Forum de FilmDeCulte

Pomme et Pierre.
Ils sont ensemble depuis longtemps. Trop longtemps ?
Ils sont pris dans cette combine qu’est devenu leur couple, ce discret désastre, pris dans ce numéro qui se joue presque malgré eux.
"Arrête ou je continue" l’un comme l’autre pourrait le dire.
Ils ont l’habitude de longues marches en forêt. Au cours de l’une d’elle, Pomme refuse de rentrer. Non. Juste non. Qu’il lui file le kway, qu’il lui file le pull, qu’il lui file le sac, elle reste…
Elle disparaît dans les taillis. Sans fracas…

Le principal intérêt des films de Sophie Fillières, c'est qu'on en sort avec l'impression d'un premier jet avec personne derrière pour contrôler le résultat fini. Ca donne cinq minutes d'Emmanuelle Devos qui cherchait une bague dans ses étrons dans Gentille. Dans celui-ci, on dira que le caca est remplacé par un chamois. Autrement l'impression est à la même d'une fantaisie dépressive qui s'autorise les cul-de-sacs (le personnage s'isole dans une forêt, en ressort, puis y retourne, comme ça), d'une cinéaste qui n'arrive pas à finir ses films (le dernier tiers est une purge), et heureusement qu'Emmanuelle Devos soit là.
2/6

Truc qui me tente mais PAS DU TOUT.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est le fameux film post-culturel.

Rien que le titre et le casting, on dirait un sketch des Guignols.

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On a tout là, le personnage qui s'appelle Pomme, le vieux couple fatigué, la dispute à cause d'un prétexte débile qui vire au tragique, et le synopsis rédigé à coups de phrases de deux mots, Elegance du Hérisson.
L'horreur absolue du film pour bobo né dans les années 60.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Bon bah moi qui pensais que le film serait au moins sauvé par le couple Devos-Amalric, réveillant le souvenir de Comment je me suis disputé..., c'est raté. Ca n'a strictement aucun intérêt. Mais vraiment, aucun. Je pourrais écrire le même scénario en me levant le matin. Les dialogues sont plats et insignifiants, à part deux trois drôleries ou méchancetés. Les situations et les personnages secondaires sont ridicules (dédicace à cette teubé qui joue à un jeu et qui dit un truc du genre: "Je joue beaucoup (au Scrabble) et Pierre se moque de moi *regard sombre* Ca me blesse, parfois". Cool ta vie). Et la réalisation est anonyme, téléfilmesque, et du coup quand Fillières fait durer ses plans, ses séquences, comme souvent lors du trip de Devos en forêt, on se fait authentiquement chier. Un film qui n'a rien à dire.

Nan mais...même si l'histoire (le film) est merdique ils pourraient au moins faire un effort pour le titre!

Y a une page d'analyse du jeu d'Emmanuelle Devos dans les derniers Cahiers, dans ce film et le reste de sa filmo, que je trouve étonnamment bien vue. C'est écrit par Leatitia Dosch, elle fait un acteur par mois (le mois passé c'était Dider Bourdon), c'est à chaque fois intéressant.

Sinon le film donne pas très envie, même si je voulais tenter. Mais grâce à Babapt, je n'irai pas !

J'aime beaucoup l'actrice, ceci dit au final je trouve son jeu relativement limité, et similaire d'un film à l'autre. Amalric a ses tics mais sa palette me semble un poil plus large. En fait Devos on a l'impression qu'elle se met à nu elle-même, quel que soit le personnage. Elle a de la générosité et c'est ce que j'aime.

Oui, elle a un jeu semblable de film en film, sans que ça m'ait vraiment gêné toutefois. Elle est de ces acteurs à l'ancienne, un peu comme Depardieu, qui quand ils jouent un rôle font une sorte de mix entre leurs jeu/personnage habituel qu'ils importent, et le perso qu'ils incarnent.