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Djo vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui vient de fuir le conflit ivoirien débarque chez eux avec ses trois enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à leur trouver un local. Mais face à la demande croissante et dans la perspective d’offrir une vie décente à sa fille, Djo bascule et devient marchand de sommeil

Beau film poignant, sur un monde et des situations dont on soupçonne l’existence sans les connaitre vraiment.

La mise en scène, précise et discrète, arrive vraiment à appréhender la problématique du logement et de l’espace (la majeure partie du film se déroule en intérieur). Les acteurs sont tous excellents et offrent à leurs personnages la véracité nécessaire (Et Magimel est une nouvelle fois magnifique).

Seul bémol, un scénario un peu alambiqué, qui enchaine, parfois mécaniquement, des péripéties inutiles.

3,5/6

marrant, j'en arrive à la même note mais pas de la même manière.

j'ai trouvé le scénario très bien, il mélange de manière habile et rythmée les enjeux du personnages et les avancées de l'intrigue, chacun nourrissant l'autre.
une autre de ses qualités est de ne pas être manichéen, à commencer par le personnage principal, qui est fondamentalement un méchant de l'histoire - mais qui ne l'est pas méchamment. mais en plus de ça, il s'applique à faire faire ponctuellement de la merde aux 'gentils' et à rendre les 'méchants' humains. c'est aussi vrai politiquement, on ne se limite pas aux gentils migrants africains contre le méchant etat français, c'est plaisant. le scénario explore la complexité des gens et des choses, ne donne pas de réponses toutes faites, c'est reposant et stimulant à la fois.

le film fait vraiment très "dossier de l'écran", on a envie de rester après le générique de fin pour assister au débat, mais au final le "sujet" m'a presque paru être l'immigration africaine en france que les marchands de sommeil, sur lesquels on apprend au final pas grand chose. mais sur l'immigration, j'y ai vu un portrait vraiment complexe, et réaliste. on y voit les gens installés, français, qui sont sans cesses ramenés à la solidarité familiale ou ethnique ("c'est un vrai oncle ou un oncle à l'africaine ?"), quitte à ce que ça les empêche complètement de vivre correctement alors qu'ils pourraient potentiellement avoir les possibilités. on y voit l’extrême misère, la débrouille tout le temps, le flux continu d'arrivées, les différences culturelles, l'humanité.

et du coup, c'est de la "représentation" intéressante - le réalisateur est Noir, comme 90% du cast, et ça raconte vraiment un point de vue, un milieu, des expériences, des problématiques originales et différentes de ce qu'on voit habituellement, en empathie avec des gens que je ne connais pas - ce que permet le cinéma, quoi.

je suis en revanche beaucoup plus circonspect sur la réalisation - ça pourrait être un téléfilm france 2, un truc netflix, une série espagnole - c'est vraiment filmé comme TOUS les trucs du moment, l'uniformisation totale des images et des mises en scène m'épuise et là ça pourrait vraiment être réalisé par une IA.
et c'est potentiellement ce qui retient le film, il y a fondamentalement un gros manque d'ambition et de souffle - l'incarnation du film qu'on oublie complètement, qui disparaitra complètement, il y a une petite volonté de "genrifier" le films social français mais enfin dans l'abolsu c'est totalement dans les clous, donc difficile de s'emballer pour un film qui n'est pas grand chose, qui l'est de manière efficace, mais qui est content de l'être.

D'accord avec toi sur la vision sans manichéisme, il est même assez sévère envers sa propre communauté

Ma fille aussi achiépo ce week-end pour la première fois.

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Au vu de ce bide, je préfère me contenter de dire que FingersCrossed a tout dit. Je suis pas forcément d'accord sur la mise en scène, certes relativement impersonnelle, mais tout de même efficace, avec même une séquence en mode film d'horreur inspirée.

J'ai kiffé la scène d'embrouille entre Ophélie Bau et son supérieur, j'aurais bien maté tout un film de Jeanne Herry là-dessus. Mais mêler le point de vue "officiel" et celui d'un marchand de sommeil est plutôt bien vu, ça donne une impression d'exhaustivité, déjà que la plongée dans cette réalité, dans l'appartement rempli d'oncles et tantes, sentait l'authenticité.

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