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Planeta bur (Планета бурь) en VO.



Trois vaisseaux spatiaux soviétiques partent pour Vénus. Alors qu'ils approchent de la planète, l'un d'eux est détruit par un météore.


Toi spectateur qui voulait casser le cliché lointain que tu peux avoir de la SF russe, vient découvrir ce début qui a la gueule d'une parodie : trois décès dès la première seconde, des cosmonautes qui parlent de la mort en tirant la tronche dans une cabine vert-gris de 3m², qu'on découvre sentencieux et immobiles comme dans un Bergman, et dont la voix robotique peine à les distinguer du vrai robot qui les accompagne... En gros, la caricature phobique du soviétique froid et sans sentiment qui caractérise le cinéma SF occidental des fifties se retrouve décalqué dans les films russes dont ils est censé être le héros.

Par cette sécheresse, mais aussi par son approche visuelle de la SF et de sa planète hostile, le film évoque énormément La planète des vampires de Bava (jusqu'à retrouver certains passages jumeaux, comme celui de la lave), au point que je me demande si l'italien n'a pas été directement influencé par le russe. C'est un peu d'ailleurs tout ce qu'on en retient : le film, terne et frigide, n'a comme Joker que la figuration assez inspirée de la planète brumeuse (si on met de côté la faune carton-pâte ridicule), l'ambiance acide, ce ton bizarrement neutre (non-épique, en tout cas) dans son exploration. Mais à part un climax étonnamment fort, il n'en fleurit pas grand chose qui parvienne à faire fructifier ce matériau, et l'ensemble a du mal à s'extirper de son statut de curiosité du cinéma SF.


Concernant le DVD (Artus Films) : image plutôt bonne (la finesse des couleurs acides est très bien rendue), mais le 1.37 est pris dans un 16/9è pillarbox franchement pas nécessaire.