Forum de FilmDeCulte

Pour le disclaimer habituel : je kiffe l'imparfait mais opératique Man of Steel, j'aime bien le bancal Batman v. Superman, je trouve Suicide Squad à chier. Au départ, j'étais pas convaincu par Wonder Woman. Le premier trailer m'a hypé mais les suivants m'ont calmé. Mais les échos US me donnaient vraiment envie d'aimer.

Dès le départ, le parti-pris du classicisme narratif se fait évident. Ce n'est pas pour rien que l'équipe du film cite le Superman de 1978 en référence (par contre, on comprend pas pourquoi ils citent également Batman Begins tant l'approche est différente). Ça se voit dans l'approche iconique des origines du personnage ou dans l'influence de la screwball comedy sur la relation entre Diana et Steve Trevor et jusque dans l'inversion d'une scène-clé du film de Donner où le super-héros protège l'humain d'une balle qui lui était destinée. Toutefois, il est impossible de ne pas penser à un mélange de Thor (premier acte sur Themyscira/Asgard avant l'arrivée à Londres/au Nouveau Mexique pour de la comédie "poisson hors de l'eau") et du premier Captain America (la Première Guerre Mondiale à la place de la Seconde) et le résultat m'a paru plus convaincant chez Marvel, surtout pour la deuxième moitié.

Le premier tiers du film m'a agréablement surpris. Je ne pourrais parler d'originalité dans le traitement mais la présentation des personnages et de l'univers est réussie, tant dans la représentation que dans le rythme, enchaînant l'exposition en peinture animée avec l'entraînement de la jeune princesse et l'entrée en matière de l'intrigue à proprement parler, avec le crash de Trevor sur Themyscira et la bataille qui s'ensuit. Il y a un peu trop de speed ramping mais c'est iconique. C'est du déjà vu mais c'est incarné. Quand Diana sourit en utilisant ses pouvoirs, c'est carrément réjouissant.

Durant le voyage, l'humour de contraste, avec un Steve Trevor toujours plus gêné (Chris Pine, très bon) est plutôt réussi. Mais dès qu'on arrive à Londres, il faut se farcir tout le catalogue des gags convenus en mode Les Visiteurs, avec une séquence Pretty Woman en sus. Ringard. Dans Thor, la comédie des scènes sur Terre n'était déjà pas le plus réussi mais quand le dieu de ce film découvrait le café, il demandait juste quelle était cette boisson avant de fracasser son mug sur le sol tel un roi pour en demander un autre. Ici, Diana goûte une glace et s'extasie comme une enfant. Pareil quand elle voit un bébé. Ou de la neige.

Non seulement le personnage est en retrait dans l'intrigue à ce moment-là, se contentant de suivre Trevor et de lui demander de l'amener "à la guerre", mais ces blagues se font presque à ses dépens, la faisant passer pour une gogole. L'exécution est similaire plus tard quand elle découvre les horreurs de la guerre et semble y réagir naïvement (je continue de trouver Gal Gadot pas tip top dans le rôle). Alors elle désobéit à son comparse masculin mais on est parfois à deux doigts du mansplaining. Pour un film sensé être le premier vrai gros blockbuster avec une super-héroïne, réalisée par une femme et tout et tout, ça la fout un peu mal.

En passant dans son dernier tiers, le film reprend un peu du poil de la bête mais se fait également assez générique. L'action est bien même si l'usage de ralentis, qui semble n'être là que pour respecter une charte graphique imposée par Snyder alors que lui-même n'en use pas vraiment dans ses deux films DC, est moins habile que chez le prédécesseur. D'ailleurs, femme ou pas, provenant du cinéma indépendant ou pas, on ne ressent aucune personnalité dans la mise en scène. C'est efficace mais il n'y a même pas la patte qu'un Ayer peut avoir.

Le vrai souci, c'est plutôt le façon dont l'écriture tend à se déliter dans le climax, ne sachant plus trop comment raconter ses révélations (prévisibles) et cherchant maladroitement à donner un propos au film, notamment par le biais d'une réplique finale vaguement ridicule et qui semble sortir de nulle part. À trop vouloir être calibré pour tous les publics, Wonder Woman perd l'ambition des deux Snyder sans parvenir à être aussi carré qu'un Marvel.

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Ouais. Ça fait chier...

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N'écoutez pas Film Freak

Suis-je le seul à sentir dans une partie de l'accueil US une admiration un peu feinte, parce que c'est un film d'action de meuf, réalisé par une meuf, etc ? Un peu en mode "On est obligés moralement de soutenir le film sinon on va nous taxer de défendre le statu quo"...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'y ai pensé, enfin pas une admiration feinte mais de l'exagération non-objective liée à ça, genre l'équivalent "gender" du white guilt éventuel des bonnes critiques de Get Out...mais quand tu vois l'accueil parfois tout aussi démesuré pour n'importe quel Marvel, je suis pas sûr que ça joue en fait...

Et puis personne n'en parle comme de The Dark Knight non plus...

Mais c'est clair que l'absence quasi-totale de critique plus mitigée est étonnante voire affligeante.

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Quand tu vois des tweets où ça commence à parler de nominations aux Oscars tu te dis que les mecs ont totalement craqué. Après j'ai pas encore vu le film mais je trouve toujours un peu triste de voir que ce soit ce féminisme marketing (tiens on va prendre une femme pour réaliser un blockbuster) qui semble aveugler tout le monde. Et ça va être pareil avec Black Panther l'année prochaine.

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CroqAnimement votre

C'est d'une connerie....

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Netflix les gars, Netflix.

Sans compter les applaudissements débiles devant "le plus gros succès au BO pour un film réalisé par une femme".

Gros démarrage au box-office.

On va encore en bouffer 15 ans, du super-héros.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

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N'écoutez pas Film Freak

Le truc des Oscars, ils le font à chaque film populaire très bien accueilli par la presse. Cette année, Get Out et Logan y ont eu droit. C'est pas lié au féminisme, c'est juste du journalisme (geek) de merde.

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On sait tous que c'est pas parce que c'est réalisé par une femme que ça cartonne mais dans une industrie ou l'inverse aurait servi d'argument/excuse aux décisionnaires mâles pour ne pas relaisser une femme réaliser un film de super-héros et/ou un blockbuster, je peux comprendre qu'on s'en réjouisse.

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Ce qui me désole, c'est surtout qu'on va encore en bouffer du formulaïsue comme celui-là parce que les gens s'en contentent.

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C'est pas qu'ils s'en contentent, c'est ce qu'ils demandent.

Cf Marvel, qui fait un milliard de recettes par film, alors que chacun est la copie conforme du précédent.

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On va peut-être arrêter la caricature si on veut une vraie discussion sur le sujet.

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N'écoutez pas Film Freak

Je caricature rien du tout. C'est exactement mon ressenti d'un Marvel à l'autre.

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