant j'ai trouvé ça anecdotique.

Puis évidemment difficile de passer outre le cynisme de l'entreprise. Disney qui ironise sur les suites et les remakes moisis c'est cocasse.

C'est con parce qu'on sent un vrai bon esprit derrière, on a vraiment envie que ce soit bien mais au final c'est super moyen. Loin de la folie créative d'un Lego Movie et évidemment incomparable avec le génie total de Roger Rabbit.

2-3/6

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CroqAnimement votre

oeil de lynx évoquait dans un autre topic les errements stratégiques de disney +, et c’était marrant de voir ça maintenant. ça n’est pas vieux, mais c’est déjà le témoin d’une époque révolue, lorsque disney ne voulait sortir en salles que des blockbusters et réserver à disney + des mid budgets. alors il y a eu des remakes live action de seconde zone (pinocchio, la belle et le clochard), timmy failure qui a été purgé depuis, des trucs oubliés de toutesetdetous, et ça.

la nature profondément industrielle du produit est incontournable en voyant le film, mais une fois n’est pas coutume elle l’enrichit plutôt. et le cv des mecs qui l’ont fait, habitués à délivrer du contenu pour des cases, a sûrement joué. et donc le talent pour comprendre et transformer efficacement les contraintes en bonnes idées est vraiment admirable.

il faut mettre en valeur le deep catalogue qui sera sur disney + ==> on va faire un film d’après une série un peu oubliée, et la série sera proposée juste après le film au spectateur.
oui mais c’est un peu oublié ==> ce sera un axe du film, les toons c-list sur le retour.
et logiquement disney + ce sont des 30-40 qui s’abonnent pour que leurs enfants regardent des trucs, ce sera donc en référence à une série et des personnages qu’ils regardaient petits, avec des refs de partout pour cette génération (y compris celle de roger rabbit qu’on regardait enfants…) et ils pourront regarder ça avec leur petit qui lui sera au premier degré.

et tout ça est fait avec un vrai talent, énormément de choses drôles, une tornade d’idées dans tous les sens, un concept des toons oubliés qui est riche et drôle et fait sérieusement, tout le délire sur les styles d’animation c’est franchement impressionnant et fait avec soin. le tout pourrait être cynique au delà du raisonnable, mais c’est tellement frontal et assumé d’une part et intelligent de l’autre que tout passe, même l’appel du pied à la fin pour la même chose avec mystery mask.
il se trouve par ailleurs que l’histoire est sympa à suivre au premier degré, une vraie petite aventure rigolote, que ça ne surjoue pas le quota « du coeur et de l’émotion » mais a un petit truc mignon sur l’amitié de ces deux créatures, que c’est proprement faites que même si je les préfère dans les dessins animés 40s où ils passent leur vie à s’engueuller tout en étant inséparables, c’est vraiment deux chouettes personnages.

je me suis pris à regretter l’absence de numéro 2, ils sont très forts.