Forum de FilmDeCulte

Merveille d'adaptation et je me demande si il sera un jour possible de refaire un film aussi parfait de cette histoire.
Y'a peut être deux-trois choses qui amènent le film du très bon à l'excellent :
L'interprétation de Jean Valjean par Harry Baur, pas évidente de prime abord mais la personnalité de l'acteur s'impose avec force. On pense pas mal à Emil Jannings dans Le dernier des hommes. Le travail de Baur y est plus méritant ici car plus subtile, plus riche.
La mise en scène expressioniste de Raymond Bernard faite de cadres penchés, très dynamique, sublimement éclairés mais qui n'enterre pas le film dans la carte postale. On est happé par le travail lent et précis sur chaque scène.
La relative sobriété des dialogues, l'aspect christique qui ne passe que par l'image. C'est la première fois que je voyais avec autant d'évidence le portement de croix quand M. Madeleine soulève la charette pour dégager Fauchelevent.

Si j'avais découvert le film enfant, j'aurai épuisé la VHS.
La restauration par Pathé est sublime.

ah tiens ça donne envie! C'est la version qui est ressortie l'an dernier, et qui est très bonne paraît-il? (probablement pas, puisque celle dont je parle est en deux parties)

Oui c'est celle ressortie l'an dernier et qui a donc bénéficié d'une restauration. C'est en trois parties. 5h en tout mais ça passe tout seul, comme une bonne série.

A noter aussi une musique composée par Honegger. Assez présente, de qualité mais je n'y ai pas fait trop gaffe.

A écouter avec une oreille plus attentive

http://youtu.be/exC6D-plUts

Ah tiens, j'avais failli l'acheter... Je vais y retourner du coup, l'autre Bernard que j'avais vu était très costaud (même si finalement je n'en garde pas tant de souvenirs que ça).

Les croix de bois ?

Il parait que Le miracle des loups est assez impressionnant

http://youtu.be/VWFUGfAPJlY

C'est un peu notre Griffith j'ai l'impression...Il est pas si connu pourtant

Oui, Les croix de bois. Ce qui m'avait frappé, c'était combien le parlant était ultra-maîtrisé chez lui, bien plus qu'aux USA à la même époque. Les muets ont l'air effectivement géniaux.

Je sais pas pourquoi il est passé aux oubliettes... C'est un imaginaire moins marqué que celui du réalisme poétique, sans doute. Je sais pas si c'est notre Griffith (quoique que j'ai rarement entendu d'autres noms opposés aux avant-gardes en France - sinon Feyder ?). Dans ma tête, il s'inscrit dans une lignée de cinéastes ultra-rigoureux et efficaces, du style Clouzot puis Melville.