Forum de FilmDeCulte

Une enseignante s’engage dans une relation ambiguë avec le cancre de sa classe de lycée professionnel ; une jeune femme déçue en amour décide de court-circuiter tous ses critères conscients et inconscients de choix, en sortant littéralement avec le premier venu ; la dernière histoire met en scène une jeune fille agnostique qui va être amenée à se poser des questions sur la religion chrétienne. Elle va au cours de son questionnement rencontrer un jeune homme un peu marginal et très croyant. Toutes ces histoires se croisent sans s’influencer, et trouvent une symbolique dans le lever de soleil qui donne son nom au film : Donoma (Le jour est là).

On ressent ici une vague de grincheux (vu que je suis le seul à y être allé en salles pour le moment visiblement) qui reprocherait presque au film d'essayer de s'extirper de la masse des sorties coûte que coûte au lieu de rester croupir au milieu de machins amateurs inaperçus dégagés de leur circuits de salles au bout de deux semaines. Pourtant, un simple coup d'oeil à Donoma donne à vibrer de ce sens de la bricole à la passion chevillée au corps très Super 8 qui empêche d'homologuer ce petit ovni dans une case mini-Kechiche ou simili-Entre les murs. Déjà, il y a une direction d'acteurs sensationnelle et des comédiens incroyables dont on oublie vite le côté banlieusard ou métissé qui aurait servi de prétexte. Ensuite, c'est un vraiment un film très drôle, dont les moments d'émotion ne sont jamais appuyés, misérabilistes. Globalement, le film souffre quand même d'un côté rapiécé où les personnages surgissent un peu à droite et à gauche (comme la rencontre avec le skin qui arrive parce que finalement on l'a décidé), dans une esthétique de rêverie un peu cotonneuse, mais pas chichiteuse ou maniériste pour autant. Il en émerge une telle envie, une telle générosité (quitte à sous-titrer toutes les copies en français pour les malentendants) qu'on ne peut pas nier la naissance d'un cinéaste, fiévreux, sanguin, sans doute aussi encore un peu brouillon et trop expansif, trop dans un bouillonnement de la parole, mais qui finalement tire le meilleur de ses imperfections de forme.
5/6

Bah c'est sympa tout ça.

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I think we're gonna need a helmet.

Elle par contre, tu sens poindre le problème psychologique envahissant.

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I think we're gonna need a helmet.

Cela dit, c'est pas faux non plus.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Il fut un temps où nous étions tous solidaires...

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Pathétisme !

Oui je comprends même pas son truc sur le MK2 là, ça veut rien dire !

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CroqAnimement votre

S'il a davantage l'impression de maîtriser la distrib de son film au St-André plutôt que l'aumône du MK2, c'est à lui de voir.
Ses arguments sont nazes, mais le compromis est plutôt bon.
De mon côté, je n'ai que de bons retours sur ce film, faut que j'y aille (trop de trucs à faire et à voir là).

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I think we're gonna need a helmet.

Oh, j'ai rien dit, moi. Et je vois même pas le problème la-dedans.

C'est quand même étrange, toutes tes réflexions de grincheux sur "Donoma", je sais pas pourquoi tu sembles les avoir dans le collimateur. Tu préfères pas critiquer les "gros" au lieu de taper sur les "petits"?

C'est sûr que ça fait volte-face quand tu sais qu'au départ, ils cherchaient à obtenir le plus de salles possibles. Mais jamais ils ne jouent le misérabilisme. Il n'y a plus qu'une seule salle qui veut les garder? Très bien, ils vont la chouchouter.
Donc oui, c'est pas des experts de com' marketing en costume-cravate. Ils étaient dans une phase de surexcitation, et tout ce qui va avec, donc je vois pas trop l'intérêt de les critiquer là-dessus... Laissons-les s'en remettre doucement.

Voilà le genre de réflexion débilement manichéenne que je déteste.

Il préfère critiquer les "cons".

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J'ai trouvé ça excellent.

Pourtant, la caméra est à côté de la plaque les 3/4 du temps, n'a rien à dire, ou le dit mal.
Je veux bien que le film soit fauché, que Carrenard préfère l'impro à l'écriture, la spontanéité au professionnalisme... mais putain la première chose à faire, c'est de cadrer, et de virer l'autofocus ! 2h10 de va-et-vient sa race, quoi ! C'est juste immonde, et ça fait ressortir du film. C'est encore pire que L'Esquive (que je note pourtant 6/6).

