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MessagePosté: 07 Juin 2014, 08:58 
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Successful superfucker
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Adapté d’un conte populaire japonais "Le couper de bambou", un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Considéré comme l'un des textes les plus anciens du patrimoine japonais, Kaguya n'a pas pris la poussière tant le rare Takahata, absent des écrans depuis près de quinze ans, réinjecte un merveilleux de tous les instants par son art de la ligne claire, esquisses cristallines déployant une magie humaniste instantanée. Cette princesse qui grandit à vue d'oeil, promise en mariage à des arrivistes matérialistes, ravit de bovarysme épuré et de poésie fataliste, émouvant aux larmes par son final crève-coeur inattendu.
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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:01 
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Sir Flashball
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LE film que j'attends le plus cette année.
Hate.

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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:09 
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Antichrist
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Pour moi c'est un incroyable chef d'oeuve. Les 45 premières minutes sont les plus belles que j'ai vu depuis longtemps, avec des larmes à l'oeil tout le temps... ET LA FIN ME DONNE LA CHAIR DE POULE RIEN QUE D'Y PENSER.

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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:11 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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Nan mais Takahata c'est juste le plus grand réalisateur encore vivant. Je le vénère.

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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:12 
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Antichrist
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j'en parlais ce matin même: le studio Ghibli c'est juste les Beatles en fait. Les deux génies réussis au même endroit.


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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:16 
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Sir Flashball
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Vrai, mais je trouve Takahata plusieurs coudées au-dessus de Miyazaki. Chez Miyazaki il y a un petit côté poésie pop qui ne m'emballe pas des masses, alors que Takahata, c'est l'émotion à l'os, le déchirement à chaque plan. Trois semaines, ça va être long.

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MessagePosté: 07 Juin 2014, 09:20 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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C'est difficile de les opposer: disons que Miyazaki a une oeuvre plus grande, plus universelle aussi, alors que Takahata a creusé lentement son sillon. Mais les deux sont des génies de toute façon.


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MessagePosté: 27 Juin 2014, 22:57 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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J'ai pleuré longtemps après le générique. Je ne sais pas quoi dire d'autre. La compréhension finale de la métaphore qui tenait le tout m'a tellement pris au dépourvu... Je n'en suis toujours pas revenu.

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MessagePosté: 27 Juin 2014, 23:22 
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Zad a écrit:
J'ai pleuré longtemps après le générique. Je ne sais pas quoi dire d'autre. La compréhension finale de la métaphore qui tenait le tout m'a tellement pris au dépourvu... Je n'en suis toujours pas revenu.

De quoi tu parles ?


Sinon Takahata c'est comme toujours impeccable, intelligent, très libre, surprenant, impressionnant de maturité.

Il y a quelque chose de magnifique dans la première partie, et cela tient notamment à l'animation : celle-ci, avant d'être une simple nécessité, est ici utilisée comme célébration consciente et travaillée des gestes, sur lesquels elle est tout entière focalisée. L'animation du corps devient pure félicité. C'est un spectacle de mouvements épars, ceux d'une enfant qu'on nous donne le privilège de voir grandir en direct. Spectacle fascinant, comme un éloge de l'enfance - non pas comme royaume d'innocence et de pureté neuneu, mais comme ce moment d'un élan insatiable vers l'âge adulte, d'un infini appétit de grandir (cette capacité grandissante, que le film peint comme une floraison magnifique, de pouvoir soudain communiquer, puis lier avec les autres, de développer de nouvelles capacités d’interagir avec le monde, de voir émerger le désir, et ainsi de suite). Devant cette partie, je me dis que Takahata, par cette capture vorace des mouvements de la vie par l'animation, accomplit là le fantasme que la plupart des cinéastes naturalistes ne font que reluquer en croulant d'impuissance, se branlant misérablement dans la misère fétichiste de leur réalisme gris.

La seconde partie, majoritaire, qui vient dessiner le mouvement plus général du film (l'inconsolable nostalgie d'une enfance qu'on ne parviendra jamais à retoucher du doigt) est moins forte, peut-être un peu plus démonstrative. De manière générale, je suis peut-être moins à fond que sur certains autres titres de sa filmo qui vibraient d'une violence (physique, psychologique) autrement plus féroce. Certes, l'apaisement du film est aussi admirable, et explose par ailleurs parfois en de violentes envolées rageuses (la fuite nocturnes, les retrouvailles finales) où l'animation, soudain indomptable, en devient presque voluptueuse. Mais cela reste très local.

