Antonio Berlinghieri, un ingénieur de quarante ans séparé de son épouse s'en va rendre visite à son fils placé en pensionnat. Sur la route il dépanne une bande de jeunes allant passer le week-end au bord de la mer. Dans cette bande dont les membres n'attirent pas vraiment la sympathie, il remarque Francesca qui s'amuse à le provoquer. Notre ingénieur tombe sous le charme et finit par intégrer le groupe ne voulant pas perdre de vue cette jolie jeune fille et se nourrissant d'illusions, allant même jusqu'à supporter les humiliations que lui feront subir le groupe. J'ai souvent du mal avec les "comédies" italiennes. Sans que je sache vraiment pourquoi. Formellement c'est réussi. Sociologiquement plutôt juste . Est ce parce que je ne supporte aucun personnage que je trouve insupportables ? Ce film ne déroge pas à la règle.
Thématiquement le film est très proche du fanfaron. Il est cependant moins réussi. Il y avait un rythme, une qualité croissante dans le film de Dino Risi qu'on ne retrouve que partiellement ici. Le rythme est moins maitrisé et le film tire un peu en longueur par moment.
La qualité première du métrage est indubitablement Catherine Spaak. Elle était au summum de sa splendeur et on comprend pourquoi Antonio joué par Ugo Tognazzi craque pour elle. Francesca, c'est la jeunesse, l'insouciance, la beauté, la joie de vivre incarnée. Libre et amoureuse des hommes, de la vie. Qui s'amuse à vivre. Et qui s'amuse avec son vieux séducteur sur le retour dont elle se moque. Cependant si on comprend pourquoi physiquement le macho est attiré par cette jeunette, on a du mal à croire à son basculement. Il est décrit au départ comme un italien macho et séducteur dans toute sa splendeur. Il est aux commande de sa belle voiture comme il gère sa vie. Les femmes sont à ses ordres, il en use comme il veut, il est au centre des choses, il mène son existence comme il l'entend. Il ne pense qu'à lui. Et on ne peut pas dire qu'il soit sentimental. C'est même tout le contraire. Comment cet ingénieur (terme dont les jeunes usent et abusent), rangé, sérieux peut-il se laisser entraîner par cette gamine et sa bande de crétins heureux, superficiels qui ne pensent qu'à l'amusement et changent d'humeur comme de maillot de bain entre deux danses ?
Il est en décalage permanent avec cette une jeunesse frivole qu'il ne supporte pas lui-même si ce n'était ce désir de séduire la jeune fille qui le pousse à rester toute une journée avec elle et participer à leurs jeux et délires.
Le film montre cette génération comme essentiellement superficielle, avec leur désir fou à eux qui consistent à brûler la vie dans les plaisirs, les jeux et les défis triviaux. A un seul moment, cette surface légère, lors de la scène du slow, laisse entrevoir une sensibilité cachée sous leurs dehors futiles.
Francesca (C.Spaak) mène Antonio par le bout du nez. C'est à la fois pathétique et drôle car évidemment, l'homme qui à l'âge de son père et pourrait aujourd'hui presque tomber sous le coup de la loi, n'arrivera pas à ses fins.
Donc même si c'est certainement le but, je déteste quasi tous les personnages et j'ai eu envie de noyer cette bande de jeunes durant tout le film.
Il est aussi dommage que l'actrice semble doubler sur la plupart es scène à part quand elle chante.
Reste quand même de très belles scènes ( la scène ou Franseca saute de voiture en voiture ,la scène du campement sur la plage, le final poignant sur les pleurs d'un Antonio ) et une jolie musique d'Ennio Morricone.