Forum de FilmDeCulte

J'adore le distributeur qui te sort une affiche absolument affreuse pour être bien sûr de ne pas attirer par accident un public qui n'avait pas prévu d'aller voir ce film, ou tout simplement éveiller la curiosité pour un film pas véritablement facile de prime abord.
Soit. Le film nous raconte la vie de plusieurs personnages dont un groupe d'adolescents dans une petite ville du nord de la Chine. Le film est basé sur un système rigoriste duquel il ne déroge jamais. Plans fixes, scènettes et surtout passivité totale des personnages. Quand on sonne à la porte, on ne s'en inquiète que 15 secondes plus tard. Quand on pose une question, on y répond que 15 secondes plus tard. Il y a comme une incommunication terrible entre tout ses personnages qui ne parviennent pas à interagir correctement. Ils ne semblent pas se comprendrent et encore moins se comprendre eux-mêmes. Bloqués dans une vie d'une vacuité glauque et effrayante, dans une ville où les sons d'une guerre sourdent alentour, ils vivent une vie aveugle absente d'elle-même. Mais dans cet espèce de noirceur absolue refait surface un humour de l'absurde salvateur où les situations, par leur extrême incongruité en deviennent abstraites et il ne reste plus qu'à en rire. Un rire un peu en sourdine, un peu douloureux quand même, car la réalité du film est affreusement sombre. Ca m'a fait penser par bien des côtés à du Roy Andersson (bien que je préfère la grandiloquence du suédois à l'épure du chinois). Intrigant.

4/6

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CroqAnimement votre

Oui, on pense beaucoup à Roy Andersson. Le film coche pas mal de cases de ce que j'aime au cinéma. C'est souvent beau, j'adore les friches industrielles, il y a de l'humour décalé mais je me suis endormi deux fois alors que je suis habituellement d'une grande résistance... Bien sûr, ce n'est pas un critère en soit, mais je trouve la lenteur exagérément contrôlée.

Mais bon, je vais surveiller ce réal, il a un vrai sens du cadre, du travail sur le son hors champ.
3/6

Impression qu'il a rien fait depuis 2010, ou en tout cas rien qui soit sorti ici.

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CroqAnimement votre

Li Hongqi is definitely one of the very special figures in the Chinese independent film scene. After making three acclaimed fictions with strong personal style, So Much Rice (2005), Routine Holiday (2008), Winter Vacation(2011), he began a documentary series named Shen Jing (Hooly Bible), in which he plans to make 4 films in 12 years examining different aspects of Chinese society. This year he just finished the 2nd one, a piercing portrait of a banal park. We are honored to premiere the long trailer here https://vimeo.com/185196447. The film will have its world premiere in the coming Singapore International Film Festival.

Me suis toujours interrogé : de quoi vivent ces réalisateurs au quotidien ?

Question symptomatique : combien d'auteurs aujourd'hui enquillent les films tous les deux ans (voire tous les ans) par nécessité alimentaire plutôt que par nécessité artistique ?