Forum de FilmDeCulte

Dans un futur proche, les femmes ont disparu. Le monde de Todd Hewitt n’est habité que par des hommes, et tous sont soumis au Bruit, une mystérieuse force qui révèle leurs pensées et permet à chacun de connaître celles des autres. Lorsqu’une jeune femme, Viola, atterrit en catastrophe sur cette planète, elle s’y retrouve en grand danger… Todd jure de la protéger, mais pour réussir, il va devoir révéler sa force intérieure et percer les sombres secrets qui étouffent son monde…

Ce synopsis est assez révélateur.

Ça commence avec un très bon postulat et ça finit comme un récit young adult générique. Comme le film.

Dans un premier temps, Doug Liman ne déçoit pas, apportant comme à son habitude un point de vue légèrement différent à un genre éculé, ici le film de SF post-apocalyptique. L'influence du western n'est pas nouvelle sur le genre mais il est surprenant de voir la direction artistique lorgner davantage du côté de John McCabe de Robert Altman, avec ce climat continental et ces forêts verdoyantes en lieu et place des villes à couleurs chaudes du Far West, ces gros manteaux de fourrure plutôt que des Stetson.

Pareillement, l'illustration choisie pour représenter le "Bruit", ces pensées qui ne sont pas simplement entendues par les autres mais carrément vues, est visuellement séduisante, une figuration de la confusion des esprits qui parasitent ces personnages exclusivement masculins.
Parce que c'est le cœur du film, son propos, intéressant, sur ces hommes aux intentions toujours évidentes, agressives, scabreuses ou plus effrayantes encore quand elles sont dissimulées. N'en déplaise à Qui-Gon Jinn qui pense qu'il s'agit d'un mot-clé concocté par les médias mais la masculinité toxique est précisément ce qui gouverne ce monde, cette ville, et donc ce que dénonce le film, dans un dernier élan thématique pertinent avant que le récit ne sombre dans la fonctionnalité semblablement requise...par les studios?

En effet, le film, après avoir été réécrit maintes fois (notamment par...Charlie Kaufman!) est finalement tourné en 2017 mais des projections-test peu concluantes ont provoqué des reshoots (par Fede Alvarez) qui ne purent commencer qu'en avril 2019 parce que Tom Holland et Daisy Ridley étaient occupés par leurs méga-franchises respectives.

Résultat, le film perd tout intérêt au fur et à mesure qu'il progresse et se termine sur un troisième acte qui n'y ressemble pas.

Dommage mais heureusement, Liman a déjà rebondi.

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Avis aux fans de ̶J̶u̶m̶p̶e̶r̶ Doug Liman, le film est dispo sur Prime : https://www.primevideo.com/detail/0S8LJ ... share_cu_r

Celui qui dit qu'on ne vit pas dans un âge d'or de Daisy Ridley qui explore des épaves de vaisseaux ment.

Quel étonnant film ! Le concept des pensées audibles et visibles par les autres est plus que séduisant. C'est presque shyamalanesque dans ses possibilités. Ça m'a fait penser à AFTER EARTH d'ailleurs, croisé avec SANS UN BRUIT. Liman apporte sa touche légèrement décalée habituelle dans le dépouillement du film, son sens de l'accident et de l'inattendu (ici surtout dans les voix off des pensées), même si je trouve ça plus timide et moins stimulant que dans ses autres blockbusters.

Le hic, c'est que le concept est à peine exploité. On a droit à quelques bons moments de "pensées trahies" et parfois une émotion affleure (le chien) mais dans l'ensemble le potentiel émotionnel n'est pas du tout mis à profit. Ni le concept tout court, qui se limite à deux-trois apparitions fantômes pour tromper l'adversaire. Dommage. On aurait en plus aimé voir ce que donnerait une société où personne ne peut se mentir, mais finalement on a juste droit à un poste avancé de western où tout le monde tire la tronche - alors qu'en vrai ce serait sans doute une dynamique toute autre. En tout cas ça aurait été intéressant à creuser.

J'ai envie de dire au final que le film est half-baked, mais je pense qu'il y a un problème dès la recette même: ce triple mumbo jumbo c'est pas possible. C'est l'histoire d'un monde où les femmes ont disparu, où les pensées des hommes sont visibles, et où y a des créatures dont il faut se méfier. C'est trois films en un et ça le fait juste pas, encore moins sur 1h40. Malgré le potentiel du concept au cœur du film et le goût de son réal pour l'imprévisible, la partie était perdue d'avance.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Film trop court. On peut jamais gagner.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ça m'a permis de réemployer mon gif préféré.