Forum de FilmDeCulte

aka A Cry in the Dark aka Evil Angels



Alors qu'ils campent dans l'outback australien, une famille d'adventistes connaît un drame lorsque leur bébé disparaît en pleine nuit, semblablement emporté par un dingo. Seule sa mère dit avoir vu l'animal fureter dans la tente avant de s'enfuir. Très vite, les rumeurs naissent et elle se retrouve accusée d'infanticide.

Je continue de factchecker le top 10 des courtroom dramas de l'AFI avec le n°10 de la liste inspiré d'un fait réel dont j'avais eu vent grâce aux références qu'il a essaimé dans la pop culture (Seinfeld notamment).

Le film ne joue pas réellement sur une quelconque ambigüité, même si la mise en scène évite judicieusement de montrer ce que personne d'autre que la mère n'a vu (on ne la voit pas coucher l'enfant, on ne voit pas de bébé dans la gueule du dingo qui s'enfuit), écartant de ce film de procès tous les rouages qui le rapprocheraient d'un polar ou d'un thriller (le peu d'enquête qu'il y a se déroule principalement hors champ, les scènes au tribunal ne cherchent pas de tour de force dans l'argumentation ou les interrogatoires), préférant tisser un drame sur la cour de l'opinion publique.

Assez rapidement après le drame, le récit s'agrémente de courtes séquences montrant les réactions du peuple, dans les bars, dans les foyers, au bureau, et la presse prend une place prépondérante avant même le commencement des procédures judiciaires, montrant l'avidité dénuée d'humanité de ces rapaces et la manière dont ils alimentent les théories les plus fumeuses. La meilleure séquence du film est probablement ce court passage montrant le montage d'une interview du couple.

Cela dit, à la longue, ces aperçus des spectateurs de l'affaire finissent un peu par lasser, les commentaires étant tantôt didactiques (pour bien expliciter l'enjeu de la prochaine question que va poser le procureur à l'accusée) tantôt un prêt-à-penser, dans un sens comme dans l'autre, empêchant le spectateur de se forger la moindre opinion tout seul. Je ne reprocherais jamais à un film d'avoir un avis tranché mais ici c'est davantage établi qu'incarné. Et comme le drame humain n'est pas forcément bien servi étant donné que le couple, croyants en mode "c'est la volonté de Dieu", semble s'en remettre assez vite avant que le père (Sam Neill, très bon) ne vacille un peu sous le poids de la culpabilisation et des accusations sur la fin. A ses côtés, Meryl Streep caméléone une fois de plus mais le film ne pousse pas assez le mélo à mon sens pour que l'on soit touché.

On va dire que ça fait le taf (et la mise en scène est plutôt solide) mais il y a des carences.

Top 10 de mes sseufs.

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