On a sans cesse l'impression d'avoir un mec qui connait pas son rôle, un autiste arrivé là par hasard entre nous spectateurs, et les comédiens. Je pourrais m'en foutre, parce que le film touche au but, et on pourrait se dire que tous les moyens sont bons. Sûrement que je prérère ça à la mise en scène française des 80's, moche plate et terne la plupart du temps. Sans doute que je préfère ça à la mise en scène techniquement soignée de ces dernières années, et pourtant calibrée et insipide. Mais sans doute aussi qu'il y a moyen, sans être De Palma, d'investir la mise en scène de cinéma pour ce qu'elle est, de revendiquer son pouvoir dans autre chose que la direction d'acteurs ou le montage. De faire confiance à la puissance d'un découpage.

Là, Carrenard, c'est pire que la captation façon Kechiche, c'est carrément un mec qui monte sur une scène de théâtre avec sa paluche et qui met ses doigts sur l'écran pour jouer avec le cadre...

Je passe aussi la mention "un film guérilla de" ridicule et tout le discours qui entoure le film, effectivement à se frapper la tête contre les murs de bêtise. L'effort est magnifique, la réussite spectaculaire, la conviction de Carrenard respectable, voire même totalement admirable... mais putain... juste, tais-toi. Laisse parler ton film maintenant. Si tu voulais t'exprimer, fallait le faire au travers de la mise en scène, maintenant c'est trop tard.

Je vois dans le petit fascicule que j'ai gaulé, qu'il a terminé le montage une heure avant la première projo, et qu'il a découvert le film en même temps que les premiers spectateurs. Wouha !! La classe ! Alors c'est ça ? C'est de l'expérimentation ? Un jeu ? Un art qui n'existe que dans l'oeil du spectateur ? Ou bien le fruit d'un travail collectif énorme, de jeunes pétris d'ambition et de talent qui font tout à l'envers ? Suspecté de pose, un peu. Mais je m'en fous. La technique, c'est le plus simple à dompter, ça se maîtrise, c'est un langage à apprendre, à s'approprier, pour communiquer après de la façon dont tu le souhaites. Là on est resté au stade des premières voyelles, on a complètement grillé les étapes. Le professionnalisme n'est pas une honte, putain ! Le cinéma cher n'est pas un vice. Un film où chaque partie fait bien son travail, ce n'est pas le Mal.

Heureusement, y a du talent partout ailleurs. Beaucoup de vie, de naturel, de sympathie. Trop de dialogues, clairement, mais des pics d'intensité et de vraies trouvailles scénaristiques, proches de l'anecdote que tu ne peux pas inventer, et qui sonne toujours vraie. Et pourtant, complètement retravaillée, tordue, explorée, de façon très singulière. Les comédiens sont excellents, leurs arcs sont intéressants, jusqu'à passionnants. Même la jeune fille qui flirte avec la religion, ça encule mille fois Hadewijch... je suis complètement tombé amoureux de la prof espagnole (complètement mon genre de meuf) et ça pète d'idées et de sourires dans tous les sens. C'est drôle, c'est bien vu, c'est remuant.

L'émotion est restée bloquée avec l'autofocus, et c'est dommage.

5/6 quand même !

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Je dis pas que le comportement de Carrénard est irréprochable, mais ça sert à quoi de le dénigrer systématiquement comme le fait Léo? C'est normal qu'il manque clairement de recul et pour l'avoir cotoyé la semaine de la sortie, je peux dire qu'il était sous pression et qu'il a besoin de relâcher tout ça. C'est pas du manichéisme... Il est parti de rien et a réussi un truc incroyable.

Sinon, je dois dire que j'aime beaucoup le texte de Z, j'approuve tout à 200%.

C'est cool, mais tu veux pas poster un avis (ou le copier-coller ici) ? Parce que je suis d'accord avec le texte de DPSR, et qu'il n'y a rien d'autre à lire dans la section.
Pas l'habitude de ça, moi ! Je vois les films en retard, normalement.

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Oui, j'ai posté cet article :
http://zoomout.fr/2011/11/24/chronique-cine-donoma/