Forum de FilmDeCulte

Merci ! Entretien qui permet d'ailleurs de clore les débats sur le rapport tendax à l'Histoire du film de Miyazaki :


Ça me semble tout à fait juste.

Il y a beaucoup de dialogues ? C'est pour savoir si je dois le voir en vo ou en vf... Merci beaucoup.

Oui pas mal

Ok merci.

/6

J'ai trouvé ça très beau. Le dessin façon Takahata, que je découvre avec ce film, est un véritable nectar, dessin à la fois clair et fin, permettant toutes les nuances malgré une simplicité qui touche à l'essentiel. Un style graphique que je préfère à celui de Miyazaki qui est moins original, plus classique, même si très maîtrisé et plein de grâce lui aussi. Alors bien sûr, le genre du conte, ses personnages forcément un peu monolithiques, son ton et sa structure, ne sont pas vraiment ma tasse de thé et le film m'a donc moins touché que la plupart d'entre vous, même si le fait que la dernière demi-heure ait été marquée par les bruits de fauteuil d'un petit enfant qui ne tenait plus en place pas loin de moi y est sûrement pour quelque chose. Mais si le scénario est relativement classique - à part le développement final, un peu "wtf" au premier abord mais convaincant dans sa mise en images -, il permet de dépeindre à la fois la tristesse d'un monde social verrouillé et la joie du monde sensible de la campagne. J'ai bien aimé notamment le fait que les traditions de cour - comme ses protagonistes - ne soient pas considérées avec mépris dans leur globalité, certaines d'entre elles sont magnifiées, comme les différents accoutrements, la résidence, la pratique de la musique, le raffinement de l'éducation... Certes toutes ces choses finissent par être morbides, mais on a le sentiment grâce au film que c'est parce qu'elles deviennent une fin en soi, et que prises avec plus de légèreté, elles pourraient remplir leur rôle premier d'élever l'âme humaine.

C'est vraiment dommage que j'ai eu envie de fracasser le crâne de parents avec une batte de baseball plusieurs fois pendant la séance, tout ça parce que ces abrutis avaient décidé d'emmener leur gosse de cinq ans voir un film de plus de deux heures, en apparence enfantin mais très adulte dans le traitement, et en version originale sous-titrée par-dessus le marché. Il fallait voir, notamment, cette femme horrible qui, après avoir expliqué à son enfant ce qu'il fallait comprendre à chaque fin de séquence de la première heure, n'a rien trouvé de mieux à faire en voyant la pauvre petite se contorsionner sur son siège, se balader dans la salle et parler à voix haute pendant la deuxième heure, que de lui asséner des "tais-toi" ultra violents pour compenser la stupide décision qu'elle avait eu de l'emmener et celle égoïste de rester ensuite dans la salle. Mention aussi au gros connard de père à ma droite qui a tout simplement décidé sur la fin de taper avec sa bouteille vide sur le siège devant lui, au rythme de la musique des habitants de la lune lors du climax final. La séance réunissait donc d'un côté le summum du raffinement - à l'écran - et de l'autre le summum de la bêtise humaine, exemplifiant tristement le propos du film. Quels gros bouffons.

Pareil de mon côté, j’ai trouvé ça très émouvant. Première partie magnifique sur l’enfance et surtout la nature. La façon d’apprendre à marcher pour un bébé, les arbres en floraison, la façon de filmer le mouvement dans les champs, tout est filmé avec légèreté. Deuxième partie sur le monde adulte et les rites de la ville : la nature ici est domestiquée/humanisée, on essaie d’enlever tout ce qui est naturel/inné : d’abord physiquement (le teint blanchâtre, les dents peintes en noir, les sourcils effacées, …) et dans les comportements (on marche à quatre pattes, on ne rit pas à gorge déployée, on ne se montre pas à la gente masculine). Alors qu’avant on s’amusait dans la nature avec les animaux, maintenant les loisirs passent par des activités typiquement humaines (la poésie, la musique). Même si elle ne peut s’empêcher d’aller dans son petit jardin artificiel pour retrouver un peu de nature et d’enfance. L'opposition n'est jamais caricaturale. Il me semble que la thématique de la nature revient fréquemment chez Takahata. Quelqu’un peut-il confirmer ? Son film avec les ratons laveurs parlait déjà de ca.

De belles questions esquissées également : sur la façon des parents de projeter ses envies sur celles des enfants, sur le conditionnement social (la mère n’arrivera jamais à perdre ses habitudes), … Les dessins sont très épurés, quelques longueurs dans la deuxième partie mais c’est pour chipoter. Sinon pour la fin wtf, j’y suis allée avec un ami qui connait très très bien la culture asiatique. Il m’a dit que c’était une fin typique des contes asiatiques : très souvent Bouddha se ramène avec des fées et cie. Apparemment, il est resté très proche du conte originel.

Bon, on peut passer au top 2015.

http://tops.plan-sequence.com/filmdetail.php?filmid=20737

J'ai trouvé le film en tout point extraordinaire. Comme beaucoup j'ai l'impression, j'ai été absolument soufflé par la première partie où rarement l'enfance n'aura été aussi bucolique et merveilleuse. C'est incroyable cette manière de représenter quelque chose de fondamentalement simple (des enfants qui jouent dans la nature) mais de le rendre magique de telle sorte qu'on a le sentiment que l'on voit ça pour la première fois. C'est sublime.
J'avoue avoir trouvé le temps un peu long lors de la seconde partie notamment le passage avec les 5 prétendants dont la longueur me semble un peu superflue. Mais c'est tellement rempli de plans incroyables qui te foutent les larmes aux yeux (l'épilation du sourcil et la larme qui coule), de scènes qui te font écarquiller les yeux (l'incroyable fuite du palais, déjà sans doute une des plus belles scènes de l'année) que l'on est prêt à tout pardonner, absolument tout. Plus on va vers la fin et plus on rentre dans une tristesse, une nostalgie déchirante. Ce moment terrible où Kaguya dit en souriant à Sutemaru qu'elle aurait pu être heureuse avec lui est d'une émotion sans limite. Il y a là une douleur brûlante mais en même temps un apaisement résigné. La fin qui ose aller dans le plus pur fantastique avec une poésie incroyable mérite elle aussi tous les éloges. Même Hisaichi qui m'avait paru au fil des films de plus en plus limité livre une partition magnifique.
J'en suis sorti vidé d'énergie, vidé de larmes et conscient d'avoir vu probablement un des plus beaux films d'animation de ma vie.

5+/6

Petit bémol sur

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CroqAnimement votre

Oui sans doute mais je trouve un peu dommage de finir la dessus.

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CroqAnimement votre

Ca donne une sorte d'espoir, j'aime bien. Comme un clin d'oeil.

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Vu comme ça, c'est beau et assez émouvant.

Poétique comme tout le film, bien vu.

Tu me mets direct la larme à l'oeil, là

tout le film est une parabole de la vie de toute façon, le début m'a rappelé l'incroyable premier quart d'heure du Hasard de Kieslowski, comment la jeunesse se synthétise en quelques flashes, quelques moments que tu n'oublieras jamais - le moment du surnom est juste FABULEUX. Et la fin, j'en ai des frissons, acceptation de la mort - métaphore d'un suicide ? - avec ce dernier plan qui tue, qui renvoie à ce dont chaque parent se souvient: la naissance du bébé, ce moment incroyable où tu le découvres.

6/6