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Enflammance totale de la tagline


Au XIXe siècle, Keetje Tippel s'installe avec sa famille dans les faubourgs d'Amsterdam... Le film traite des conditions de vie déplorables, du travail et des histoires d'amour de Keetje...

Il y a une évolution notable dans le savoir-faire de Verhoeven et Soeteman. Du point de vue de l'écriture, je ne sais pas si c'est dû à la linéarité de l'histoire vraie et du parcours de cette jeune femme, mais on a un récit moins aimless que les deux précédents. C'est même entraînant à suivre (de manière générale, la principale surprise sur ces premiers Verhoeven est qu'ils ne sont absolument pas désagréables à suivre comme j'aurais pu le craindre pour des films d'art et d'essai/hollandais/historiques) ces tribulations d'une pauvresse qui va de boulot en boulot, connaît différentes strates sociales... C'est absolument pas Forrest Gump mais c'est bizarrement ce à quoi j'ai pensé, ainsi qu'à Showgirls qui semble en être un remake officieux en plus vulgos.

J'ai l'impression que c'est la première fois que Verhoeven s'intéresse vraiment aux thèmes qui vont caractériser son cinéma, à savoir le pouvoir et comment le sexe, l'argent et la violence peuvent être des moyens ou des fins de cette quête de pouvoir.
Je me demande s'il existe un autre cinéaste pour lequel "un viol" serait une de ses marques de fabrique
Quoiqu'il en soit, j'ai apprécié l'incursion de la vision Verhoeven dans le roman historique classique, avec tout ce que ça comprend de saleté (même une tête plongée dans un chocolat chaud, ça devient cradingue avec Paulo). Je trouve tout de même la fin une fois de plus abrupte. J'apprends que les parallèles historiques ont été coupées faute de budget, ce qui rend le film moins épique mais plus intime, ce qui n'est pas forcément un mal, mais du coup, ce climax vite résolu et ce freeze frame final manquent un peu de cuisson. La fin originale du script voyait Tippel devenue elle aussi une riche pourrie et ç'eut été plus à-propos.

Pour revenir à ce que je disais en début de critique, dans la mise en scène aussi, on a affaire à un Verhoeven beaucoup plus assuré, avec un découpage plus construit. La caméra portée du début se mue en mouvements qui lient deux éléments dans un même plan ou en travellings soulignant l'évolution de la protagoniste à un autre statut... Disons qu'il y a davantage de sens dans les plans, c'est plus composé.

Pour le moment, je trouve chaque film (marginalement) plus réussi que le précédent.

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Almodovar ?

Peut-être, j'en ai vu très peu.

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J'ai trouvé le film très moderne dans son approche, décrivant les difficultés rencontrées par le personnage principal sans atermoiement ni acharnement, et renvoyant les hommes à leur dégueulasserie et leur pouvoir sans virer au démonstratif.

C'est très brut par moment, on ne peut pas dire que c'est tout en finesse, mais malgré la fin un peu traitée par dessus la jambe le film accouche d'une beau plaidoyer féministe. Sans doute mon préféré de la période hollandaise de Verhoeven (il me reste à voir Spetters).