Forum de FilmDeCulte

Quand Blanche croise le chemin de Gregoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux.

Sur un sujet sociétal qu'on n'oserait qualifier de "dans l'air du temps", l'emprise, Valérie Donzelli surprend au premier abord avec une mise en image rétro: 1.85 avec un grain et contraste pelloche, présence de Melvil Poupaud, poésie absurde du quotidien (Efira joue Blanche habillée en blanc et sa jumelle Rose habillée en... you guessed it). On est dans le monde de Rohmer puis, lors de l'unique décrochage chanté (!) du film, chez Demy et Michel Legrand.

Le sujet est battu et rebattu et pourtant tout de suite Donzelli fait péter les coutures, surtout que le film bascule assez rapidement dans une esthétique toute autre, qui convoque le giallo, le film de maison hantée... Le problème, c'est que les coutures qu'elle fait péter sont jaunes fluo. Autrement dit le film n'est jamais normal avant de devenir bizarre, du coup le glissement dans l'angoisse parait aussi artificiel que ce qui a précédé.

Cependant, la deuxième moitié reste suffisamment tenue sur le plan tonal pour qu'on s'y accoutume et qu'on ne puisse s'empêcher de frémir aux moments d'angoisse que subit Efira (superbe jumpscare silencieux qui a fait sursauter la salle).

Finalement c'est assez étonnant car ce trip zigzaguant et formel, voir formaliste, aboutit une mise en image finale des plus sobres et dans un univers aux contours bien plus familiers Dommage cependant d'avoir coupé le plan final aussi tard, il aurait fallu le stopper 5 ou 10 secondes plus tôt.

Et sinon c'est marrant que Donzelli ait convoqué en seconds rôles Romane Bohringer, Laurence Côte et Virginie Ledoyen. L'impression jouissive de feuilleter les pages "Portrait" d'un Première de novembre 96.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je déteste le roman et j'ai pas du tout aimé le film (mais qui enlève tout l'aspect autofiction du roman où Reinhardt se mettait en scène). J'aime pas le cinéma de Donzelli et je trouve que le sujet lui sied particulièrement mal. Tout est très artificiel, sa mise en scène est trop clinquante et toc, puérile, tout est trop évident dans le film tellement c'est appuyé grossièrement par la mise en scène (il y a un zoom hyper violent sur un téléphone a un moment j'ai pouffé de rire). On comprend l'idée, faire de ce drame conjugal un film d'horreur mais c'est pas du tout original. Sur le même sujet Mon roi était bien meilleur et pour le côté horreur thriller Jusqu'à la garde est aussi largement au dessus. Efira c'est fascinant on dirait qu'elle joue le même personnage de film en film.

2/6

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CroqAnimement votre

J'avais lu le roman, qui vise les ménagères de plus de cinquante ans, et en effet, c'était très mauvais.

impressionnante carrière de valérie donzelli qui travaille sans discontinuer depuis 12 ans uniquement sur la hype la guerre est déclarée, vu que tout ce qu'elle a fait ensuite a subi un lourd échec public et/ou critique, avec l'accident industriel marguerite et julien pour couronner le tout avec ses 26 000 entrées.

son incursion dans le virginie efira movie-verse va lui permettre de passer les 500 000 entrées et lui donner le jus pour 10 nouvelles années de mauvais films qui flopent, félicitations à elle.

Moi je l'aime bien Donzelli, son côté foldingue, je craignais forcément le pire avec Efira, mais j'avais envie d'y croire comme dirait QGJ. Eh ben non, le film est effectivement une purge, quand je vois Donzelli et Diwan au scénario on se demande comment elles se sont démerdées pour pondre un machin aussi mal ficelé. Si j'en crois d'ailleurs la boussole du forum, Blanche n'aurait pas de sœur jumelle dans le roman, quel idée saugrenue de faire jouer un rôle de jumelle à l'actrice la plus monolithique de sa génération (comme le dit Art Core elle semble toujours jouer le même rôle, parce qu'elle est absolument incapable de la moindre variation dans son jeu). On saisit évidemment les raisons de cette riche idée, qui va de paire avec les innombrables plans de Poupaud qui passe de l'ombre à la lumière (ou inversement). Mais c'est malheureusement terriblement peu incarné à l'écran, on ne voit que les intentions mais aucunement leur concrétisation. On se prend un moment à espérer une petite entourloupe à base d'échanges de rôles entre jumelles... qui ne surviendra évidemment jamais.

Au final le film ne semble être qu'une accumulation d'erreur, de ton (atmosphère pesante dès la première rencontre, hors de tout à-propos, ce qui ruine toute potentielle montée de tension), de durée (je suis convaincu que le récit recouvre un laps de temps beaucoup trop important, avec trop de scènes qui voudraient nous faire ressentir la montée de l'emprise, mais au final on se retrouve avec des ellipses de plusieurs années entre 2 micro-évènement c'est absolument pas crédible), de direction d'acteur (ou de leur choix). Franchement pas bon, mais si ça peut permettre à Donzelli de regagner un peu de crédibilté et de nous ressortir 2/3 films farfelus je prend.


Lol, non, ni chez l'un ni chez l'autre. Pour la chanson, on est plus chez Bozon que chez Demy (et la scène est totalement nulle).


Sans déconner ? Jump scare le plus éventé vu depuis bien longtemps, il est tellement téléphoné et lourdement préparé que j'ai vu Poupaud dans le miroir avant qu'il n'apparaisse

C'est pas moi c'est Murph-- Art Core.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'hésitais à y aller, par peur justement de l'estampille "Efira" accolée sur un film artificiel et sans saveur. Je vais donc m'abstenir