Je me serais bien aussi passé du final, qui semble avoir fait chialer tout le monde à la mort. Je reste toujours aussi impressionné par la façon dont le Takahata est un cinéaste "sérieux" : il l'est moins par son austérité (pudeur obligatoire, choses à faire et à ne pas faire, peur du kitsch) que par le fait ne jamais faire un drame ou un problème qui n'a pas lieu d'être de ce genre de figuration littérale. De tout approcher avec la même rigueur. Mais je pense néanmoins que le film n'y gagne pas grand chose à ce final, et qu'il aurait mieux fallu qu'il se termine dans le climax de sa scène précédente.


Les aléas du film font que je ne sais pas à quel point il va me rester. Mais le personnage féminin est splendide, et le cinéma de Takahata garde cette indéniable qualité, si frappante à la vision : celle d'être l'un des rares cinémas actuels où j'ai l'impression qu'un adulte me parle.


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MessagePosté: 27 Juin 2014, 23:34 
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Tom a écrit:
Zad a écrit:
J'ai pleuré longtemps après le générique. Je ne sais pas quoi dire d'autre. La compréhension finale de la métaphore qui tenait le tout m'a tellement pris au dépourvu... Je n'en suis toujours pas revenu.

De quoi tu parles ?


eh bien la métaphore du deuil et de l'acceptation de la mort, qui m'est apparue soudain avec puissance : c'est bien autre chose que la nostalgie de l'enfance, c'est la mort qui arrive et on ne peut y couper : le récit s'achève là où il s'achève : qu'ai-je vécu ? Quand ai-je été heureux ? Puis-je mourir heureux ? Que vont devenir les miens ?

À l'aune de cette révélation, j'ai revisité tout le film en me disant que la mythologie de la princesse pouvait très bien être une métaphore d'un état de santé fragile, d'une maladie annonçant une mort jeune...

J'ai peut-être triplé après tout, mais plusieurs heures après je reste persuadé que le film parle avant tout de l'attitude de l'homme face à la mort.

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MessagePosté: 27 Juin 2014, 23:50 
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Zad a écrit:
Tom a écrit:
Zad a écrit:
J'ai pleuré longtemps après le générique. Je ne sais pas quoi dire d'autre. La compréhension finale de la métaphore qui tenait le tout m'a tellement pris au dépourvu... Je n'en suis toujours pas revenu.

De quoi tu parles ?


eh bien la métaphore du deuil et de l'acceptation de la mort, qui m'est apparue soudain avec puissance : c'est bien autre chose que la nostalgie de l'enfance, c'est la mort qui arrive et on ne peut y couper : le récit s'achève là où il s'achève : qu'ai-je vécu ? Quand ai-je été heureux ? Puis-je mourir heureux ? Que vont devenir les miens ?

À l'aune de cette révélation, j'ai revisité tout le film en me disant que la mythologie de la princesse pouvait très bien être une métaphore d'un état de santé fragile, d'une maladie annonçant une mort jeune...

J'ai peut-être triplé après tout, mais plusieurs heures après je reste persuadé que le film parle avant tout de l'attitude de l'homme face à la mort.

Mmm... Tu as peut-être raison. Ça donnerait du sens à cette scène finale.

La jeunesse de l'héroïne, et surtout la manière dont on convoque la Lune (à travers ce rejet de l'Empereur qui soudain l'atteint, la touche) me semblaient placer cette fin dans une autre perspective. Le fait qu'elle ne se soit jamais fait d'illusions sur ce qu'elle a fait de sa vie (dans le sens : elle sait depuis le début que les possibilités qu'offrent cette vie ont été utilisées à mauvais escient) me bloque aussi un peu aussi dans cette lecture. Mais c'est vrai que toute la dernière partie est consacrée à cette idée de temps perdu, ce qui irait dans ton sens.


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MessagePosté: 27 Juin 2014, 23:53 
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Pour moi c'est vraiment une évidence avec le recul. Mais ça m'a vraiment pris au dépourvu et c'est aussi pour ça, parce que je n'attendais absolument pas qu'une telle thématique surgisse, que ça a été les grandes eaux. Je n'en revenais simplement pas, j'étais estomaqué.

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MessagePosté: 28 Juin 2014, 09:07 
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Faudrait que je retrouve mais il me semble que Takahata a perdu une fille non? Il faudrait que je fouille sa bio mais pour moi ça tient de l'évidence, de Kié a Omohide en passant par ce film.


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MessagePosté: 28 Juin 2014, 12:13 
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Mmm tu es sûr ? Je retrouve ça nulle part.


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MessagePosté: 28 Juin 2014, 12:36 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Rien trouvé non plus, je projète peut être
Sinon une interview croisée géniale
www.japanpolicyforum.jp/en/archives/cul ... 81625.html


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