Forum de FilmDeCulte

Noa fait la connaissance de Steve dans une épicerie. Elle tombe sous le charme de cet homme très séduisant et accepte de partir avec lui en amoureux le temps d’un week-end. Elle va vite découvrir que son nouvel amant a un appétit insatiable… et peu commun !

SPOILERS

Vous reprendrez bien un peu de body horror féminin ?

Ce premier film qui a "fait sensation à Sundance" a pour tête d'affiche Daisy Edgar-Jones, qui est à 2022 ce que Zoom était à 2020: le truc dont t'entendais jamais parler et qui soudain est partout.
Sur un pitch très GET OUT, Mimi Cave s'amuse avec une intro marrante par ses petites observations sociétales, sa jolie photo mordorée et son plaisir narratif à faire de son premier acte un prégénérique (de 33 minutes ! A l'échelle du film, ça nique DRIVE MY CAR).

Lorsque l'horreur se met en place, on se rend compte à quel point le cannibalisme est un tabou puissant. Si puissant qu'il suffit d'un rien pour nous horripiler. Un simple plan d'assiette avec une viande anodine présentée comme un bout de sein est immédiatement glaçant.

Cependant, le film reste en surface. Cave ne questionne ou n'exploite pas suffisamment le trouble inhérent au geste du cannibalisme, que ce soit dans sa portée tabou, ou sa portée métaphorique. Il y avait tellement plus à faire. Ici c'est un enjeu gore mais c'est tout.

Et encore, gore, je suis gentil. Car on s'attend à ce que le film montre davantage de mutilations. Ainsi, on redoute pendant tout le film de voir l'apparence de Penny, et finalement juste il lui manque une jambe. Je m'attendais à une démarche bien plus jusqu'au-boutiste, avec genre une femme-tronc Pascal Laugier-style.

Un peu frustrés sur le plan de l'horreur, on se rattrape avec une mise en image qui ne manque pas de chien même si elle est assez contente d'elle-même, et surtout quelques fausses pistes scénaristiques sympa: c'est pas mal comment Cave et sa scénariste font tout pour qu'on croit que Penny est une voix imaginaire ; sympa aussi le pote barman qui rebrousse chemin au moment-clé.

Sur la fin, le film vire à la catharsis artificielle et dans l'air du temps, avec les trois filles (blanche, noire, asiatique, comme par hasard) qui se réunissent pour faire la nique au mâle. Fatiguant car tellement calculé et éculé, tout comme les multiples répliques sociétales droppées de ci de là et qui font juste rouler des yeux.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tu avais Eternal sunshine où ça durait 40 minutes je crois.

Juste par curiosité, quelle est la différence entre une première partie et un prégénérique de 40 minutes ?

Elle a surtout déjà été faite en 2002 à propos de Mimi Leder.

Sinon j'ai presque envie de voir le film pour Daisy-Edgar Jones la révélation de Normal People.

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CroqAnimement votre

J'ai été plutôt séduit par la première demi-heure en mode comédie romantique contemporaine. Les deux comédiens ont plutôt du charme, ça fonctionne bien, c'est juste cliché sans être énervant (évidemment le perso de la pote qui conseille). Puis arrive ce basculement, accompagné du générique donc après bien 30mn de film (déjà la pose). Et là tout se casse la gueule. Je trouve qu'il n'y a absolument plus rien qui marche, je n'ai cru à peu près à rien du tout de ce qui m'est raconté à partir de ce moment là. La faute à un scénario bien trop prude sur ce qu'il veut raconter, qui n'ose absolument pas plonger dans l'horreur viscérale de la situation et un ton très bizarre comme volontairement cringe avec des scènes de danse, ou un montage où le perso masculin cuisine en musique, une espèce de tentative d'apporter une certaine ironie par rapport à ce qu'on raconte comme si on avait presque honte de faire "juste" un petit film d'horreur basique.

De toute façon tu sens trop que la réalisatrice est persuadée de faire un elevated horror à la A24 alors qu'en réalité elle fait une série B chiantissime et plus embarrassante qu'autre chose. Le personnage principal agit en débit du bon sens, il est vraiment très faible, tout ce jeu de séduction ne fonctionne pas, là encore je n'y ai pas cru une seconde. Puis arrive cette fin risible en mode féminisme pour les nuls avec le classique croquage de bite et des dialogues du style "you are part of the problem" alors qu'on défonce le crâne de la pauvre Charlotte le Bon (?) qui a deux scènes et qui joue la femme complice du méchant. Tout simplement ridicule.

1/6

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CroqAnimement votre